Pour une très large majorité de Français, la campagne de vaccination est mal gérée par l’exécutif
Un an après le premier confinement, l’opinion juge sévèrement la gestion de la crise sanitaire mais est plus indulgente sur la gestion économique de la crise
- 81% (+11 points par rapport au 6 janvier) des Français estiment que l’exécutif a mal géré le nombre de doses de vaccin disponible, une opinion en forte hausse. Cette critique est largement majoritaire et progresse au sein de toutes les catégories de population et électorats, en particulier chez les 35-49 ans (83%, +19) et les 50-64 ans (85%, +14)
- 74% (-1) estime que l’organisation de la campagne de vaccination a été mal gérée par l’exécutif, une opinion qui atteint près de 3 Français sur 4 au sein de toutes les catégories de population, seuls les électeurs d’Emmanuel Macron sont moins critiques (45% bien géré, 55% mal géré)
- 72% (-4) pensent que la communication sur le vaccin a été mal gérée, une opinion largement partagée par l’ensemble des catégories de populations, mais qui recule chez les professions intermédiaires (66%, -12), les cadres (66%, -6), et les électeurs d’Emmanuel Macron (51%, -10).
Pour 70% (+5) des Français, les mesures de confinement et de couvre-feu pour limiter la circulation du virus ont été mal gérées. Cette critique progresse chez les 50 ans et plus (70%, +8), chez les cadres (64%, +9) et chez les électeurs de François Fillon (67%, +17).
A la faveur d’une hausse, les Français se montrent maintenant plus partagés sur la gestion des tests pour détecter la maladie Covid-19 (47% bien géré, +6). Un avis qui progresse en particulier chez les électeurs d’Emmanuel Macron (72%, +17) chez les 25-34 ans (53%, +13), les habitants des petites agglomérations (2.000 à 20.000 hab., 51%, +15) et des commune rurales (46%, +12).
Une courte majorité (53%, +2) considère que l’exécutif a bien géré le soutien à l’économie française pour limiter les effets de la crise du coronavirus. Par rapport à début janvier, ce soutien est légèrement plus reconnu par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (48%, +8) et légèrement moins par ceux de François Fillon (62%, -8).
Le scepticisme sur la capacité de l’Etat à vacciner tous les adultes d’ici la fin de l’été se consolide dans l’opinion
77% (+3 points en une semaine) des Français estiment que l’Etat ne parviendra pas à tenir l’objectif de proposer le vaccin à tous les Français adultes qui le souhaitent d’ici la fin de l’été (22 septembre 2021), dont 48% (=) probablement pas et 29% (+3) certainement pas. A l’inverse, 23% (-3) pensent que cet objectif sera atteint, dont 19% (-3) probablement et 4% (=) certainement.
La défiance envers l’Etat progresse chez les électeurs de François Fillon (83%, +12) et d’Emmanuel Macron (60%, +8), et reste stable à un niveau très élevé au sein des autres électorats (84%-87%).
La défiance est largement majoritaire et atteint entre 7 et 8 Français sur 10 au sein de toutes les catégories de population.
Vaccins : une confiance relative pour Pfizer-BioNTech et Moderna, une forte défiance pour AstraZeneca
Une majorité (absolue ou relative) de Français fait confiance aux vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna :
- 52% font confiance au vaccin Pfizer-BioNTech, 25% ne font pas confiance et 23% n’ont pas d’avis
- 43% font confiance à Moderna, 27% pas confiance et 30% n’ont pas d’avis
A l’inverse, le vaccin AstraZeneca rencontre une forte défiance dans la population : 58% ne font pas confiance, 20% font confiance et 22% n’ont pas d’avis
Le vaccin Janssen Johnson & Johnson bénéficie d’une opinion contrastée : 41% n’ont pas d’avis, 32% font confiance et 27% ne font pas confiance
Pour l’ensemble de ces vaccins, le niveau de confiance est plus important auprès des populations qui ont le plus l’intention de se faire vacciner, à savoir : les plus de 50 ans, les cadres, les professions intermédiaires, les habitants de l’agglomération parisienne, les hommes, et politiquement les électeurs d’Emmanuel Macron, et de François Fillon.
A l’inverse, ce niveau de confiance est plus faible chez les moins de 50 ans, les catégories populaires, les femmes, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen.
La défiance à l’égard du vaccin AstraZeneca est largement majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats.
Gestion de la crise : Jean Castex ne fait ni mieux ni moins bien qu’Edouard Philippe pour 2 Français sur 3. Pour 1 sur 4, il fait moins bien
68% des Français considèrent que Jean Castex ne gère ni mieux ni moins bien qu’Edouard Philippe la crise du coronavirus, 26% estiment que Jean Castex la gère moins bien, et 6% qu’il la gère mieux que l’ancien Premier Ministre.
D’un point de vue politique :
- Une large majorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (81% ni mieux ni moins bien), Marine Le Pen (76%), des abstentionnistes (71%) considèrent que l’actuel Premier Ministre ne fait ni mieux ni moins bien que son prédécesseur
- La majorité des électeurs de Benoit Hamon (62% ni mieux ni moins bien), d’Emmanuel Macron (60%) et de François Fillon (59%) partagent cette opinion. Mais au sein de ces 3 segments politiques, près d’1 électeur sur 3 considère qu’il fait moins bien (respectivement 27%, 32% et 38%)
Dans le détail, une structure d’opinion relativement homogène : au sein de toutes les catégories de population, entre 2 Français sur 3 et 3 Français sur 4 estiment que Jean Castex ne fait ni mieux ni moins bien qu’Edouard Philippe.
La confiance à l’égard de l’exécutif pour lutter contre l’épidémie reste minoritaire (35%, -1)
35% (-1 en deux semaines) des Français font confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement de Jean Castex pour lutter efficacement contre l’épidémie de Covid-19. Dans le détail, 28% (=) font plutôt confiance et 7% (-1) tout à fait confiance à l’exécutif. A l’inverse, 64% (=) ne font pas confiance, dont 37% (=) pas vraiment confiance et 27% (=) pas du tout confiance. Un niveau de confiance stable depuis le 13 janvier.
Politiquement, la confiance en l’exécutif pour lutter efficacement contre l’épidémie recule chez les électeurs d’Emmanuel Macron (68%, -8), de François Fillon (38%, -9) et de Benoît Hamon (24%, -9). Elle reste relativement stable à un faible niveau chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (23%, =) et de Marine Le Pen (18%, -1). 33% des abstentionnistes font confiance à l’exécutif, en hausse de 9 points en deux semaines.
Le niveau de confiance est stable d’un point de vue socio-professionnel : les professions intermédiaires (43%) et les cadres (42%) font toujours davantage confiance que les catégories populaires (29%).
Les Français anticipent de plus en plus un reconfinement national dans les prochaines semaines
63% (+5 points en deux semaines, +15 points en un mois) des Français pensent qu’il y aura un troisième confinement national dans les prochaines semaines, dont 20% (+5) certainement et 43% (=) probablement. A l’inverse, 37% (-5) n’anticipent pas de nouveau confinement, dont 31% (-5) probablement pas et 6% (=) certainement pas.
D’un point de vue politique, le pronostic d’un 3ème confinement national augmente fortement et atteint 2 électeurs sur 3 d’Emmanuel Macron (66%, +15), de François Fillon (64%, +21) et de Marine Le Pen (68%, +7). A l’inverse, il recule chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (51%, -16) et de Benoît Hamon (59%, -10).
En termes d’âge, l’idée d’un reconfinement national progresse chez les 65 ans et plus (63%, +10) et les 50-64 ans (64%, +8) et reste stable au sein des autres tranches d’âge (59%-66%).
L’opposition au confinement national demeure majoritaire
Les mesures territoriales bénéficient d’une courte approbation
L’opposition au couvre-feu et au confinement à l’échelle nationale demeure majoritaire dans l’opinion :
- 62% des Français (-3 en deux semaines) sont opposés à l’instauration d’un couvre-feu national à 18h la semaine et un confinement national le week-end
- 61% (+3) sont opposés à un confinement sur le modèle du deuxième (novembre à mi-décembre)
- 57% (-2) sont opposés à un confinement sur le modèle du premier (mi-mars à mi-mai)
- 56% (+3) sont opposés au couvre-feu national à 18h
Une courte majorité de Français demeure favorable aux mesures locales et à la restriction de déplacement inter-régions :
- Un couvre-feu à 18h la semaine et un confinement le week-end dans les zones les plus touchées par l’épidémie (55%, +1)
- L’interdiction de se déplacer d’une région à l’autre (54%, -3)
Quelques différences émergent selon le segment politique :
- Les électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon sont en majorité favorables au couvre-feu national à 18h (63% et 56% favorables), les autres électorats étant majoritairement opposés (59%-74% opposés)
- Le couvre-feu doublé d’un confinement le week-end dans les zones les plus touchées est approuvé par la majorité des électeurs d’Emmanuel Macron (74% favorables) et de François Fillon (63%), mais rencontre l’opposition d’une majorité de ceux de Jean-Luc Mélenchon (58% opposés). Les électeurs de Marine Le Pen et de Benoît Hamon sont partagés
- L’interdiction de déplacement inter-région est plutôt désapprouvée à gauche (60% opposés B. Hamon et 54% J.-L. Mélenchon), et plutôt approuvée par les autres électorats (53%-61% favorables)
- A noter quel l’opposition au confinement national (« dur » ou « allégé ») est majoritaire au sein de tous les électorats
De manière générale, le couvre-feu, accompagné d’un confinement le week-end ou non, à l’échelle locale ou nationale, rencontre une opposition plus forte chez les jeunes générations que parmi les ainés. Cette différence générationnelle s’inverse à propos du confinement « dur ».
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