Le rythme actuel de vaccination est trop lent pour 2 Français sur 3
66% des Français ont le sentiment que le rythme actuel de vaccination de la population française est trop lent, 22% considèrent que le rythme est le bon et 12% qu’il est trop rapide.
Une perception de lenteur majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats, et qui est particulièrement importante plus au sein des populations qui souhaitent le plus se faire vacciner : les électeurs d’Emmanuel Macron (77%), de François Fillon (73%) et les 65 ans et plus (77%).
Campagne de vaccination : des Français critiques sur la gestion de l’exécutif
Une nette majorité de Français se montre critique concernant la gestion de la campagne de vaccination par l’exécutif :
- La communication sur le vaccin (transparence, informations disponibles) a été mal gérée pour 76% des Français (dont 40% très mal gérée)
- L’organisation de la campagne de vaccination (populations prioritaires, modalités d’organisation, personnels autorisés à vacciner, etc.) a été mal gérée pour 75% (dont 40% très mal gérée)
- Le nombre de doses de vaccin disponibles (70% mal géré, dont 34% très mal géré)
La perception d’une mauvaise gestion majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats, y compris chez les électeurs d’Emmanuel Macron (61% communication – 67% organisation – 55% nombre de doses).
Pour une majorité de Français, les mesures de confinement et de couvre-feu pour limiter la circulation du virus ont été mal gérées (65% mal gérées, dont 32% très mal gérées). Les populations les plus critiques sont les 25-34 ans (71%), et politiquement, les électeurs de M. Le Pen (78%), J.-L. Mélenchon (73%) et de B. Hamon (72%). Les électeurs d’Emmanuel Macron (58% bien géré, 41% mal géré) et de François Fillon (50%, 50%) ont un point de vue plus positif.
La gestion des tests pour détecter la maladie est également critiquée par une majorité (59%, dont 27%). Une perception toutefois bien meilleure que lors du premier confinement et déconfinement (17-23% bonne gestion entre mars et juin). Une opinion négative largement partagée dans la population, à l’exception des 18-24 ans (52% bien géré, 46% mal géré), cadres et professions intermédiaires (48% bien géré, 52% mal géré) et électeurs d’E. Macron (55%, 44%) et de F. Fillon (48%, 51%) qui sont plus partagés.
Les Français ont en revanche une opinion plus positive à l’égard du soutien à l’économie française pour limiter les effets de la crise du Covid-19 : ce dossier a été bien géré pour 51%, contre mal géré pour 49%. Il s’agit toutefois d’un niveau plus faible que ceux enregistrés lors de la fin du premier confinement (52%-64% entre mai et juin)
La perception d’une bonne gestion est majoritaire chez les cadres (65%), et professions intermédiaires (54%), mais est minoritaire chez les employés (42%) et ouvriers (34%). En termes d’âges, les moins de 50 ans sont plutôt négatifs (44% bien géré), les plus de 50-64 ans partagés (52%) et les 65 ans et plus plutôt positifs (58%). Politiquement, les électeurs d’E. Macron et de F. Fillon soulignent une bonne gestion par l’exécutif (76% et 70%). Les électeurs de B. Hamon sont partagés (52%), ceux de J.-L. Mélenchon et de M. Le Pen sont plus critiques (40% et 34%).
45% des Français n’ont pas l’intention de se faire vacciner, une petite proportion de refus bascule vers l’hésitation
45% (-4 points par rapport au 16 décembre) des Français n’ont pas l’intention de se faire vacciner dans les prochains mois, dont 28% (-2) certainement pas et 17% (-2) probablement pas.
A l’inverse, 38% (=) des Français ont l’intention de se faire vacciner, dont 20% (-2) probablement et 18% (+2) certainement.
Une petite part de Français qui refusaient de se faire vacciner bascule vers l’hésitation : 17% (+4) ne savent pas encore s’ils se feront vacciner ou non.
En termes d’âge, la proportion de refus est particulièrement importante chez les 25-34 ans (63%, -3) et les 18-24 ans (56%, +4), et reste élevée malgré des baisses chez les 35-49 ans (50%, -6) et 50-64 ans (47%, -2). Le refus reste très minoritaire chez les 65 ans et plus (23%, -6).
D’un point de vue socio-professionnel, la part de refus reste très présente malgré de légères baisses au sein des catégories populaires (55%, -7) et des professions intermédiaires (53%, -4). Elle est en revanche minoritaire et en forte baisse chez les cadres (36%, -12).
Alors que la proportion de refus est pour la première fois similaire entre les femmes (46%, -5) et les hommes (45%, -2), ces derniers restent plus nombreux à exprimer le souhait de se faire vacciner (42%, contre 34% pour les femmes).
A noter que le refus reste plus important chez les parents (53%, -6) que chez les non-parents (39%, -4).
Le clivage politique reste inchangé : la proportion de refus demeure importante malgré des baisses significatives auprès des électeurs du premier tour de Marine Le Pen (58%, -10), de Jean-Luc Mélenchon (48%, -11) et auprès des abstentionnistes (49%, -8). Elle est à l’inverse beaucoup plus faible chez les électeurs de Benoît Hamon (37%, +1), de François Fillon (30%, -1) et d’Emmanuel Macron (30%, stable).
Parmi les 38% des Français qui ont l’intention de se faire vacciner, 56% souhaitent le faire le plus rapidement possible, 44% préfèrent attendre quelques semaines.
3 Français sur 4 n’ont pas changé d’avis sur le vaccin ces derniers jours
Pour 75% des Français, leur avis sur la vaccination n’a pas changé au cours des derniers jours, dont 34% qui ne veulent toujours pas se faire vacciner, 28% qui souhaitent toujours se faire vacciner, 13% qui hésitent encore.
16% des Français ont vu leur avis se renforcer ces derniers jours, dont 8% qui sont encore plus convaincus dans leur souhait de se faire vacciner, et 8% de ne pas se faire vacciner.
8% des Français ont changé d’avis : 3% sont passés du refus à l’hésitation, 2% du refus à l’acceptation, 2% de l’acceptation au refus et 1% de l’acceptation à l’hésitation.
La part de Français dont l’opinion est restée inchangée ces derniers jours (près de 3 sur 4) est relativement homogène au sein de toutes les catégories de population et électorats.
Gestion de la crise : hormis la Chine et l’Allemagne, aucun autre pays ne fait véritablement mieux aux yeux des Français
Invités à comparer la gestion de la crise du Covid-19 de la France avec d’autres pays du monde, les Français ont plutôt un regard positif sur celle de la Chine (46% gère mieux que la France, 46% ni mieux ni moins bien), et de l’Allemagne (44% gère mieux, 50% ni mieux ni moins bien). L’action de l’Allemagne est particulièrement bien perçue par les 18-24 ans (55% mieux géré), les cadres (50% mieux géré).
Par rapport à notre mesure fin avril, la gestion de la Chine est mieux perçue (+15 points gère mieux que la France), celle de l’Allemagne nettement moins bien (-29 points gère mieux ; +25 ni mieux, ni moins bien).
Les Français mettent sur un pied d’égalité la France avec ses autres voisins européens testés : l’Espagne (71% ni mieux ni moins bien, 19% gère mieux), l’Italie (68% ni mieux ni moins bien, 20% gère mieux) et le Royaume-Uni (50% ni mieux ni moins bien, 25% gère moins bien, 24% gère mieux). Concernant la gestion britannique, les Français ont un regard plus positif (+16 pts gère mieux, -15 pts gère moins bien) qu’en avril.
Une majorité de Français estime qu’Israël n’a ni mieux, ni moins bien géré la crise du Covid-19 que la France (57%), mais 1 Français sur 3 (33%) estime qu’elle l’a mieux gérée.
Enfin, les Français ont une vision plutôt négative de la gestion de la crise par les Etats-Unis (45% gère moins bien, 41% ni mieux ni moins bien). Les électeurs de François Fillon (56% moins bien géré) et d’Emmanuel Macron (55%) sont les plus critiques. Une vision toutefois moins négative par rapport à la fin avril (-21 pts gère moins bien).
La confiance en l’exécutif pour lutter contre l’épidémie reste minoritaire (34%)
34% (-4 points par rapport au 16 décembre) des Français font confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement de Jean Castex pour lutter efficacement contre l’épidémie de coronavirus, dont 30% (-2) plutôt confiance et 4% (-2) tout à fait confiance. A l’inverse, 65% (+3) des Français ne font pas confiance à l’exécutif, dont 35% (+1) pas vraiment confiance et 30% (+2) pas du tout confiance. En ce début de campagne de vaccination, le niveau de confiance atteint le plus bas niveau enregistré par ELABE pour BFMTV depuis le début de la crise du coronavirus.
La baisse de la confiance en l’exécutif se fait, d’un point de vue politique, à gauche : seuls 14% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon font confiance, en baisse de 10 points, et 18% (-11) de ceux de Benoît Hamon. La confiance est également à un faible niveau chez les électeurs de Marine Le Pen (22%, +3) et reste minoritaire chez ceux de François Fillon (42%, -5). 2 électeurs sur 3 d’Emmanuel Macron font confiance à l’exécutif pour lutter contre l’épidémie (68%, +2).
La confiance reste stable entre les catégories socioprofessionnelles d’actifs et demeure plus élevé chez les cadres (47%, +1), que chez les professions intermédiaires (41%, +1), les employés (32%, -2) et les ouvriers (28%, -3). Elle enregistre en revanche une baisse chez les retraités (32%, -8).
L’inquiétude vis-à-vis de la propagation du virus demeure à un niveau élevé (73%)
73% (+1 point par rapport au 16 décembre) des Français se disent inquiets de la propagation du virus en France, dont 51% (stable) plutôt inquiets et 22% (+1) très inquiets. A l’inverse, 27% (-1) ne sont pas inquiets, dont 21% (-2) pas vraiment inquiets et 6% (+1) pas du tout inquiets.
Le niveau d’inquiétude reste majoritaire mais est en nette baisse chez les 18-24 ans (57%, -17) puis augmente avec l’âge : 69% (+4) des 25-34 ans se disent inquiets, 72% (+6) des 35-49 ans, 76% (+3) des 50-64 ans et 80% (stable) des 65 ans et plus
L’inquiétude est légèrement plus importante auprès des femmes (76%, stable ; contre 69%, +3 chez les hommes), et d’un point de vue socioprofessionnel, chez les cadres (77%, +12) et professions intermédiaires (75%, +6), que chez les ouvriers (69%, +6), et employés (67%, stable).
Télécharger le rapport : Les Français et le vaccin contre la Covid-19