Pour les Français, et plus nettement pour les sympathisants de gauche, Jean-Luc Mélenchon est la personnalité qui incarne le mieux l’avenir de la gauche
Parmi une liste de 13 personnalités de gauche testées, 37% des Français estiment qu’aucune de ces personnalités n’incarne l’avenir de la gauche.
La première personnalité citée qui incarne le mieux l’avenir de la gauche est Jean-Luc Mélenchon (21%), devant Anne Hidalgo (17%), Ségolène Royal (13%), Benoît Hamon (12%) et Arnaud Montebourg (12%).
Derrière ce top 5, on retrouve Manuel Valls (11%), Yannick Jadot (11%), François Ruffin (9%), François Hollande (9%), Christiane Taubira (8%), Olivier Besancenot (7%), Olivier Faure (6%), et Eric Piolle (2%).
Parmi les sympathisants de gauche, Jean-Luc Mélenchon est la personnalité qui incarne l’avenir de la gauche (37%), il devance Anne Hidalgo (25%), Yannick Jadot (22%) et Benoît Hamon (21%). A noter toutefois que Jean-Luc Mélenchon divise à gauche : ce soutien provient surtout des sympathisants LFI (92%), et relativement peu des autres sympathisants de gauche (EELV-PS-Génération.s, 16%).
Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise bénéficient d’un potentiel électoral de 20%, une dynamique en baisse en un an
A date, le potentiel électoral de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle est de 20% (dont 7% déclarent un vote tout à fait probable), et de 20% pour La France Insoumise lors des élections régionales (dont 8% tout à fait probable). Un potentiel électoral en baisse de 4 points sur la présidentielle par rapport à septembre 2019 (dont -4 sur le tout à fait probable), et en baisse de 5 points sur les régionales (-3 tout à fait probable).
Le vote Jean-Luc Mélenchon ou LFI n’est pas envisagé par 8 Français sur 10 (80% régionales, 79% présidentielle), et apparaît rédhibitoire (pas du tout probable) pour près de 6 Français sur 10 (59% pour les deux élections).
En un peu plus d’un an, le potentiel électoral est en baisse auprès des électeurs de 2017 de Jean-Luc Mélenchon (72%, -5 présidentielle ; 63%, -14 régionales) et auprès des sympathisants de gauche (42%, -6 présidentielle ; 44%, -7 régionales).
Le potentiel électoral de Jean-Luc Mélenchon et de La France Insoumise est plus important malgré une légère baisse chez les moins de 35 ans (32%, -3 présidentielle ; 27% -9 régionales), et au sein des catégories populaires (28%, -6 sur les deux élections).
L’image de Jean-Luc Mélenchon est globalement stable en un an : il reste perçu comme une personnalité autoritaire, arrogante et dynamique, dont la présidentialité est largement mise en doute par les Français. Son image reste très positive auprès de ses électeurs
Les Français dressent le portrait d’un homme politique autoritaire (73%, -3 points par rapport à l’étude ELABE pour BFMTV du 18 septembre 2019) et arrogant (69%, -3). Cette perception est majoritairement partagée par l’ensemble des électorats, hormis ses électeurs qui ne sont que 47% à le trouver arrogant. Jean-Luc Mélenchon inquiète plus d’1 Français sur 2 (55%, -2), constat partagé par les électeurs de Benoît Hamon (56%), mais pas par ses propres électeurs (25%).
L’opinion publique reconnaît au leader de la France Insoumise un certain dynamisme (56%, -2), constat partagé par 86% de ses électeurs, 64% des électeurs de Benoît Hamon et par environ la moitié des autres principaux électorats.
Les Français sont assez partagés sur sa volonté de vraiment changer les choses (48%, +2), et son courage (47%, -4). Si les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (88% et 78%) lui attribuent assez largement ces traits d’image, ceux de Benoît Hamon sont plus partagés (48% et 46%) et une majorité de ceux d’Emmanuel Macron, de François Fillon et de Marine Le Pen ne les lui attribuent pas.
Enfin, seuls 37% (=) des Français lui reconnaissent de bonnes idées pour la France, 37% (-2) sa sincérité, 33% (=) sa proximité, 34% (+1) sa sympathie, 28% (=) sa capacité à rassembler la gauche, et 25% (-1) sa capacité à rassembler les Français.
Alors que Jean-Luc Mélenchon vient d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de 2022, sa présidentialité reste son plus gros point faible : seuls 23% (=) des Français estiment qu’il a les qualités nécessaires pour être président de la République. Une présidentialité reconnue par la grande majorité de ses électeurs (70%), mais qui est fortement mise en cause par ceux de Benoît Hamon (11%).
De manière générale, l’image de Jean-Luc Mélenchon est relativement stable au sein de tous les électorats, à l’exception des électeurs de Benoît Hamon où elle se détériore.
D’un point de vue sociologique, l’image du leader de la France Insoumise est globalement meilleure chez les moins de 35 ans et au sein des catégories populaires.
A l’exception des inégalités sociales, les Français estiment que Jean-Luc Mélenchon ne ferait pas mieux qu’Emmanuel Macron sur 12 thématiques testées
Si Jean-Luc Mélenchon était président de la République, les Français estiment qu’il ferait plutôt mieux qu’Emmanuel Macron dans la lutte contre les inégalités et injustices sociales (31% ferait mieux, 47% ni mieux ni moins bien, 22% moins bien).
Les Français mettent globalement sur un pied d’égalité le leader de la France Insoumise et le chef de l’Etat sur le pouvoir d’achat (23% ferait mieux, 50% ferait ni mieux ni moins bien, 27% ferait moins bien).
Ils sont plus sceptiques sur la capacité de Jean-Luc Mélenchon à faire mieux qu’Emmanuel Macron sur le niveau des impôts (20%, 49%, 31%), l’éducation (19%, 55%, 26%) et l’environnement (18%, 57%, 24%), et le sont encore davantage sur tous les autres enjeux testés : le niveau des dépenses publiques (18% ferait mieux, 46% ni mieux ni moins bien, 36% moins bien), l’immigration (18%, 45%, 36%), la situation économique et l’emploi (17%, 49%, 33%), la sécurité (13%, 54%, 32%), la gestion de la crise sanitaire du coronavirus (12%, 58%, 29%), la menace terroriste (12%, 54%, 34%), et la place de la France en Europe et dans le monde (11%, 46%, 43%).
D’un point de vue politique : les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont largement convaincus que leur candidat de 2017 ferait mieux qu’Emmanuel Macron sur les inégalités et injustices sociales (81% ferait mieux) et plutôt convaincus qu’il ferait mieux sur le pouvoir d’achat (62%), l’éducation (59%), l’environnement (56%), le niveau des impôts (55%), le niveau des dépenses publiques (51%), la situation économique et l’emploi (51%). Ils sont revanche plus partagés entre une action meilleure et une action similaire à celle du président de la République sur les autres thèmes (immigration, crise sanitaire, place de la France à l’international, menace terroriste, et sécurité).
De manière générale sur l’ensemble de ces thèmes, les électeurs de Benoît Hamon et de Marine Le Pen considèrent plutôt que Jean-Luc Mélenchon ne ferait ni mieux, ni moins bien qu’Emmanuel Macron, ceux de François Fillon et d’Emmanuel Macron qu’il ferait moins bien.
Des Français à date très sceptiques sur une victoire de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2022
Dans le détail, 78% des Français ne croient pas aujourd’hui en une victoire de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2022, dont 40% qui estiment que cela est impossible et 36% peu probable. A l’inverse, 22% sont plus optimistes et estiment que c’est possible (20%), voire certain (2%).
Alors que 59% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon de 2017 (et 69% des électeurs potentiels en 2022) pronostiquent une victoire du leader de la France Insoumise en 2022, les autres électorats y compris celui de Benoît Hamon sont largement convaincus du contraire (87%-94% peu probable ou impossible). Si, au global, les sympathisants de gauche sont plutôt sceptiques sur une éventuelle victoire de Jean-Luc Mélenchon (37% oui, 62% non), dans le détail, les sympathisants de La France Insoumise sont optimistes quant aux chances de sa candidature (75% oui), quand les autres sympathisants de gauche sont nettement plus pessimistes (18% oui, 82% non).
Annonce de la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle ce dimanche : pas le bon moment pour 7 Français sur 10
Ce dimanche 8 novembre, Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2022 lors du journal télévisé de TF1. 70% des Français estiment qu’il ne s’agit pas d’un bon moment pour présenter une candidature à la présidentielle, dont 39% pas vraiment et 31% pas du tout. A l’inverse, il s’agit d’un bon moment pour 29% des Français, dont 22% plutôt et 7% tout à fait.
Seuls les électeurs de Jean-Luc Mélenchon de 2017 (56% oui), et les potentiels électeurs de 2022 (71% oui) estiment en majorité qu’il s’agit d’un bon moment pour annoncer une candidature, les autres électorats étant beaucoup plus critiques (74%-86% non).
Aucun mouvement politique ne parvient à incarner l’opposition à l’exécutif pour 39% des Français.
Le premier parti d’opposition cité est le Rassemblement National (24%), devant La France Insoumise en forte progression en deux mois (19%, +7)
39% des Français estiment qu’aucun mouvement politique n’incarne l’opposition. Cette mesure est en baisse de 6 points en deux mois.
Le Rassemblement national est le premier parti cité, par 24% des Français (+1), devant la France Insoumise en forte progression (19%, +7). Les Républicains sont cités par 8% (+2), le Parti Socialiste par 4% (+2), et EELV également par 3% (-3) des Français. Les autres partis recueillent, chacun, moins de 2% des citations.
Le Rassemblement national est le premier parti cité grâce à un fort soutien de son électorat : 78% (-3) des sympathisants Rassemblement National et 59% (-4) des électeurs de Marine Le Pen au 1er tour de la présidentielle citent ce parti comme premier parti d’opposition.
La hausse importante de La France Insoumise s’explique par une forte progression à gauche : cette formation politique est le premier parti d’opposition pour 43% (+12) des sympathisants de gauche, et pour 53% (+15) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
Télécharger le rapport : Les Français et Jean-Luc Mélenchon
Crédits image : capture d’écran BFMTV