L’action du gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux environnementaux pour 85% des Français
Alors que Nicolas Hulot a annoncé sa démission ce mardi 28 août*, le regard porté par l’opinion publique sur l’action gouvernementale en termes d’environnement est très négatif.
Ce constat sans équivoque est partagé par l’ensemble des catégories de populations, y compris auprès des soutiens traditionnels d’Emmanuel Macron. A titre d’exemple, 71% de ses électeurs de 1er tour déjugent l’action du gouvernement sur le sujet de l’environnement. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont ceux qui la sanctionnent le plus largement (92%).
Dans un contexte de déception, près de deux Français sur trois estiment que l’importance de l’environnement dans l’action du gouvernement sera inchangée suite à la démission de Nicolas Hulot
Alors que l’action du gouvernement est déjà jugée très insuffisante, 65% des Français pensent que la démission de Nicolas Hulot de son poste de Ministre de la transition écologique et solidaire n’aura pas d’effet sur l’importance accordée aux sujets environnementaux par le gouvernement. Ce résultat signale une certaine résilience à l’égard de la prise en compte par le pouvoir politique des problématiques environnementales.
Alors que la déception à l’égard de l’action gouvernementale est déjà très large, cette démission apparait pour près d’un tiers des Français (30%) comme un affaiblissement des enjeux environnementaux dans l’agenda politique du gouvernement.
Une très faible minorité (5%) estime que ce départ renforcera leur place.
Si la majorité de chacun des électorats estime que cette démission ne changera rien à la place accordée par le gouvernement à l’environnement, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon sont ceux qui pronostiquent le plus un affaiblissement de ces sujets (44% et 42%). A noter que 36% des électeurs d’Emmanuel Macron partage aussi ce pronostic.
En cette rentrée politique, la démission de Nicolas Hulot semble acter l’inaction du gouvernement sur les dossiers environnementaux aux yeux de l’opinion publique.
Suite à la démission de Nicolas Hulot, les Français sont partagés entre remaniement d’ampleur et simple remplacement poste pour poste
52% pensent qu’Emmanuel /Macron devrait effectuer un remaniement d’ampleur, une opinion encore plus nettement partagée par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (65%) et de Marine Le Pen (63%). A l’inverse, 47% estiment qu’il devrait remplacer le ministre démissionnaire poste pour poste, une opinion cette fois-ci plus largement partagée par les électeurs d’Emmanuel Macron (65%).
* Le terrain d’enquête a débuté après l’annonce de la démission de Nicolas Hulot.
Le pouvoir d’achat est la préoccupation n°1 des Français en cette rentrée. La santé et les retraites apparaissent également comme des sujets importants.
Parmi une liste de 17 sujets (3 citations possibles), les Français placent le pouvoir d’achat comme leur première préoccupation (37% de citations au total, dont 14% le citent en 1er). Il est encore plus largement cité auprès des classes moyennes (45%) et populaires (44%).
Alors que le sujet avait été mis sur le devant de la scène en début d’année 2018 lors de l’allègement des cotisations salariales et la hausse de la CSG, il semble rester au cœur du quotidien des Français. Avec l’entrée en vigueur du prélèvement à la source dans quelques mois, le pouvoir d’achat apparaît comme un sujet central.
La santé (31% de citations) et les retraites (28%) apparaissent également comme des sujets importants pour les Français en cette rentrée, alors que des réformes sont à venir dans ces domaines. Si la santé est assez largement citée par l’ensemble des catégories de population (et plus particulièrement auprès des cadres à 45%), le sujet de la retraite est avant tout cité par les 50-64 ans (41%) et les plus de 65 ans (51%).
Viennent ensuite l’environnement (24%), l’emploi (24%), l’immigration (21%), les inégalités et injustices sociales (21%), la sécurité (18%), la menace terroriste (17%) et l’éducation (15%).
Les autres sujets sont cités par moins de 15% des Français parmi leurs trois plus grandes préoccupations.
Les Français doutent de plus en plus de la capacité d’Emmanuel Macron à transformer le pays.
Seuls 15% des Français pensent aujourd’hui qu’Emmanuel Macron aura transformé le pays en profondeur d’ici la fin du quinquennat, un score en baisse de 5 points par rapport à début juillet 2018.
50% pronostiquent une modification sur quelques aspects seulement (+2), alors que plus d’un tiers (35%, +4) estiment qu’il n’aura pas changé le pays.
C’est auprès de ses propres électeurs de 1er tour que la chute est la plus forte : 24% pensent qu’il aura transformé le pays, soit une baisse de 15 points en moins de deux mois. 61% pensent qu’il le modifiera sur quelques aspects seulement (+5) et 15% qu’il n’aura rien changé, en hausse de 10 points.
A date, aucun parti d’opposition n’apparaît véritablement en capacité de faire mieux que l’exécutif
Moins d’un Français sur cinq estime que les partis d’opposition feraient mieux. Si la France Insoumise ferait mieux pour 20% des Français, ce score est de 17% pour le Rassemblement National, 15% pour les Républicains et 10% pour le Parti Socialiste.
Un quart à un tiers des Français estiment qu’ils feraient moins bien (36% pour la France Insoumise, 34% pour la Parti Socialiste, 24% pour Les Républicains et 38% pour la Rassemblement National).
Une majorité relative ou absolue (43% à 60%) des Français estiment que les partis d’opposition feraient ni mieux ni moins bien que l’exécutif s’ils étaient au pouvoir.
Après de ses propres partisans, chacun des partis obtient de meilleurs scores (84% pour la France Insoumise, 73% pour le Rassemblement National).
Si les scores sont plus élevés qu’auprès de l’ensemble des Français, le Parti socialiste obtient un score mois élevé : seuls 42% de ses sympathisants pensent qu’il ferait mieux, 55% qu’il ferait ni mieux ni moins bien.
Auprès des sympathisants Les Républicains, 51% de ses sympathisants pensent qu’il ferait mieux mais 38% qu’il ferait ni mieux ni moins bien.
Télécharger ici : La démission de Nicolas Hulot et la rentrée politique / Sondage ELABE pour BFMTV
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