Politique migratoire et d’asile de la France : trop laxiste pour deux Français sur trois.
Une large majorité (66%) des Français juge que la politique migratoire et d’asile de la France est trop laxiste, 24% qu’elle est juste comme il faut. Enfin, 10% l’estiment trop ferme.
L’ensemble des catégories de population estime majoritairement que la politique de la France sur ces sujets est trop laxiste. Ce sentiment est encore plus largement partagé auprès des personnes les plus âgées (71% des 50-64 ans et 70% des 65 ans et plus), des catégories populaires (70%) et des personnes vivant en zone rurale (74%).
D’un point de vue politique, 89% électeurs de Marine Le Pen et 82% de ceux de François Fillon pensent que la politique migratoire et d’asile de la France est trop laxiste. Ce taux est de 74% auprès des abstentionnistes.
Les électeurs d’Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon sont plus partagés : 48% estiment qu’elle est trop laxiste, alors que respectivement 44% et 33% la jugent juste comme il faut.
Enfin, les électeurs de Benoît Hamon sont avant tout partagés entre une politique perçue trop ferme (34%) ou juste comme il faut (37%).
Plus de 6 Français sur 10 ne font pas confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement pour réformer la politique migratoire et d’asile.
Alors qu’Emmanuel Macron s’est exprimé sur le sujet le 16 janvier à Calais(*), 61% des Français affirment ne pas faire confiance (dont 26% pas du tout confiance) à l’exécutif pour réformer la politique migratoire et d’asile. A l’inverse, 38% accordent leur confiance (dont seulement 7% tout à fait confiance).
Les plus jeunes (72% des 18-24 ans et 71% des 25-34 ans), les catégories populaires (73%) et les habitants des zones rurales (69%) sont les plus défiants à l’égard de l’exécutif sur ce sujet.
Alors que les électeurs d’Emmanuel Macron accordent très largement leur confiance (81%), les autres principaux électorats sont majoritairement défiants sur ce sujet de l’asile et l’immigration. 57% des électeurs de François Fillon, 76% de ceux de Jean-Luc Mélenchon et 85% de ceux de Marine Le Pen ne font pas confiance à l’exécutif.
(*) Terrain d’enquête réalisé intégralement après le discours d’Emmanuel Macron à Calais.
Accueil des migrants et réfugiés : 59% des Français opposés à leur accueil sur le territoire.
Invités à se prononcer sur l’accueil d’une part des migrants et réfugiés, notamment en provenance de Syrie, près de 6 Français sur 10 s’y opposent, soit un taux quasiment stable par rapport à la mesure réalisée en septembre 2016 (57%). A l’inverse, 41% se montrent d’accord.
Cette opposition à l’accueil des réfugiés est encore plus large auprès des ouvriers (70%) et dans une moindre mesure des personnes les plus âgées (64% des 50-64 ans et les 65 ans et plus) et des habitants des zones rurales (65%) ou à faible densité (68%).
A l’inverse, les cadres se montrent majoritairement favorables (60%) à l’accueil d’une part des migrants et réfugiés. Les catégories sociales moyennes (46%) et les plus jeunes (54% des 18-24 ans et 45% des 25-34 ans) sont partagés.
D’un point de vue politique, l’opposition est quasi-unanime parmi les électeurs de Marine Le Pen (92%) et nette parmi ceux de François Fillon (64%).
A l’inverse les électeurs d’Emmanuel Macron (60%) et de Jean-Luc Mélenchon (62%) se montrent majoritairement favorables à l’accueil d’une part des migrants et réfugiés.
Circulaire sur le contrôle administratif dans les hébergements d’urgence : 74% y sont favorables
Plus de 7 Français sur 10 se montrent favorables à cette circulaire (dont 28% très favorable), source de tensions entre les associations et le gouvernement.
Elle prévoit de mettre en place un contrôle de la situation administrative des personnes en centres d’hébergement d’urgence et de déployer des agents des préfectures et de l’Office français de l’immigration et de l’intégration dans ces structures pour évaluer si les individus accueillis disposent d’un titre de séjour, comptent faire une demande d’asile, et sont visées par une obligation de quitter le territoire. Plusieurs associations ont dénoncé cette circulaire qui « détourne l’hébergement d’urgence et les lieux d’accueil de leur finalité » en permettant un tri des étrangers, et constitue « une atteinte aux droits fondamentaux des personnes étrangères ».
Cette circulaire obtient un soutien encore plus large des personnes âgées de 50 à 64 ans (84%) et de plus de 65 ans (76%). A l’inverse, les personnes âgées de 18 à 24 et de 25 à 34 ans se montrent plus nuancées : respectivement 62% et 60% y sont favorables.
Fait rare qui mérite d’être signalé, ce sujet fait émerger des divergences notables entre hommes et femmes : 79% des hommes se montrent favorables à cette circulaire, alors que ce taux n’atteint « que » 69% auprès des femmes.
D’un point de vue politique, elle est largement soutenue par les électeurs d’Emmanuel Macron (83%), de François Fillon (89%) et de Marine Le Pen (72%), alors que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se montrent partagés (59% favorable, 41% opposé).
Télécharger ici : Les Français et la politique migratoire et d’asile / Sondage ELABE pour BFMTV