Image d’Emmanuel Macron : un Président volontaire et qui tient ses promesses, mais de plus en plus clivant
Invités à se prononcer sur chacun des douze qualificatifs proposés quelques jours après son interview télévisée, les Français dépeignent le portrait d’un Président avant tout « dynamique » (79%), « autoritaire » (79%) et qui a la volonté de « vraiment changer les choses » (68%). Sa capacité à réformer le pays (61%) et le respect de ses engagements de campagne (60%) lui sont aussi reconnus par une majorité des Français. Cependant, il n’en inquiète pas moins près de 6 Français sur 10 (58%).
Si sa sympathie (52%) et son honnêteté (49%) divisent, à date, les points de faiblesse du Président de la République sont la pédagogie (38%), la capacité à rassembler les Français (35%), et a fortiori la proximité aux Français (« comprend les gens comme vous » : 30% ; et « proche des Français » : 30%).
Par rapport à la mesure réalisée les 22 et 23 août 2017, la perception d’un Président volontaire et qui se conforme à ses engagements est en nette hausse : en effet, les items « dynamique » (+6 points), « veut vraiment changer les choses » (+8), « capable de réformer le pays » (+7), « respecte ses engagements » (+11) marquent une progression significative et retrouvent leurs niveaux mesurés mi-juillet (hormis « respecte ses engagements » non posé).
En parallèle, l’image d’un président « autoritaire » s’installe de plus en plus dans l’opinion publique (+8, trait d’image le plus attribué).
Alors que 68% des Français le percevaient « sympathique » mi-juillet et que cela constituait un de ses points forts, ils ne sont plus que 52% à lui reconnaitre ce trait de caractère aujourd’hui (-5 par rapport à fin août et -16 par rapport à mi-juillet).
Sa capacité à rassembler les Français est aussi en baisse de 7 points par rapport à fin août, et de 16 points par rapport à mi-juillet.
Son image reste excellente auprès de son électorat de 1er tour (60% à 96% selon l’item, et 30% pour l’item « vous inquiète »). La « volonté de vraiment changer les choses » (96%, +5) et la dimension « autoritaire » (84%, +5) se renforcent, alors que la « capacité à rassembler les Français » (71%, -5 par rapport à fin août et -17 par rapport à mi-juillet) et à « comprendre les gens comme vous » continuent de baisser (64%, -5 par rapport à fin août et -17 par rapport à mi-juillet).
Même si les niveaux d’image restent différents, les mouvements d’opinion sont identiques auprès des électorats de François Fillon, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen : hausse des items « dynamique », « autoritaire », « veut vraiment changer les choses », « capable de réformer les pays », et « respecte ses engagements », accompagnée d’une baisse sur la « capacité à rassembler les Français ».
Si deux Français sur trois estiment que la politique de l’exécutif va transformer le pays, son orientation divise largement.
35% estiment que la politique de l’exécutif va permettre de transformer le pays et va dans la bonne direction, alors que 32% jugent que cette transformation prend la mauvaise direction. Enfin, 33% pensent que cette politique ne transformera pas le pays.
Si l’ensemble des principaux électorats estiment majoritairement que cette politique va transformer le pays, l’accueil est contrasté : respectivement 76% et 51% des électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon jugent que la transformation prend la bonne direction, alors que 59% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon expriment un avis contraire. 42% des électeurs de Marine Le Pen estiment eux aussi que la transformation ne va pas dans le bonne direction et 44% jugent que la politique de l’exécutif ne transformera pas le pays.
Suppression de l’ISF : 69% estiment que cette mesure va accroitre les inégalités.
En effet, près de 7 Français sur 10 jugent avant tout que la suppression de l’impôt sur la fortune va accroitre les inégalités entre les ménages les plus aisés et les plus défavorisés, alors qu’ils ne sont que 31% à penser que cela va permettre aux ménages les plus aisés d’investir dans l’économie française.
L’ensemble des catégories de population partagent majoritairement le diagnostic d’un accroissement des inégalités, a fortiori les catégories sociales moyennes (74%) et populaires (77%). Les cadres et les plus âgés se montrent plus nuancés (61% et 60%).
D’un point de vue politique, les électorats de Jean-Luc Mélenchon (84%), de Benoît Hamon (90%) et de Marine Le Pen (79%) jugent, en très grande majorité, que cette mesure va accroitre les inégalités.
Les électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon se montrent très partagés : si 52% et 54% estiment avant tout que cela va permettre aux ménages les plus aisés d’investir dans l’économie française, respectivement 48% et 46% jugent que cela va accroitre les inégalités. A noter qu’auprès des électeurs de 2nd tour d’Emmanuel Macron, ce taux atteint 57%.
Pour rappel, « seuls » 51% des électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron et 44% de ceux de François Fillon se montraient favorables à la réforme de l’ISF début août 2017 (sondage Elabe/BFMTV réalisé les 2 et 3 août 2017).
Sécurité des Français : un Français sur deux fait confiance à l’exécutif
50% des Français déclarent faire confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement d’Edouard Philippe pour assurer la sécurité des Français. En revanche, cette confiance est relativement timide car seuls 8% affirment faire « tout à fait confiance » à l’exécutif.
A l’inverse, 50% ne font pas confiance, dont 19% « pas du tout confiance ».
Si les classes sociales moyennes (58%) et supérieures (61%), et dans une moindre mesure les retraités (54%) font davantage confiance à l’exécutif pour assurer la sécurité des Français, la majorité des employés et ouvriers affirment ne pas lui faire confiance (57% et 63%).
Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe obtiennent une confiance de la quasi-totalité des électeurs de 1er tour du Président de la République (89%, dont 20% « tout à fait confiance »). Ils obtiennent une confiance majoritaire auprès des électeurs de François Fillon (59%) et de Benoît Hamon (60%) sur le sujet de la sécurité.
A l’inverse, 61% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 75% de ceux de Marine Le Pen déclarent ne pas faire confiance à l’exécutif.