Le 31 mars 2017 la Confédération française démocratique du travail (CFDT) a supplanté avec une progression de 65 000 voix par rapport à 2013, la Confédération générale du travail (CGT) aux élections professionnelles dans les entreprises. Cette première dans l’histoire syndicale s’explique par plusieurs causes et n’était pas une surprise. La CFDT semble s’être mieux adaptée aux évolutions sociologiques et aux nouvelles formes de management. La CGT, confédération historiquement ouvrière, a vu la part des ouvriers dans la population en emploi diminuer de 39% en 1962 à 20.4% en 2015, face à la croissance rapide des professions intermédiaires et des cadres. De plus le salariat s’est significativement féminisé contrairement à la CGT où 37.3% des adhérents sont des femmes. La CFDT a une présence plus homogène dans le salariat car elle est plus intercatégorielle étant sur les trois collèges : ouvriers-employés, ingénieurs-agents de maîtrise et cadres. Elle a aussi su se restructurer pour faciliter son déploiement dans le secteur privé avec les nouvelles organisations des élections professionnelles suite à la réforme de la représentativité syndicale d’aout 2008. Ces facteurs expliquent, par exemple, la perte de vitesse prévisible de la CGT qui selon certains observateurs n’a pas su se renouveler.
A lire sur le Monde Diplomatique.