Au vu de la proximité des quatre premiers candidats à la présidentielle, l’abstention pourrait fortement influencer l’issue de l’élection à la plus haute mandature. Le problème c’est qu’anticiper un taux d’abstention, n’est pas chose aisée. Pour certains commentateurs, une abstention élevée s’expliquerait par une « abstention-sanction », un postulat difficile à justifier, d’autant que les critères qui définissent la catégorie des abstentionnistes varient d’un institut de sondage à l’autre. En revanche, un clivage gauche-droite brouillé et les affaires politiques survenues durant la campagne fragilisent la sûreté du vote et expliquent le niveau d’incertitude enregistré. Mais un taux d’abstention élevé est essentiellement déterminé par des facteurs socio-démographiques. Si les abstentionnistes sont un groupe très hétérogène et mouvant, dont on ne peut connaître le taux précis que le jour-même de l’élection, ce sont toujours les mêmes catégories peu politisées comme les jeunes ou les moins-diplômés qui s’abstiennent. Autant de catégories qui sortent de fait du jeu démocratique. Tandis que leur voix porte moins, les inégalités continuent de croître et c’est un cercle vicieux préoccupant qui se met en place.
A lire sur The Conversation.