La mesure de réduction massive des emplois dans la fonction publique est l’une des propositions centrales de François Fillon, avec une baisse annoncée de 500 000 postes. En se rappelant les expériences passées en matière de compression drastique des effectifs publics, on note toutefois un écart entre les promesses et leurs réalisations. Nicolas Sarkozy en 2006 proposait une réduction de 225 000 postes, le chiffre tomba d’abord à 150 000 et se sont finalement 93 936 emplois qui ont été supprimés entre 2007 et 2012, ce qui est déjà considérable. La volonté d’imposer des marqueurs dans la campagne amène les candidats à faire des propositions irréalistes, pas véritablement mesurées, en avançant des chiffres quelque peu taillés à la hache. Ces annonces symboliques devraient néanmoins ouvrir un débat sur l’efficience et la hiérarchisation des services publics. Comme l’entend Gabriel Ardant, inspecteur des finances, c’est une question de choix : choisir quelles missions l’Etat doit accomplir puis rechercher les moyens les moins coûteux qui lui permette de les remplir. Derrière les réductions massives d’emplois se cache la réduction du périmètre d’intervention de l’Etat. C’est pour cette raison qu’il devrait être redéfini en amont du chiffrage des mesures économiques. La maîtrise de la dépense publique n’est pas qu’un débat de gestion, c’est un débat de choix de société.
A lire sur La vie des idées