Il y a en France 9 millions de pauvres depuis que l’on a changé leur définition (en relevant le seuil de 50% à 60% du revenu médian), avec une même définition (50% du revenu médian), on constate toute de même que le nombre de pauvre a augmenté d’1 million de personnes en dix ans pour s’établir à 4,5 millions. On a trop tendance à se focaliser sur l’explosion des plus haut revenus, alors que les inégalités se creusent autant par le haut que par le bas. Il est trop facile de condamner simplement les rémunérations records, la question des inégalités est moins clinquante, avec 3000 euros nets par mois, une personne seule fait partie des 10% de Français les plus favorisés. La vraie difficulté à laquelle font face les catégories de revenu moyennes, c’est la stagnation des revenus. La baisse du niveau de vie est en revanche une réalité pour les classes les plus défavorisée, pas une stagnation mais une marche arrière. Face à ces sorts variables, le diplôme reste encore la meilleure protection, avoir un diplôme n’empêche pas de se retrouver au chômage mais favorise grandement la probabilité de retrouver un emploi. Pour Louis Maurin, Directeur de l’Observatoire des Inégalités, s’il est vrai qu’un bac +5 n’est plus le même sésame qu’il y a vingt ans, le phénomène des « intellos précaires » est un leurre qui relève de l’appropriation de la crise et occulte la réalité autrement dramatique des classes les plus pauvres.
A lire sur Slate.