Porté par la dynamique des primaires, François Fillon vire en tête des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle, devant Marine Le Pen et Emmanuel Macron. François Hollande et Manuel Valls passent tous les deux sous la barre des 10%.
François Fillon sort incontestablement renforcé de la primaire de la droite et du centre. Alors qu’il a recueilli près de 3 millions de suffrages exprimés au second tour l’opposant à Alain Juppé, le désormais candidat LR au premier tour de l’élection présidentielle arrive nettement en tête des intentions de vote exprimées dans chacune des trois hypothèses de premier tour testées dans notre enquête. Il recueille 30% dans l’hypothèse d’une candidature PS portée par François Hollande, et 31% indépendamment du fait que la candidature PS soit portée par Manuel Valls ou Arnaud Montebourg.
Quant à Marine Le Pen, elle arrive systématiquement en deuxième position, créditée de 24% à 25% des intentions de vote exprimées.
Emmanuel Macron, qui a officialisé le 16 novembre sa candidature à l’élection présidentielle, parvient quant à lui à la troisième marche du podium dans chacune des configurations testées avec des scores allant de 14% (hypothèse Manuel Valls candidat PS) à 17% (hypothèse Arnaud Montebourg candidat PS).
Jean-Luc Mélenchon décroche la quatrième place, avec 12% des intentions de vote exprimées dans chacune des trois hypothèses de premier tour testées. Il devancerait ainsi Arnaud Montebourg (5%), François Hollande (7%) et Manuel Valls (9%) qui pointent chacun à la cinquième place (Arnaud Montebourg faisant toutefois jeu égal avec François Bayrou).
A date et considérant ces trois hypothèses de premier tour, seuls deux candidats apparaissent en mesure de se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle : François Fillon et Marine Le Pen. Dans cette hypothèse, le vainqueur de la primaire de la droite et du centre l’emporterait, crédité de 66% des intentions de vote exprimées contre 34% pour la présidente du Front national.
Duel d’image entre François Hollande et Manuel Valls : le Premier ministre l’emporte sur le Président de la République, y compris auprès de l’électorat de gauche.
Alors que l’échéance du 15 décembre pour le dépôt des candidatures aux primaires citoyennes du Parti socialiste semble susciter quelques tensions au sein du couple exécutif, le duel d’image entre François Hollande et Manuel Valls tourne clairement à l’avantage du second auprès de l’ensemble des personnes interrogées.
Sur sept dimensions clés dans la perspective de l’élection présidentielle du printemps prochain, Manuel Valls l’emporte sur chacune d’entre elles avec des scores qui frôlent parfois le camouflet pour le Président en exercice. 74% des personnes interrogées estiment ainsi que Manuel Valls est celui qui a le plus de chances de faire gagner la gauche en 2017, contre seulement 14% pour François Hollande. De même, 72% estiment que le premier est celui qui veut vraiment changer les choses, contre 14% pour le second. C’est sur l’honnêteté et la défense des valeurs de gauche que les résultats s’avèrent les plus contrastés, mais toujours à l’avantage de l’hôte de Matignon. 56% des Français interrogés désignent ainsi Manuel Valls comme le plus honnête, contre 30% pour François Hollande, et 57% estiment qu’il défend mieux les valeurs de la gauche contre 30% pour le Président de la République.
Les réponses des sympathisants de gauche s’avèrent moins tranchées, les écarts enregistrés à l’avantage de Manuel Valls étant par conséquent sensiblement moins importants, à l’exception d’une dimension : 72% de l’électorat de gauche estime que ce dernier est celui qui a le plus de chances de faire gagner la gauche en 2017, contre 20% pour François Hollande. Le Président de la République l’emporte même sur son Premier ministre en ce qui concerne l’honnêteté (47% contre 42%), et fait jeu égal avec lui sur la défense des valeurs de gauche (44% contre 45%).
Les sympathisants du Parti Socialiste, même s’ils restent également plus nuancés que l’ensemble des Français, sont plus favorables à Manuel Valls que les sympathisants de gauche dans leur ensemble. Ils sont notamment plus convaincus que l’actuel Premier ministre ferait le meilleur Président de la République (62% contre 33% pour François Hollande). François Hollande reste néanmoins celui qui apparait comme le plus honnête (50% contre 43% pour Manuel Valls).
62% des Français interrogés estiment que Manuel Valls doit être candidat à la primaire du PS même en cas de candidature de François Hollande, de même que 65% des sympathisants socialistes.
Alors que le Président de la république enregistre des niveaux d’impopularité records pour un chef de l’Etat à moins de 6 mois de la fin de son premier mandat, le souhait d’une candidature de son Premier ministre s’avère majoritaire auprès de l’ensemble des catégories de population, à l’exception des ouvriers qui se montrent très partagés (49% adhèrent à cette hypothèse contre 50% s’y opposant).
Surtout, les sympathisants de gauche (62%) et davantage encore ceux du Parti socialiste (65%) soutiennent une candidature de Manuel Valls face à François Hollande, de même que 63% de ses électeurs au premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Ces résultats témoignent de l’affaiblissement politique inédit dont pâtit aujourd’hui l’hôte de l’Elysée et d’une issue sans doute très incertaine pour lui en cas de candidature à la primaire de janvier.
Le terrorisme (48%, +2) et le niveau du chômage (42%, +2) arrivent en tête des préoccupations.
A moins de cinq mois du premier tour de l’élection présidentielle, le terrorisme reste en tête des préoccupations exprimées par les Français. En effet, invitées à désigner les grands sujets qu’ils considèrent comme les plus importants aujourd’hui pour la France, 48% (+2 points par rapport à début novembre) des personnes interrogées citent cet enjeu, devant le niveau du chômage (42%, +2). Après deux mois consécutifs de baisse selon les statistiques de Pôle Emploi, ce sujet se maintient à un niveau élevé, la fréquence des citations progressant même légèrement par rapport à notre précédente mesure. Viennent ensuite l’immigration (32%, -3) puis, dans un mouchoir de poche, l’avenir de la protection sociale (26%, +4), le manque d’activité économique (24%, +3) et les inégalités et les injustices sociales (23%, -3).
Cette hiérarchie des sujets considérés comme les plus importants pour la France varie toutefois assez sensiblement selon les préférences politiques des personnes interrogées :
- Les sympathisants de gauche citent ainsi beaucoup plus fréquemment le niveau du chômage (52%) que le terrorisme (41%) et s’avèrent particulièrement sensibles aux enjeux liés aux inégalités et aux injustices sociales (40% de citations contre seulement 9% parmi les sympathisants de la droite et du centre, et 12% chez ceux du Front national).
- Les sympathisants de la droite et du centre placent en tête la menace terroriste (50%) et le niveau du chômage (47%), puis le manque d’activité économique (35%).
Les sympathisants du Front national se distinguent quant à eux très nettement des deux autres camps politiques. Ils sont ainsi 61% à citer le terrorisme, soit le score le plus élevé toutes familles politiques confondues. Toutefois, ce sujet n’arrive qu’en deuxième position derrière l’immigration, citée par 70% des sympathisants frontistes. Enfin, c’est la place de l’Islam qui arrive en troisième position (38% contre 20% chez les sympathisants de la droite et du centre, et seulement 12% chez ceux de la gauche).
Télécharger ici : Présidentielle 2017 : les intentions de vote à 5 mois du scrutin / Sondage ELABE pour Les Echos et BFMTV