La défiance à l’égard du personnel politique et des structures partisanes se manifeste de multiples manières. Les baromètres de popularité témoignent mois après mois de cette situation, avec des couples exécutifs qui enregistrent sur la majorité de l’exercice de leurs fonctions des cotes de confiance ou de satisfaction majoritairement négatives. La mesure de l’image des personnalités, toutes tendances politiques confondues témoigne elle aussi de ce phénomène, rares étant désormais les femmes et les hommes politiques tutoyant ou franchissant le seuil symbolique des 50% d’opinions favorables. Dans le même registre la montée des populismes, incarnée en France par les scores importants du Front national aux dernières élections, atteste d’un rejet ou du moins d’une mise à distance grandissante des partis de gouvernement et de ceux qui les incarnent. Plus globalement, les partis politiques dans leur ensemble s’avèrent très négativement évalués par les Français1 se caractérisant fréquemment par le rejet des dogmes et des idéologies.
Cette défiance s’observe également par l’étude des préférences partisanes exprimées par les Français dans les enquêtes d’opinion. Ainsi dans une précédente analyse publiée courant avril sur la base d’un échantillon de grande taille (près de 12 000 personnes interrogées en janvier, février et mars 2016), nous notions que la proportion d’individus n’exprimant aucune préférence partisane au premier trimestre constituait désormais, et de loin, le premier groupe « politique » dans nos enquêtes. A l’issue d’un deuxième trimestre marqué par la mobilisation contre la loi travail et un nouvel affaiblissement du couple exécutif sur fond de menace terroriste, nous avons établi un nouveau bilan sur la base d’un échantillon tout aussi important (13 014 personnes interrogées en avril, mai et juin) et alors que se profile l’entrée progressive de la France en campagne électorale.
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