Dans quelle mesure le déclassement social aura-t-il un effet sur les élections de 2017 ? Une étude du CEVIPOF – menée dans le cadre de l’Enquête électorale française – révèle l’importance du décalage entre les mobilités sociales objectives (étudiées sur la base des situations professionnelles) et subjectives (relativement à la perception qu’ont les enquêtés de leur passé et de leur avenir). L’hypothèse d’un « pessimisme français » y est confirmée. Par ailleurs, si les candidats des partis extrêmes de la gauche ou de la droite attirent essentiellement des électeurs déçus par leur trajectoire sociale, une auto-évaluation positive conduit plus souvent à choisir les candidats de la droite ou de la gauche de gouvernement. Le bonheur du peuple sourirait donc à la politique « normale ».