Le Conseil Objectivé

L’Observatoire politique – Novembre 2025

La défiance à l’égard d’Emmanuel Macron demeure très forte, mais s’atténue légèrement

Plus discret sur la scène nationale, le président de la République voit sa cote de confiance légèrement remonter : 16% (+2 points) des Français interrogés par Elabe pour Les Échos lui accordent leur confiance pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Cette progression timide intervient après avoir atteint, le mois dernier, son plus bas niveau depuis mai 2017. Dans le même temps, 79% (-3 points) des Français déclarent ne pas lui faire confiance. La part de ceux qui ne lui font « pas du tout » confiance recule toutefois de 7 points, à 52%, après avoir bondi de 11 points le mois précédent. Cette proportion demeure néanmoins la deuxième plus élevée enregistrée depuis le début de son premier quinquennat.

Sur le plan politique, la confiance à l’égard d’Emmanuel Macron reste à un niveau historiquement bas au sein de son propre électorat : 40% (+2 points) de ses électeurs du premier tour et 28% (stable) de ceux du second tour lui accordent leur confiance. Dans l’opposition, les niveaux restent extrêmement faibles : 9% (-1 point) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 4% (-2 points) de ceux de Marine Le Pen. Seuls les abstentionnistes se montrent un peu plus favorables qu’en octobre (14%, +6 points).

D’un point de vue socio-professionnel, Emmanuel Macron progresse parmi les actifs, qu’il s’agisse des cadres (28%, +7 points), des professions intermédiaires (14%, +3 points) ou des catégories populaires (13%, +4 points). En revanche, il stagne chez les retraités, dont seuls 13% lui font confiance.

A 22%, la confiance dont dispose Sébastien Lecornu est très fragile

Après deux mois de négociations — d’abord pour former un gouvernement, puis pour faire adopter le budget —, 22% des Français déclarent faire confiance à Sébastien Lecornu pour affronter efficacement les problèmes du pays. Cette mesure, encore fragile, demeure néanmoins supérieure à celle enregistrée pour François Bayrou lors de sa prise de fonction (20%). À titre de comparaison, les précédents Premiers ministres d’Emmanuel Macron avaient débuté leur mandat avec des niveaux plus élevés, compris entre 27% pour Élisabeth Borne et 36% pour Édouard Philippe et Jean Castex. Dans le même temps, 66% des Français ne lui font pas confiance dont 33% pas du tout confiance et 12% ne se prononcent pas

Sur le plan politique, Sébastien Lecornu obtient des résultats plus favorables que le président dans son propre électorat : 53% des électeurs du premier tour et 39% de ceux du second lui accordent leur confiance, soit respectivement +13 et +11 points par rapport à Emmanuel Macron. Il obtient également la confiance d’un tiers des électeurs de Valérie Pécresse. En revanche, son niveau reste faible dans les électorats d’opposition : 10% auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, autant chez ceux de Marine Le Pen, et 14% chez les abstentionnistes.

D’un point de vue socio-professionnel, le nouveau Premier ministre bénéficie également d’une image plus positive que celle du chef de l’État, notamment chez les cadres (32%, +4 points), les professions intermédiaires (23%, +9 points) et surtout les retraités (29%, +16 points). Cette tendance ne se retrouve pas dans les catégories populaires, où il ne recueille que 13% de confiance. En termes d’âge, la confiance à son égard demeure limitée chez les moins de 50 ans (entre 14% et 18%), les moins de 25 ans accordant même davantage de crédit au président. Elle se révèle en revanche plus solide auprès des 50-64 ans (21%, +9 points) et surtout des plus de 65 ans (31%, +17 points).

À leur plus haut niveau, Jordan Bardella et Marine Le Pen distancent nettement les autres personnalités politiques.

Jordan Bardella conserve la première place de l’Observatoire politique et se maintient, pour le quatrième mois consécutif, à son record de popularité (39%, stable). Juste derrière, Marine Le Pen gagne 2 points et égale elle aussi son plus haut niveau (37%). À l’inverse, Édouard Philippe poursuit son repli et enregistre son plus bas niveau depuis son départ de Matignon (33%, -2 points) ; il recule de 8 points depuis mai. Gérald Darmanin (30%, stable) et Gabriel Attal (30%, -3 points) complètent le quinté de tête, tandis que Bruno Retailleau, en baisse de 3 points, recule à la 6ᵉ place, à 27% ; il a reculé de 8 points depuis son plus haut niveau de mars. Avec un quart des Français qui gardent une bonne image de lui, Nicolas Sarkozy progresse de deux points. Fabien Roussel (23%, +2 points) est la première personnalité de gauche de l’Observatoire.

Laurent Nuñez obtient 18% d’image positive contre 37% de mauvaise image, tandis que 45% des Français ne se prononcent pas à son sujet. A l’approche du Congrès des maires de France, David Lisnard reste peu connu (57% ne se prononcent pas) et obtient 12% de bonne image pour 31% de mauvaise image. Enfin, Jean-Pierre Farandou, ancien PDG de la SNCF et nouveau ministre du Travail est la personnalité la moins connue de ce classement (63% ne se prononcent pas) : il recueille 8% de bonne image et 29% de mauvaise image.

Auprès des électeurs de gauche, Fabien Roussel (48%, +2 points) et François Ruffin (46%, -4 points) restent en haut du classement. Ils devancent largement Raphael Glucksmann (38%) qui recule de 6 points de ce mois-ci. Derrière eux, Jean-Luc Mélenchon (35%, -4 points) remonte à la 4e position, devant François Hollande (34%, -5 points), Marine Tondelier (32%, -9 points), et Olivier Faure (30%, -8 points) ; tous deux enregistrant de nets reculs.

Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal reprend la première position (66%, +1 point après -7) à la faveur d’une forte baisse d’Edouard Philippe (65%, -7 points, après +2). A un mois d’intervalle, les deux figures perdent du terrain dans le camp présidentiel, sans doute en raison de leur prise de distance à l’égard du chef de l’État. Gérald Darmanin (58%, +2 points) consolide sa 3e place, devant Bernard Cazeneuve (44%, +2 points). Yaël Braun-Pivet (42%, stable) et Laurent Nuñez (41%) suivent, tandis que Bruno Retailleau chute lourdement (33%, -10 points et -17 en deux mois), après avoir affirmé sa « rupture » avec le gouvernement. À noter, que Jordan Bardella obtient 27% (+3 points) auprès de cet électorat.

Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, les deux leaders du RN conservent une très forte popularité quasi intacte : Marine Le Pen (88%, +4 points) devance légèrement Jordan Bardella (87%, -1 point). La suite du classement reste stable : Marion Maréchal (66%, -1 point) conserve la troisième place malgré un recul de 7 points en deux mois, devant Éric Ciotti (56%, +6 points), Éric Zemmour (53%, +6 points), Bruno Retailleau (45%, -2 points) et Nicolas Sarkozy (44%, +5 points après +6). Sarah Knafo se positionne en 9e (35%, -1 point) juste derrière Gérald Darmanin (36%, stable).

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