8 parents sur 10 sont souvent ou de temps en temps inquiets pour la sécurité de leurs enfants
39% (-3 points depuis le 12 février 2025) des parents déclarent qu’il leur arrive souvent d’être inquiets pour la sécurité de leurs enfants, 40% (+3) de temps en temps, 17% (+4) rarement et 3% (-4) jamais. Une inquiétude pour ses enfants qui traverse le territoire, elle est présente dans les communes rurales (83% souvent ou de temps en temps), les petites/moyennes agglomérations (75%) et les grandes agglomérations (79%).
Concernant leur propre sécurité physique ou celle de leurs biens, 14% (-2) des Français se disent souvent inquiets, 45% (+1) de temps en temps, 34% (+5) rarement et 7% (-3) jamais. Cette inquiétude traverse tous les pans de la société, même si elle est particulièrement prégnante chez les femmes (64% souvent ou de temps en temps, contre 54% des hommes) et d’un point de vue politique, chez les électeurs du RN (71% souvent ou de temps en temps, contre 49%-55% dans les autres principaux électorats).
Pour les Français, le meurtre d’une surveillante de collège à Nogent n’est pas un phénomène marginal mais représente au contraire une montée réelle de la violence des mineurs dans notre pays
87% des Français estiment que cet acte traduit une montée réelle de la violence des mineurs dans notre pays, contre seulement 12% qu’il représente un phénomène marginal et que la violence des mineurs a toujours existé.
Un constat massivement partagé par toutes les catégories de population et électorats, notamment par les 50 ans et plus (93%, contre 79% des 18-34 ans) et par les électeurs du RN (98%, contre 83%-92% dans les autres principaux électorats).
Les principales mesures annoncées il y a quelques semaines par Elisabeth Borne ou déjà mises en place sont jugées plutôt efficaces pour lutter contre les violences des mineurs et les violences scolaires…
Parmi les mesures annoncées par la ministre de l’Education national Elisabeth Borne ou déjà mises en place pour lutter contre ces violences :
- 72% des Français estiment que la remontée systématique des faits de violence y compris dans les établissements privés sous contrat est efficace (dont 33% très efficace)
- 69% la mise en place systématique d’un conseil de discipline si un élève porte une arme blanche dans un établissement scolaire (dont 38% très efficace)
- 67% l’installation de portiques de détecteurs de métaux à l’entrée des établissements (dont 31%)
- 64% des fouilles inopinées des sacs à l’entrée des établissements (dont 29%)
- 64% dans chaque collège et lycée, deux membres du personnel seront formés à la santé mentale pour repérer les signes de mal-être, accueillir la parole des élèves et les orienter vers les professionnels compétents (dont 20%)
- 62% les élèves en fragilité pourront bénéficier d’un système de « coupe-file » pour accéder en priorité aux centres médico-psychologiques (dont 19%)
- 59% tous les lycéens bénéficieront d’un module de sensibilisation à la santé mentale qui vise à apprendre aux jeunes à repérer la souffrance chez leurs camarades et à mieux connaître les ressources d’aide disponibles (dont 20%)
- 59% tous les élèves de six ans devront bénéficier d’une analyse personnalisée de leur situation de santé (dont 18%)
Les 4 premières mesures (remontée systématique, conseil de discipline pour port d’arme blanche, portiques et fouilles inopinées) sont jugées efficaces par une majorité de Français au sein de tous les électorats. En revanche, les 4 autres mesures relatives à la santé mentale des mineurs clivent davantage : elles sont jugées efficaces par les électeurs du NFP (65%-76%) tandis que les électeurs du RN sont nettement plus partagés voire dubitatifs (39%-48%).
Les parents d’enfants mineurs considèrent, dans des proportions supérieures aux non-parents, que l’installation de portiques (74% vs 62%) et la mise en place de « coupe-file » pour accéder prioritairement aux centres médico-psychologiques (71% vs 58%) sont efficaces.
…mais pas suffisantes
Pour lutter contre la violence des mineurs et la violence scolaire, ces mesures ne sont pas suffisantes pour 71% des Français. 24% estiment qu’elles sont adaptées et 4% seulement excessives. Les électeurs du RN (85%, contre 72% électeurs de droite, 69% Ensemble et 63% du NFP), les 50 ans et plus (81%, contre 53% des 18-34 ans) et les non-parents (74%, contre 64% des parents) sont particulièrement critiques sur l’insuffisance de ces mesures pour lutter contre les violences des mineurs.
Pour réduire la violence des mineurs, les Français comptent avant tout sur l’éducation, l’autorité et la sévérité de la justice
Pour réduire la violence des mineurs dans notre société, 3 pistes sont privilégiées par les Français : une meilleure éducation des enfants (88% estiment que c’est indispensable, +1 depuis le 12 février 2025), davantage de respect de l’autorité dans la société (84%, +4) et une plus grande sévérité de la justice (79%, +6). Ils devancent la régulation de l’accès aux réseaux sociaux pour les plus jeunes (69%, nouvel item) et, en comparaison jugés moins indispensables, davantage de présence policière (54%, +3) et la réduction des inégalités sociales, plus de mixité sociale (43%, -3).
Les progressions en 4 mois sur l’autorité (79%, +18), la sévérité de la justice (61%, +13) et la présence policière (38%, +15) sont principalement observées au sein de l’électorat du NFP.
A ce jour, l’ensemble de ces pistes d’action sont jugées indispensables par une majorité de Français au sein de tous les électorats, sauf 2 d’entre elles qui clivent politiquement :
- Plus de présence policière est jugé indispensable par 68% des électeurs du RN, mais seulement par 38% des électeurs du NFP (44% jugent cette mesure utile mais pas indispensable, 18% inutile)
- La réduction des inégalités sociales, plus de mixité sociale est indispensable pour 71% des électeurs du NFP, mais pour une minorité d’électeurs d’Ensemble (38%), de droite (36%) et seulement pour 19% (-8 pts / 12 fév. 2025) des électeurs du RN (37% d’entre eux la jugent utile mais pas indispensable et 44% inutile)
On observe, sur cette question, aucun écart significatif entre parents et non-parents.
Pour agir efficacement contre la violence des mineurs, aucune des principales personnalités politiques du pays n’obtient la confiance d’une majorité de Français
J. Bardella et M. Le Pen, devant B. Retailleau et E. Philippe, distancent les autres personnalités
La confiance envers le Premier ministre et la ministre de l’Education nationale est très faible
Pour agir efficacement contre la violence des mineurs, 43% des Français déclarent faire confiance à Jordan Bardella, 42% à Marine Le Pen, 36% à Bruno Retailleau, 34% à Edouard Philippe, 32% à Gérald Darmanin et 30% à Gabriel Attal. Ces personnalités devancent Elisabeth Borne (22%), Emmanuel Macron (21%), Eric Zemmour (20%), Fabien Roussel (18%), Olivier Faure (17%), François Bayrou (17%), Jean-Luc Mélenchon (14%) et Marine Tondelier (14%).
D’un point de vue politique :
- Jordan Bardella et Marine Le Pen ont un niveau de confiance très élevé auprès des électeurs du RN (90% et 93%) et disposent également de la confiance d’1 électeur de droite sur 2
- Bruno Retailleau a la confiance d’une majorité d’électeurs au sein de 3 électorats (57% droite, 57% Ensemble, 54% RN), il est le seul dans ce cas
- Edouard Philippe bénéficie d’une confiance majoritaire parmi les électeurs d’Ensemble (69%) et droite (59%)
- Gérald Darmanin, Gabriel Attal et Emmanuel Macron ont la confiance de 6 électeurs sur 10 d’Ensemble et de 4 sur 10 de droite
- Elisabeth Borne, et encore davantage François Bayrou, n’ont la confiance que d’une minorité d’électeurs d’Ensemble (respectivement 48% et 36%) et de droite (35% et 27%)
- Les personnalités de gauche testées pâtissent d’une confiance minoritaire y compris dans leur camp, au sein des électeurs du NFP : Fabien Roussel (36%), Olivier Faure (31%), Jean-Luc Mélenchon (33%) et Marine Tondelier (30%)
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Crédits image : Eryand – wikipedia.org