1 Français sur 2 déclare avoir un accès compliqué aux services de soin et 1 sur 10 aucun accès
Une situation qui se dégrade depuis octobre 2023 en particulier dans les communes rurales
9% (+2 depuis le 31 octobre 2023) des Français déclarent ne pas avoir accès du tout aux services (en se déplaçant ou par internet) permettant de bien se soigner (hôpital, médecins généralistes, spécialistes), et 48% (+1) déclarent avoir un accès compliqué, long ou partiel. Seuls 40% (-3) des Français disent avoir un accès facile et rapide à tout ce dont ils ont besoin. 3% ne se prononcent pas.
L’accès aux soins est particulièrement précaire et se dégrade fortement depuis octobre 2023 :
- Dans les communes rurales, 62% (+7) accès compliqué, 17% (+8) aucun accès, 18% (-13) accès facile et rapide
- Et dans une moindre mesure dans les petites et moyennes agglomérations de moins de 100 000 habitants, 51% (-4) accès compliqué, 13% (+5) aucun accès, 33% (-3) accès facile et rapide
L’accès aux soins demeure plus simple dans les grandes agglomérations de 100 000 habitants et plus : 54% (=) accès simple, 39% (+1) accès compliqué, 4% (-2) aucun accès.
Pour les Français, les principales causes des problèmes actuels du système de santé sont le manque de moyens mobilisés par l’Etat dans les hôpitaux, le manque de soignants, la réticence des médecins à s’installer dans le rural et la pénibilité des métiers du soin
Pour l’opinion, les 4 principales causes à l’origine des problèmes que rencontre notre système de santé sont : le fait que l’Etat n’investisse pas suffisamment dans le système hospitalier (52%), le manque de personnels soignants (46%), la réticence des médecins à s’installer dans les zones rurales (41%) et des conditions de travail pour les soignants perçues comme trop difficiles par les Français (39%). D’autres causes sont également évoquées : les rémunérations insuffisantes (33%), l’utilisation excessive des services d’urgence (31%), la surcharge administrative pour les médecins (30%) ou encore le manque de coordination entre les différentes professions de santé (20%).
La réticence des médecins à s’installer dans les zones rurales est la 2ème cause évoquée par les Français qui ont un accès compliqué (46%) ou aucun accès (51%) aux services de soins, ainsi que par les habitants de communes rurales (50%), juste après le manque d’investissement de l’Etat dans les hôpitaux.
La hiérarchie des causes diffère selon le vote :
-Les électeurs du NFP citent le manque de moyens dans les hôpitaux par l’Etat (60%), devant le manque de soignants (48%) et la réticence des médecins à s’installer dans le rural et les conditions de travail trop difficiles (tous deux à 45%)
-Les électeurs d’Ensemble et de droite évoquent tous deux comme 1ère cause la réticence des médecins à s’installer dans le rural (respectivement par 50% et 59%) devant le manque d’investissement et de personnels soignants
-Derrière le manque de moyens et de personnels, les électeurs RN insistent plus que les autres électorats sur la fréquentation abusive des urgences (41%) et sur la charge administrative des médecins (36%)
Une courte majorité de Français approuve la mobilisation de médecins contre la proposition de loi visant à réguler leur installation
A l’initiative de plusieurs syndicats de médecins et avec le soutien d’SOS Médecins, des médecins et étudiants en médecine se mobilisent (grève et manifestations) contre une proposition de loi dont la principale mesure vise à réguler l’installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux (dans les zones où il y a suffisamment de médecins, la nouvelle installation ne sera permise que si un autre praticien cesse son activité). 52% des Français approuvent cette mobilisation, dont 37% qui en ont de la sympathie et 15% qui la soutiennent. A l’inverse, 33% désapprouvent cette mobilisation, dont 20% qui y sont opposés et 13% hostiles. 15% des Français déclarent être indifférents.
Politiquement, cette mobilisation est plutôt bien perçue par les électeurs du NFP (58% sympathie ou soutien), du RN (52%) et d’Ensemble (50%, contre 39% opposition/hostilité). A contrario, les électeurs de droite y sont plutôt opposés voire hostiles (54%).
L’approbation de cette mobilisation est plus importante au sein des habitants des grandes agglomérations (56%, vs 47% communes rurales), chez les cadres (64%, vs 46%-56% dans les autres catégories socio-professionnelles) et chez les plus jeunes (67% 18-24 ans, 55% des 25-34 ans et 48% des 50 ans et plus).
Moins contraignante que la proposition de loi, 2 Français sur 3 sont favorables à la mesure de François Bayrou de 2 jours par mois en zone rouge pour lutter contre les déserts médicaux
Pour lutter contre les « déserts médicaux » (territoires où il y a très peu voire aucun médecin), le Premier ministre François Bayrou souhaite imposer aux médecins jusqu’à 2 jours par mois de temps de consultation dans les zones prioritaires du territoire. Cette mesure concernerait tous les médecins qui pourront se faire remplacer dans leur cabinet principal, et ils recevront en contrepartie une compensation financière. A contrario, les médecins qui refuseraient seraient pénalisés.
67% des Français sont favorables à cette mesure proposée par le Premier ministre, dont 18% très favorables et 49% plutôt favorables. A l’inverse, 33% y sont opposés, dont 23% plutôt opposés et 10% très opposés.
Cette mesure est approuvée de manière homogène quelle que soit la taille de l’agglomération – communes rurales (67% favorables), petites et moyennes agglomérations (69%) et grandes agglomérations (67%) – et de façon majoritaire par tous les électorats : électeurs de droite (82%), d’Ensemble (76%), électeurs du RN (66%) et du NFP (62%).
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