Les Français et le pouvoir d’achat

65% des Français ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a baissé ces derniers mois, dont 27% beaucoup

 65% des Français ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a baissé ces derniers mois, dont 27% beaucoup et 38% un peu. 22% jugent qu’il est resté le même et 13% qu’il a augmenté, dont 7% un peu augmenté et 6% beaucoup augmenté. La proportion de Français qui estime que leur pouvoir d’achat a beaucoup baissé est nettement moins élevée que lors du pic inflationniste en novembre 2022 (40%, soit -13 points) mais reste plus élevé qu’au début de la montée de l’inflation (25% en octobre 2021, soit +2).

82% des Français disent « se serrer la ceinture » dont 29% beaucoup, en légère hausse depuis novembre 2023

82% des Français disent devoir « se serrer la ceinture » en ce moment, dont 29% beaucoup et 53% un peu. A l’inverse, 18% déclarent ne pas avoir à le faire.

Si la pression sur le pouvoir d’achat semble s’être atténuée par rapport au pic inflationniste de novembre 2023, elle reste très présente depuis septembre 2023 (82% disent devoir « se serrer la ceinture », c’est 4 points de plus qu’en novembre 2023).

3 Français sur 4 ne constatent pas le ralentissement de l’inflation dans leur quotidien

L’inflation (hausse des prix) a été très élevée en 2022 et 2023 (plus de 6% d’après l’INSEE) et a beaucoup diminué pour atteindre 1,3% en décembre 2024. 74% des Français ne constatent pas ce ralentissement de la hausse des prix dans leur quotidien, dont 54% pas vraiment et 20% pas du tout. A l’inverse, 26% le constatent, dont 19% plutôt et 7% tout à fait.

Un constat majoritaire dans toutes les catégories de la population, notamment exprimé par les Français qui éprouvent des difficultés à boucler leurs fins de mois (81%, contre 67% des Français qui les bouclent sans se restreindre).

3 Français sur 10 sont régulièrement à découvert, en moyenne le 17 du mois

A cours des 12 derniers mois, 30% des Français ont été régulièrement à découvert, dont 14% tous les mois et 16% à plusieurs reprises, 10% l’ont été une fois et 56% jamais. Pour les 30% de Français vivent régulièrement à découvert, cette situation survient le 17 du mois en moyenne (19% avant le 15 du mois, 32% du 15 au 19, 37% du 20 au 24, 12% à partir du 25).

Les 25-49 ans et les catégories populaires sous forte pression

Les difficultés de pouvoir d’achat touchent particulièrement sur les 25-49 ans (39% doivent beaucoup « se serrer la ceinture », 41% sont régulièrement à découvert), les employés/ouvriers (39%, 39%) et politiquement, les électeurs du NFP (32%, 35%) et du RN (31%, 29%).

Cette pression sur le pouvoir d’achat entraine des renoncements au quotidien

Ces derniers mois, les Français ont dû renoncer pour des raisons financières à faire du shopping (43%), partir en vacances ou week-end (42%), faire une sortie (39%), acheter certains produits alimentaires (38%), chauffer convenablement son logement (33%), et dans de moindres proportions, faire un don à des associations (21%), se soigner (20%), utiliser une voiture (17%), aider financièrement des proches (17%). Aucune catégorie de la population n’est épargnée par ces renoncements du quotidien. Par exemple, 35% des 25-34 ans ont renoncé à chauffer convenablement leur logement, 39% des 65 ans et plus, 37% des cadres, 34% des employés/ouvriers

Se nourrir et se chauffer sont les postes de dépense qui ont le plus augmenté aux yeux des Français

 Ces dernières années, les postes de dépense qui ont le plus augmenté pour les Français sont se nourrir (73%, 3 réponses possibles parmi 14 items) et se chauffer (64%). Ces deux postes devancent largement se soigner (27%), se déplacer (26%), s’assurer (25%) et se loger (24%). Les autres postes testés ont été cités par moins d’1 Français sur 5.  Se nourrir et se chauffer sont cités prioritairement par tous les catégories de la population. On observe pour le reste quelques spécificités : se soigner (41%) et s’assurer (40%) sont particulièrement évoqués par les 65 ans et plus, se loger (32%) par les 18-34 ans et par les habitants des grandes agglomérations (30%), se déplacer par les habitants des communes rurales (30%) ; se divertir (18%) et s’habiller (18%) par les 18-34 ans.

Promos, produits de marque distributeur, renoncements ou réductions des quantités : les Français ont massivement changé leurs comportements lors des courses alimentaires

Ces derniers mois, lorsqu’ils font leurs courses alimentaires, 57% des Français ont acheté des produits en promo, 45% des produits de marque distributeur, 44% n’achètent plus certains produits, 32% achètent des produits moins chers qu’avant, 28% achètent des plus petites quantités. Seuls 15% n’ont pas particulièrement changé leurs comportements. Ces adaptations, changements et renoncements touchent toutes les catégories de la population : ouvriers/employés (90% ont adopté au moins 1 de ces comportements) comme cadres (80%), jeunes (83% des 18-24 ans) comme seniors (85% des 65 ans et plus), urbains (83%) comme ruraux (86%).

La viande, le poisson et les produits bio sont les produits alimentaires auxquels les Français ont le plus renoncé

Les produits alimentaires que les Français n’achètent plus ou en plus petite quantité qu’avant sont la viande (37%), le poisson (25%), les produits bio (23%), la charcuterie (21%), les alcools (20%), le fromage (20%) et les gâteaux/biscuits (20%). Les Français sont en revanche beaucoup moins nombreux à avoir renoncé aux pâtes et au riz (3%), aux huiles et vinaigre (6%) et au pain (6%).

En moyenne, les Français déclarent dépenser 136€ par semaine et par foyer pour les courses alimentaires

Le budget courses alimentaires des cadres (148€ par semaine pour leur foyer) et des professions intermédiaires (139€) est supérieur à celui des employés/ouvriers (128€), tout comme les parents (164€) par rapport aux non-parents (124€).

11% des Français ont l’intention d’acheter un bien immobilier dans les 12 prochains mois

Les principaux freins à l’achat immobilier sont les prix actuels des biens, le manque de budget et l’impossibilité de contracter un prêt

A l’inverse, 89% des Français n’ont pas l’intention d’acheter un bien immobilier.

Les 18-34 ans (21%) et les cadres (17%) sont un peu plus nombreux à avoir ce projet.

41% des Français n’ont pas l’intention d’acheter un bien immobilier en raison des prix actuels trop élevés de l’immobilier, 39% le manque de budget pour constituer un apport ou acheter le bien, 29% l’impossibilité de contracter un prêt bancaire, 25% le souhait de pas devenir propriétaire ou investir, 21% la peur de mener ce projet dans un contexte d’incertitude économique, 9% le manque de temps à y consacrer et le manque de biens disponibles à l’achat et 9% le manque de biens  disponibles à l’achat.

Pour améliorer le pouvoir d’achat, aucune des principales personnalités politique n’a la confiance d’une majorité de Français. Marine Le Pen, Edouard Philippe et Jordan Bardella devancent les autres personnalités

Pour améliorer leur pouvoir d’achat, 34% des Français font confiance à Marine Le Pen, 34% à Edouard Philippe, 33% à Jordan Bardella. Derrière ce trio de tête, 27% accordent leur confiance à Gabriel Attal, 25% à François Bayrou, 21% à Fabien Roussel, 18% à Olivier Faure, 18% à Emmanuel Macron, 16% à Laurent Wauquiez, 15% à Jean-Luc Mélenchon, 15% à Eric Zemmour, 14% à Marine Tondelier.

D’un point de vue politique :

  • Edouard Philippe (75%, 66%) et dans une moindre mesure Gabriel Attal (61%, 55%) bénéficient de la confiance d’une majorité d’électeurs d’Ensemble et de LR
  • François Bayrou et Emmanuel Macron ont la confiance d’une courte majorité d’électeurs d’Ensemble (respectivement 57% et 52%) et de 4 électeurs sur 10 de LR
  • Les personnalités de gauche testées peinent à convaincre leurs électeurs (du NFP) : Fabien Roussel (46% confiance), Jean-Luc Mélenchon (39%), Olivier Faure (36%) et Marine Tondelier (34%)

 

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Crédits image : La Finance Argent Billets – Pixabay