Les Français les plans sociaux et le socle commun

Les annonces de plans sociaux font redouter une hausse du chômage

Suite aux difficultés de certaines entreprises et notamment aux annonces de plans sociaux et fermetures d’usines ces dernières semaines, 83% des Français pensent que le taux de chômage va significativement augmenter dans les mois à venir.

Cette crainte est partagée par toutes les catégories de population et électorats.

Une courte majorité penche pour une aide publique pour les entreprises en difficulté, y compris dans un contexte de déficit public déjà élevé

Même si cela doit aggraver la situation des dépenses publiques, 56% estiment que le gouvernement doit davantage aider les entreprises en difficulté afin de préserver l’emploi.

42% jugent à l’inverse qu’il ne faut pas aggraver la situation des dépenses publiques même si cela a pour conséquence la destruction d’emplois.

Les électeurs du NFP se montrent plus nettement favorables à des aides publiques (62%), alors que cette position est minoritaire chez ceux d’Ensemble (44%) et de LR (43%).

Les électeurs RN se prononcent à une courte majorité pour une aide envers ces entreprises afin de préserver l’emploi (56%).

En revanche, l’opinion réclame de « conditionner » ces aides publiques aux entreprises

90% des Français estiment que les aides publiques aux entreprises doivent être conditionnées en fonction de l’usage qu’il en est fait (dont 52% « Oui, tout à fait »).

Cette demande est quasi-unanime parmi l’ensemble des catégories de population et électorats.

Aux yeux des Français, le pouvoir d’achat reste de loin la priorité d’action pour l’exécutif, l’emploi est en 6ème position

Aux yeux des Français, le pouvoir d’achat doit rester la priorité d’action de l’exécutif (51% de citations dans le top 3 des priorités, en 1ère position depuis plus de 2 ans).

Loin derrière, la santé (33%, +3 par rapport à septembre 2024) et la sécurité (31%, -2) complètent le podium.

Suivent la dette publique (25%, -2) et l’immigration (25%, -5). Plus loin l’emploi est en 6ème position (18%, +2), juste devant l’éducation (18%, -3), les retraites (17%, -2) et l’environnement/l’écologie (16%, +3). Les autres thèmes sont cités par moins de 15%.

Le pouvoir d’achat est dans le top 3 de tous les électorats. Il est accompagné de :

  • l’immigration (57%) et la sécurité (44%) chez les électeurs RN
  • l’écologie (34%), la santé (33%) et l’éducation (32%) chez les électeurs NFP
  • la santé (41%) et la dette publique (38%) chez les électeurs Ensemble
  • la dette publique (41%) et la sécurité (33%) chez les électeurs LR

Mobilisation des agriculteurs : un soutien massif et quasiment intact de l’opinion par rapport au début d’année

Alors qu’une mobilisation est annoncée à partir de la semaine prochaine, 82% des Français y sont favorables (40% « soutien » et 42% « sympathie »).

Toutes les catégories de population et tous les électorats portent un regard largement favorable à l’égard de cette mobilisation.

Par rapport au premier mouvement de mobilisation en début d’année 2024, le taux d’opinions positives est inchangé. Dans le détail, le soutien recule de 5 points et la sympathie progresse de 4 points.

Grève des fonctionnaires : une opinion partagée, clivée politiquement

42% portent un regard favorable à l’égard de l’appel à la grève des fonctionnaires début décembre pour s’opposer au passage de 1 à 3 jours de carence en cas d’arrêt maladie, 43% y sont défavorables, et 15% indifférents.

L’accueil est largement favorable auprès des électeurs NFP (68%), alors qu’il est défavorable auprès des électeurs LR (66%), Ensemble (61%) et dans une moindre mesure RN (49%, contre 36% favorables).

Au global, les actifs sont nettement plus en soutien (48% contre 37%) que les retraités (29% contre 58%).

Grève SNCF : une opinion plutôt défavorable au mouvement social annoncé

48% des Français se déclarent défavorables au mouvement de grève annoncé des cheminots, contre 36% qui y sont favorables.

Comparé aux précédents mouvements sociaux à la SNCF, le rapport de force est sensiblement le même (à l’exception du dernier mouvement social des contrôleurs mi-février encore moins soutenu par l’opinion publique).

L’accueil est majoritairement favorable auprès des électeurs NFP (61%), alors qu’il est très défavorable auprès des électeurs Ensemble (71%), LR (70%) et dans une moindre mesure RN (54%, contre 28% favorables).

Le risque d’explosion sociale est élevé aux yeux des Français

82% des Français jugent que le risque d’une explosion sociale en France avec une multiplication des conflits sociaux voire un blocage du pays est aujourd’hui élevé (dont 25% très élevé et 57% assez élevé).

Un diagnostic largement partagé par toutes les catégories de population et électorats.

Revalorisation de la moitié de l’inflation de toutes les retraites dès janvier, puis 2nde revalorisation pour les petites retraites en juillet : une annonce accueillie favorablement, mais jugée insuffisante

Suite à l’annonce d’un compromis entre le groupe LR et le gouvernement pour proposer de revaloriser de la moitié de l’inflation l’ensemble des retraites dès janvier 2025 puis une 2nde revalorisation des petites retraites en juillet (au lieu d’un report en juillet pour toutes les retraites), une large majorité de Français s’y déclarent favorables (85%), mais une grande partie d’entre eux (55%) estiment que cela est insuffisant et qu’il faut revaloriser au niveau de l’inflation toutes les retraites et ce, dès janvier 2025.

30% jugent quant à eux que la proposition est un bon équilibre entre le maintien du pouvoir d’achat des retraités et la volonté de réduction du déficit public. Ce taux monte à 46% chez les électeurs LR et 39% chez ceux d’Ensemble, alors que les électeurs NFP pointent avant tout l’insuffisance de la proposition (62%).

Annonce faite par Laurent Wauquiez : l’opinion divisée entre indifférence et désapprobation de la méthode employée par le président du groupe LR

Alors que l’annonce a été faite en premier par le président du groupe parlementaire LR Laurent Wauquiez, 42% estiment que ce n’était pas à lui de le faire mais à un membre du gouvernement (52% auprès de l’électorat Ensemble et 57% auprès de l’électorat NFP).

46% n’y accordent pas d’importance, estimant que cela ne change rien.

Seuls 11% jugent qu’il est normal qu’un président d’un des groupes parlementaires représentés au gouvernement puisse faire cette annonce.

De manière générale, le « socle commun » apparaît désuni

58% des Français estiment que chaque groupe et personnalité politiques du « socle commun » veut jouer sa propre carte individuelle, un constat majoritairement partagé par l’ensemble des électorats, et plus encore par les électeurs NFP (73%) et RN (64%).

Seuls 11% jugent que le Premier ministre Michel Barnier peut compter sur la solidarité des forces et personnalités du « socle commun ».

31% n’ont pas d’avis sur le sujet.


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