6 Français sur 10 ont le sentiment qu’il y a aujourd’hui trop d’immigrés en France
61% (-2 points depuis novembre 2023) des Français ont le sentiment qu’il y a aujourd’hui en France trop d’immigrés, contre 34% (+2) juste ce qu’il faut et 4% (=) pas assez.
L’opinion selon laquelle il y a trop d’immigrés dans notre pays est nettement plus prégnante dans les électorats du Rassemblement National (92%) et de droite (74%) que dans les électorats d’Ensemble (54% trop, 43% juste ce qu’il faut) et surtout du NFP (54% juste ce qu’il faut, 39% trop).
D’un point de vue générationnel, cette opinion augmente fortement avec l’âge, passant de 39% chez les 18-24 ans à 72% chez les 65 ans et plus.
7 Français sur 10 considèrent que la politique migratoire de la France est trop laxiste, une proportion en légère baisse depuis novembre 2023
69% (-4 points depuis novembre 2023) considèrent que la politique migratoire de la France est trop laxiste, 22% (+3) qu’elle est juste comme il faut et 8% (+1) trop ferme. En 1 an, l’opinion selon laquelle la politique migratoire de la France est trop laxiste baisse dans la plupart des catégories de la population et électorats, et de manière particulièrement marquée chez les sympathisants de gauche (43%, -7) et de Renaissance et ses alliés (69%, -8).
A ce jour, cette critique reste massivement partagée par les électeurs du RN (94%), de droite (83%) et dans une moindre mesure d’Ensemble (69%) tandis que les électeurs du NFP sont plus partagés (43%, 34% juste comme il faut, 23% trop ferme).
D’un point de vue socio-démographique, cette opinion est majoritaire au sein de toutes les catégories de la population, quel que soit le genre, l’âge, la catégorie socio-professionnelle ou le lieu de résidence, et s’intensifie avec l’âge : de 54% chez les 18-24 ans à 77% chez les 65 ans et plus.
3 Français sur 4 sont favorables à la mesure souhaitée par Bruno Retailleau d’allonger la durée de rétention des étrangers en situation irrégulière « jugés dangereux »
75% des Français sont favorables à la mesure envisagée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur l’allongement de la rétention des étrangers en situation irrégulière « jugés dangereux » de 90 à 210 jours, dont 31% très favorables et 44% plutôt favorables. A l’inverse, 24% y sont opposés, dont 15% plutôt opposés et 9% très opposés.
Une mesure largement approuvée par les électeurs d’Ensemble (88%), de droite (87%) et du RN (82%) mais aussi par une majorité d’électeurs du NFP (55%).
Les principales mesures retoquées par le Conseil constitutionnel dans la précédente loi immigration qui pourraient être incluses dans le futur projet sont largement soutenues par l’opinion
- 83% des Français sont favorables à l’instauration de la déchéance de nationalité pour un individu ayant acquis la nationalité française et coupable d’homicide ou de tentative d’homicide volontaire sur une personne dépositaire de l’autorité publique (comme les policiers)
- 79% au rétablissement du délit de séjour irrégulier
- 78% à l’exclusion des personnes visées par une OQTF du droit à l’hébergement d’urgence
- 78% au durcissement des conditions pour accéder à la nationalité française
- 77% à l’instauration de quotas migratoires fixés par le Parlement pour plafonner le nombre d’étrangers admis sur le territoire
- 77% au durcissement des conditions pour les étrangers pour bénéficier de certaines aides sociales comme l’APL (aide personnalisée au logement)
- 72% au remplacement de l’aide médicale d’Etat (AME) en une « aide médicale d’urgence » (AMU) aux conditions plus strictes
- 70% au durcissement des conditions du regroupement familial
- 65% à la suppression de l’automaticité de l’obtention de la nationalité française à la majorité pour les personnes nées en France de parents étrangers
- 64% à l’instauration d’une « caution de retour » pour les étudiants étrangers (les étudiants étrangers non-européens doivent verser une caution au préalable pour avoir un titre de séjour étudiant)
Une très large majorité d’électeurs du RN, de droite (LR/UDI/DVD) et d’Ensemble soutiennent l’ensemble de ces mesures. Les électeurs du NFP ont un regard plus nuancé en fonction des mesures : une majorité approuvent la déchéance de nationalité (65%), le délit de séjour irrégulier (57%), l’exclusion des OQTF de l’hébergement d’urgence (56%) et au durcissement des conditions d’accès à la nationalité française (55%). En revanche, ils sont partagés voire majoritairement opposés aux autres mesures.
3 Français sur 4 estiment que la France a besoin d’une nouvelle loi sur l’immigration
Ce nouveau projet de loi interviendrait un an après la promulgation de la dernière loi immigration (loi Darmanin en janvier 2024). Depuis 1945, la France a voté une loi sur l’immigration tous les deux ans en moyenne. Malgré cela, 76% des Français estiment que la France a besoin d’une nouvelle loi immigration, dont 44% tout à fait et 32% plutôt. A l’inverse, 24% considèrent qu’elle n’en a pas besoin, dont 16% pas vraiment et 8% pas du tout.
Une opinion largement majoritaire dans les électorats du RN (93%), de droite (92%), d’Ensemble (77%) et partagée par une courte majorité du NFP (52%).
2 Français sur 3 sont opposés à une hausse du budget de l’AME
Dans l’actuel projet de budget (dépenses) de l’Etat pour l’année à venir (2025), il est pour le moment prévu d’augmenter l’enveloppe dédiée à l’aide médicale d’État (AME), dispositif qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’une prise en charge à 100% des soins médicaux, de 100 millions d’euros pour un coût de 1,3 milliard d’euros. L’an passé, ce dispositif avait coûté 1,2 milliard d’euros à l’État, soit 0,5% des dépenses de santé de la Sécurité sociale.
68% des Français se disent opposés à l’augmentation des dépenses publiques dédiées à l’aide médicale d’Etat (AME), dont 36% très opposés et 32% plutôt opposés. A l’inverse, 31% y sont favorables, dont 24% plutôt favorables et 7% très favorables.
Une opposition partagée, à des degrés divers, par les électeurs du RN (89%), de droite (77%) et d’Ensemble (64%). A contrario, une courte majorité des électeurs du NFP y est favorable (53%).
Marine Le Pen est la personnalité qui dispose de la confiance la plus élevée sur les questions d’immigration, nettement devant les autres principales personnalités politiques du pays
Sur les questions d’immigration, 41% des Français déclarent faire confiance à Marine Le Pen. La Présidente du groupe RN à l’Assemblée devance Michel Barnier (32%), Edouard Philippe (29%), Bruno Retailleau (27%), Gabriel Attal (25%), Eric Zemmour (23%) et Laurent Wauquiez (20%). Les autres personnalités testées ont la confiance de moins d’1 Français sur 5 : Emmanuel Macron (19%), Fabien Roussel (18%), Olivier Faure (17%), Jean-Luc Mélenchon (16%) et Marine Tondelier (15%).
On observe des niveaux de confiance différents selon le vote :
- Marine Le Pen bénéficie du soutien massif des électeurs du RN (88%) et d’1 électeur de droite sur 2 (49%)
- Michel Barnier a une confiance majoritaire parmi les électorats des formations politiques présentes dans son gouvernement (67% Ensemble, 58% droite) mais que d’un tiers (33%) des électeurs RN
- Edouard Philippe (74%), Gabriel Attal (69%) et dans une moindre mesure Emmanuel Macron (59%) ont confiance solide dans l’électorat centriste, et le soutien d’1 électeur de droite sur 3
- Bruno Retailleau a la confiance de 56% des électeurs de droite, 49% d’Ensemble et 40% du RN, à noter qu’il est la seule personnalité politique à atteindre voire dépasser les 40% de confiance dans 3 électorats différents
- Les personnalités de gauche peinent à convaincre les électeurs du NFP : F. Roussel (45%), O. Faure (43%), J.-L. Mélenchon (37%) et M. Tondelier (36%)
L’immigration se classe en 3ème position des priorités politiques des Français, derrière le pouvoir d’achat qui reste la priorité n°1 et la santé, et juste devant la sécurité et la dette
Aux yeux des Français, le pouvoir d’achat doit être la priorité d’action d’Emmanuel Macron et du gouvernement de Michel Barnier (48% de citations dans le top 3 des priorités, -4 points depuis le 6 septembre 2024) devant la santé (32%, +2), l’immigration (31%, +1) qui est 3ème, la sécurité (30%, -3) et la dette publique (26%, -1).
Le top 5 des priorités est complété par l’éducation (17%, -4), les retraites (17%, -2), l’environnement/l’écologie (16%, +3), les inégalités/les injustices sociales (15%, -1), l’emploi (14%, -2) et la menace terroriste (11%, +2). Les 6 autres enjeux testés ont été cités par 10% ou moins des Français.
A noter que depuis notre mesure de juillet 2022, l’immigration progresse fortement et de manière constante (de 17% à 31%, soit +14 points).
D’un point de vue politique :
- L’immigration est la priorité n°1 des électeurs du Rassemblement National (au 1er tour des Législatives 2024, 62%) devant le pouvoir d’achat (55%) et la sécurité (45%)
- A droite (électeurs Les Républicains, de l’UDI et divers droite), l’immigration est le 4ème sujet dans l’ordre des priorités (33%), derrière le pouvoir d’achat (41%), la dette (40%) et la sécurité (34%)
- Dans l’électorat d’Ensemble, l’immigration arrive également 4ème (28%), citée après la sécurité (38%), la dette (36%) et le pouvoir d’achat (33%)
- En comparaison, le sujet de l’immigration est moins prioritaire pour les électeurs du NFP (10ème sur 17 sujets testés), évoqué par à peine 10% d’entre eux, nettement après le pouvoir d’achat (52%), la santé (38%), la dette (26%), les inégalités/injustices sociales (25%) et l’environnement/l’écologie (22%)
Les Français sont en majorité favorables à l’accueil de réfugiés politiques, mais ils sont plus partagés à l’égard des migrants économiques et familiaux
Concernant la politique d’accueil de réfugiés et d’immigrés dans notre pays, une majorité de Français (59%) est favorable à l’accueil de réfugiés politiques. Les Français sont en revanche plus partagés sur l’accueil de migrants économiques (52% favorables, 47% opposés) et de migrants retrouvant leur famille en France (46% favorables, 54% opposés). Depuis novembre 2023, la proportion de Français favorables à l’accueil de réfugiés politiques recule (63% sept. 2023, soit -4 points), mais à l’inverse elle progresse significativement concernant l’accueil de migrants économiques (41% sept. 2023, +11), et est stable à l’égard des migrants venus retrouver leur famille. La progression du soutien à l’accueil des migrants économiques s’observe dans toutes les catégories de la population et électorats, et de manière particulièrement marquée chez les sympathisants RN (27%, +17) bien que cette position demeure largement minoritaire.
A ce jour, ces questions restent très clivantes d’un point de vue politique :
- Les électeurs du Nouveau Front Populaire (1er tour Législatives 2024) sont largement favorables à l’accueil des réfugiés et migrants, quelle que soit la raison de leur immigration (83% réfugiés politiques, 75% migrants économiques, 71% migrants familiaux)
- Les électeurs d’Ensemble sont également favorables à l’accueil des réfugiés politiques (75%) et des migrants économiques (60%) mais sont plus partagés à l’égard des migrants venus retrouver leur famille (49% favorables, 50% opposés)
- Les électeurs de droite (LR/UDI/divers droite) sont une courte majorité à se dire favorable à l’accueil de réfugiés politiques (53%) mais ils s’opposent à l’accueil de migrants familiaux (72%) et économiques (59%)
- Les électeurs du Rassemblement National s’opposent fortement à l’accueil de réfugiés politiques (70%), des migrants économiques (71%) et familiaux (84%)
Télécharger le rapport : Les Français et l’immigration
Crédits image : Passeport Visas Frontière – Pixabay