Durant cette période estivale, la défiance à l’égard de l’exécutif s’estompe légèrement
Alors que se sont ouverts les Jeux olympiques de Paris 2024, la part de Français – interrogés par Elabe pour Les Echos – qui font confiance à Emmanuel Macron pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays progresse légèrement et s’établit à 27% (+2 points). Le président de la République enregistre une progression pour le deuxième mois consécutif (+3 points sur 2 mois), mais il ne retrouve pas, à ce stade, le niveau qui était le sien à la veille de la dissolution (29%). Il faut noter cependant qu’à 39%, le nombre de Français qui ne lui font « pas du tout confiance » évolue plus fortement et favorablement (-5 points) ; le président de la République enregistre ici sa mesure la moins négative depuis 8 mois (38% en janvier 2024).
Politiquement, le président de la République obtient toujours le soutien de ¾ de ses électeurs (74%, stable) et il progresse légèrement dans la quasi-totalité des électorats d’opposition ; la confiance reste néanmoins faible auprès des électeurs de Marine Le Pen (7%, +2 points), de Jean-Luc Mélenchon (15%, +3 points) et des abstentionnistes (19%, +3 points).
En termes professionnels, c’est auprès des cadres qu’il obtient le plus fort soutien (35%, +5 points) et auprès des retraités (28%, -1 point), mais ces mesures restent inférieures à celle qu’elles étaient il y a un an (40% auprès des cadres et 35% auprès des retraités en août 2023). Il obtient égaiement la confiance d’un cinquième des professions intermédiaires (21%, -3 points), d’un quart des employés (24%, +1 point) et de seulement 16% des ouvriers (+1 point). En termes d’âge, ce sont les 18-24 ans qui sont les plus nombreux à lui faire confiance (32%, -2 points) pour le cinquième mois consécutif.
En deux mois Gabriel Attal est parvenu à effacer la baisse enregistrée à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale : sa cote de confiance progresse de 2 points ce mois-ci et de 4 points en deux mois. A 33% et avec un différentiel de 6 points, le Premier ministre maintient sa différence avec le président de la République.
Politiquement, le Premier ministre obtient à nouveau un soutien plus fort que le président de la République dans l’ensemble des segments électoraux: 80% (+1 point) auprès des électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron (vs 74% pour le président) et 60% (+1 point) auprès de ceux de second tour (vs 52%), 21% (+4 points) auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de 15% (+1 point) auprès de ceux de Marine Le Pen et de 24% (+4 points) auprès des abstentionnistes. Le Premier ministre bénéficie également d’un soutien plus marqué auprès des populations les plus jeunes (42%, +8 points en un mois auprès des 18-24 ans, soit 10 points de plus que le président) et les plus âgées (44%, +2 points en un mois auprès des +65 ans soit 15 points de plus que le président).
Derrière un trio de tête inchangé, Gérard Darmanin progresse, tandis que la gauche recule
Le trio de tête de l’observatoire politique reste inchangé et progresse : Edouard Philippe (45%, +1 et +3 en deux mois) devance Jordan Bardella (39%, +1), et Marine Le Pen (37%, +2 points et +4 points deux mois) ; les deux représentants du RN enregistrent ce mois-ci des niveaux records. Gérard Darmanin enregistre la plus forte progression de ce mois et se classe 4ème (31%, +4 points). Plus loin dans le classement, Rachida Dati enregistre une progression similaire (+4 points) et obtient 26%. Marion Maréchal enregistre une progression de 3 points et se classe 8ème (27%).
Après avoir enregistré de nombreuses progressions en juillet à la suite des élections législatives, de nombreuses personnalités de gauche sont en baisse en août : Raphaël Glucksmann (30%, -2 points), François Hollande (28%, -2 points), Fabien Roussel (26%, -3 points), François Ruffin (25%, -4 points) et Olivier Faure (21%, -1 point), Marine Tondelier (17%, -3 points). Alors que son nom est proposé par le Nouveau Front Populaire pour entrer à Matignon, Lucie Castets est encore peu connue des Français (52% de ceux interrogés ne se prononcent pas) : elle obtient 15% d’image positive pour 33% d’image négative. Valérie Pécresse obtient 16% d’image positive, soit 1 point de plus qu’en février 2024 et se retrouve à égalité avec Anne Hidalgo (16%, +2 points).
Auprès des électeurs de gauche, les personnalités du Nouveau Front Populaire se font sanctionner : Fabien Roussel (51%, -8 points), Raphaël Glucksmann (49%, -10 points), François Ruffin (45%, -11 points), François Hollande (43%, -14 points), Olivier Faure (42%, -8 points), Jean-Luc Mélenchon (39%, -3 points), Marine Tondelier (37%, -9 points), Mathilde Panot (28%, -6 points), Manuel Bompard (26%, -13 points). Lucie Castets obtient le soutien de 31% des électeurs de gauche (pour 21% d’image négative). Edouard Philippe est la seule personnalité, tout en ne venant pas de la gauche, à s’insérer dans le haut du classement : il est 6ème (40%, +2 points).
Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe se maintient en haut du classement (83%, +1 point) et devance ce mois-ci Gérald Darmanin qui progresse de 6 points (69%) et Bruno Le Maire (60%, -4 points), deuxième le mois dernier. Éric Dupond-Moretti (54%, -4 points) et François Bayrou (54%, -3 points) complètent le classement. Rachida Dati enregistre la plus forte progression auprès de ce segment électoral (51%, +10 points, après +3), tandis qu’à l’inverse, Gérard Larcher baisse de 10 points, à 37%. Valérie Pécresse obtient 35% d’image positive et Lucie Castets 15%.
Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, à la faveur d’une hausse de 6 points, Marine Le Pen reprend la première place (93%) à Jordan Bardella qui recule de 1 point (92%). Plus loin, Marion Maréchal (69%, +5 points) devance largement Éric Ciotti (53%, -3 points) et Éric Zemmour (44%, +5 points).
Auprès des abstentionnistes, des votes blancs et nuls et des non-inscrits, Edouard Philippe (34%, +4 points) devance Jordan Bardella (28%, -2 points), et Marine Le Pen (26%, -4 points).
Télécharger le rapport : L’Observatoire politique – Août 2024