L’intention d’aller voter est globalement stable en 2 semaines : 42% (+2) des inscrits sur les listes électorales se disent certains d’aller voter, et 14% (-2) l’envisagent sérieusement
A partir d’une échelle de 0 (tout à fait certain de ne pas aller voter) à 10 (tout à fait certain d’aller voter), 42% (+2 depuis le 3 mai) des Français inscrits sur les listes électorales se disent tout à fait certains d’aller voter (note 10) aux élections européennes et 14% (-2) l’envisagent sérieusement (note 9).
D’après le vote au 1er tour de la Présidentielle, les électeurs les plus mobilisés sont ceux de Valérie Pécresse (76% notes 9-10) et d’Éric Zemmour (76%) devant les électeurs de Marine Le Pen (69%), d’Emmanuel Macron (64%), de Jean-Luc Mélenchon (62%) et de Yannick Jadot (62%).
D’un point de vue socio-démographique, les 65 ans et plus (70%), les 35-64 ans (55%), les professions intermédiaires (61%), les cadres (57%) et les hommes (61%) ont davantage l’intention d’aller voter le 9 juin prochain que les moins de 35 ans (44%), les employés/ouvriers (46%) et les femmes (52%).
Une abstention alimentée par la défiance envers les politiques, le déficit de connaissances des listes et des programmes et par le manque d’intérêt pour la politique
Les Français qui comptent ne pas aller voter ou qui n’en sont pas certains (notes 0 à 7 sur 10) l’expliquent par le fait qu’ils ne font pas confiance aux politiques (36%), qu’ils ne connaissent pas bien les listes et leur programme (21%) et que la politique ne les intéresse pas (20%). Ces 3 raisons devancent l’insatisfaction vis-à-vis de l‘offre électorale (aucune liste ne vous convient, 14%), des raisons pratiques (13%), une campagne pas au niveau (12%), le désintérêt à l’égard de l’Union européenne (11%) et le sentiment que cela ne sert à rien de voter (10%).
Stable en 2 semaines, le RN reste largement en tête des intentions de vote exprimées (32%, =). L’écart entre la liste Renaissance (15.5%, -1) et la liste PS (13%, +1) se réduit. LR (7.5%, +1) et dans une moindre mesure Reconquête (5.5%, +0.5) en légère hausse
La liste du Rassemblement National (RN) menée par Jordan Bardella arriverait largement en tête, elle est créditée de 32% des intentions de vote exprimées (stable depuis le 3 mai). La liste du RN bénéficierait du soutien massif des électeurs de Marine Le Pen (87% de ceux qui ont l’intention de se rendre aux urnes en juin voteraient pour la liste RN), ainsi que des voix d’1 électeur sur 3 d’Éric Zemmour et d’1 sur 5 de Valérie Pécresse. En termes de sociologie électorale, elle arriverait en tête dans toutes les catégories de population, avec des zones de force chez les employés/ouvriers (46%), les petites agglomérations et communes rurales (42%) et dans toutes les tranches d’âge entre 18 et 64 ans (33%-36%), sauf chez les 65 ans et plus (26%) où elle serait légèrement devancée par Renaissance (28%).
La liste Renaissance, du MoDem, d’Horizons et de l’UDI menée par Valérie Hayer recule d’1 point en 2 semaine pour atteindre 15.5% des intentions de vote exprimées. La liste Renaissance bénéficierait d’un soutien incomplet des électeurs d’Emmanuel Macron (54%) et d’aucune réserve de voix significative en dehors (à peine moins d’1 électeur sur 10 de Valérie Pécresse).
La liste du Parti Socialiste et de Place Publique menée par Raphaël Glucksmann est créditée de 13% des intentions de voix exprimées, en hausse d’1 point en 2 semaines. Elle bénéficierait des voix d’1 électeur sur 4 de Jean-Luc Mélenchon, 29% (+6) de Yannick Jadot et d’1 électeur sur 10 d’Emmanuel Macron. L’écart entre les listes Renaissance et PS (2.5 points) n’a jamais été aussi resserré.
La liste de la France Insoumise menée par Manon Aubry serait en légère baisse (7.5%, -1), tout comme la liste d’Europe Ecologie Les Verts menée par Marie Toussaint serait (7.5%, -0.5). Avec la liste du Parti Communiste menée par Léon Deffontaines (à 1.5%, -0.5) et du celle du PRG (0.5%, +0.5), le bloc de gauche obtiendrait 30% (-1) des voix.
La liste des Républicains menée par François-Xavier Bellamy progresserait légèrement (7.5%, +1), elle bénéficierait d’un regain de soutien chez les électeurs de Valérie Pécresse (58%, +11) et des voix d’1 électeur sur 10 d’Emmanuel Macron.
La liste Reconquête menée par Marion Maréchal serait à 5.5% (+0.5). 6 électeurs sur 10 d’Éric Zemmour au premier tour de la Présidentielle auraient l’intention de voter pour cette liste (contre 3 sur 10 pour celle du RN).
Les autres listes testées sont créditées de moins de 2% des intentions de vote exprimées.
Un choix qui se consolide : 69% des électeurs se disent sûrs de leur choix, une proportion en hausse de 7 points en 2 semaines
A ce jour, 69% (+7 depuis le 3 mai) des électeurs qui auraient l’intention d’aller voter (notes 8 à 10) se disent sûrs de leur choix. A l’inverse, 31% (-7) pourraient changer d’avis d’ici à l’élection.
A près de 3 semaines du scrutin, le vote en faveur de la liste RN semble très solide : 9 de leurs électeurs potentiels sur 10 se disent sûrs de leur choix (+5 points en 2 semaines). Elle devance en sureté du choix la liste Renaissance (77%, +8). Le vote pour la liste LR reste volatil (58%, +1).
Alors que le vote était très fragile à gauche, on enregistre de fortes hausses chez les électeurs potentiels de LFI (76%, +22) et du PS (65%, +13). En revanche, les électeurs d’EELV resteraient nettement plus indécis (50%, +8).
L’intérêt pour les élections européennes progresse légèrement en 2 semaines (52%, +3)
52% (+3 depuis le 3 mai) des Français se disent intéressés par les élections européennes, dont 36% (+2) plutôt intéressé et 16% (+1) très intéressés. A l’inverse, 48% (-3) disent ne pas être intéressés, dont 34% (-1) pas vraiment et 14% (-2) pas du tout. L’intérêt progresse en particulier chez les électeurs de Marine Le Pen du 1er tour de la Présidentielle 2022 (64%, +10) et chez les électeurs de gauche (Y. Jadot, 63% +11 / J.-L. Mélenchon, 55%, +5).
Il demeure à ce jour plus élevé chez les 65 ans et plus (57%), les cadres (58%) et les hommes (57%) et, d’un point de vue politique, chez les électeurs d’Éric Zemmour (78%), de Marine Le Pen (64%) et d’Emmanuel Macron (64%).
Un vote RN plutôt motivé par des enjeux nationaux, un vote Renaissance et PS par des enjeux européens
42% (+1 en 2 semaines) des électeurs qui ont l’intention de voter pour une liste en juin disent que leur choix est motivé autant par des questions de politique nationale que de politique européenne, 33% (+1) en priorité par des enjeux de politique nationale et 25% (-2) de politique européenne.
Les potentiels électeurs de Reconquête (61% politique nationale) et du RN (49% politique nationale, et 45% autant) ont plutôt un choix motivé par des enjeux nationaux et les potentiels électeurs de Renaissance (47% politique européenne, 38% autant) et du PS (43%, 35%) par des questions de politique européenne.
Les potentiels électeurs de LR sont quant à eux partagés (38% européenne, 33% nationale, 29% autant).
Principaux enjeux des Européennes : le pouvoir d’achat et la lutte contre l’inflation, l’immigration, la lutte contre le changement climatique et la sécurité
Pour les Français, les principaux enjeux de ces élections européennes sont l’amélioration du pouvoir d’achat et la lutte contre l’inflation (38%, 3 choix possibles parmi 18 items) devant l’immigration (34%), la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement (28%) et la sécurité des biens et des personnes (25%). Ces enjeux devancent la lutte contre la menace terroriste (22%), la défense de l’Europe (18%), la lutte contre les inégalités sociales (16%), la croissance économique et la lutte contre le chômage (15%), l’agriculture (15%), l’éducation des jeunes (15%), la guerre en Ukraine (11%), la protection sociale des européens (11%), le fonctionnement des institutions de l’UE (10%), la protection des consommateurs (10%), l’égalité femmes-hommes (7%), la lutte contre la fraude fiscale (6%), la régularisation des géants du numérique (5%) et la guerre entre le Hamas et Israël (5%).
Les enjeux des européennes diffèrent fortement selon les électorats potentiels :
- Les électeurs qui ont l’intention de voter pour la liste RN placent comme principaux enjeux des européennes : l’immigration (70%), devant le pouvoir d’achat/lutte contre l’inflation (47%) et la sécurité (43%)
- Les potentiels électeurs de Renaissance et alliés : la défense de l’Europe (48%), l’environnement (33%) et la guerre en Ukraine (28%)
- Les potentiels électeurs de la liste PS : l’environnement (40%), la défense de l’Europe (39%), la lutte contre les inégalités sociales (30%) et le pouvoir d’achat (30%)
- Les potentiels électeurs d’EELV : l’environnement (74%) nettement devant les autres sujets
- Les potentiels électeurs de LFI : l’environnement (49%), le pouvoir d’achat/lutte contre l’inflation (46%) et la lutte contre les inégalités (39%) Au sein de cet électoral, la guerre entre le Hamas et Israël occupe la 11ème place (sur 18), citée par 9%
- Les potentiels électeurs de LR : le pouvoir d’achat/lutte contre l’inflation (41%), l’immigration (38%) et la sécurité (31%)
- Les potentiels électeurs de Reconquête : l’immigration (85%) et la sécurité (48%)
———————–
Télécharger le rapport : Les Français et les élections européennes – 6ème vague
Crédits image : Wikimedia Commons / Carte électorale Vote France – Ksiamon
———————–
ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective de l’élection européenne de 2024. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.
La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr
Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :
« Echantillon de 1 503 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 398 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 15 au 17 mai 2024.
La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.
Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.
Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,5 points de pourcentage. »