A 4 mois du scrutin, le RN est en tête des intentions de vote exprimées (27.5%, -1) et devance nettement Renaissance en recul (16.5%, -1.5)
A gauche, les listes EELV (9.5%, +1), FI (9%, +1.5) et PS (9%, -0.5) sont au coude-à-coude
LR (8%, -0.5) et Reconquête (5%, =) seraient distancés
La liste du Rassemblement National (RN) menée par Jordan Bardella arriverait largement en tête, elle serait créditée de 27.5% des intentions de vote exprimées, en légère baisse d’1 point en 1 mois (12 janvier). La liste du RN bénéficierait du soutien massif des électeurs de Marine Le Pen (85% de ceux qui ont l’intention de se rendre aux urnes en juin voteraient pour la liste RN) et parviendrait à « capter » les voix d’1 électeur sur 2 d’Éric Zemmour et d’1 sur 4 de Valérie Pécresse. La liste menée par Jordan Bardella arriverait en tête chez les moins de 65 ans (28%), viendrait concurrencer Renaissance (26% RN / 25% Ren.) chez les 65 ans et plus, et arriverait également en tête chez les employés/ouvriers (39%), chez les professions intermédiaires (23%) et en dehors de l’agglomération parisienne (30%).
La liste Renaissance, du MoDem et d’Horizons* serait créditée de 16,5% des intentions de vote exprimées. En recul d’1.5 point en 1 mois, la séquence marquée par la nomination de Gabriel Attal à Matignon, le remaniement gouvernemental et la gestion de la mobilisation des agriculteurs n’a pas profité au camp de la majorité présidentielle. Elle perd du soutien dans son socle électoral – 57% des électeurs d’Emmanuel Macron voteraient pour cette liste, en baisse de 9 points – et ne disposerait d’aucun report de voix significatifs en dehors, à peine 8% des voix des électeurs de Valérie Pécresse. Elle arriverait en tête chez les cadres (24%).
A gauche, les listes d’Europe Ecologie Les Verts menée par Marie Toussaint (9.5%, +1), de la France Insoumise en hausse (9%, +1.5) et du Parti Socialiste et de Place Publique menée par Raphaël Glucksmann (9%, -0.5) seraient au coude-à-coude. Avec la liste du Parti Communiste menée par Léon Deffontaines (à 2.5%, -0.5), le bloc de gauche obtiendrait 30% (+1) des voix. Cette légère progression mesurée en 1 mois des listes LFI et EELV s’explique par une remobilisation de leurs électeurs respectifs : 42% (+12) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon voteraient pour la liste des Insoumis, 65% (+6) des électeurs de Yannick Jadot pour la liste écologiste.
La liste des Républicains menée par François-Xavier Bellamy est créditée de 8% (-0.5) des intentions. Elle n’obtiendrait les voix que d’1 électeur sur 2 de Valérie Pécresse et de 10% d’Emmanuel Macron et des abstentionnistes.
La liste Reconquête menée par Marion Maréchal serait à 5% (=). Les autres listes testées seraient créditées de 3% ou moins des intentions de vote exprimées.
(*) N’ayant pas connaissance de la tête de liste, la coalition Renaissance/MoDem/Horizons a été testée sans tête de liste.
L’intérêt pour les élections européennes reste limité
47% (stable en 1 mois) des Français se disent intéressés par les élections européennes, dont 35% plutôt intéressé et 12% très intéressés. A l’inverse, 53% disent ne pas être intéressés, dont 35% pas vraiment et 18% pas du tout.
Un engouement modéré pour ces élections européennes qui demeure plus prononcé chez les 65 ans et plus (57%), les habitants des grandes agglomérations (54%), les cadres (52%) et les hommes (51%) que chez les moins de 65 ans (43%), les habitants des communes rurales (39%), les employés/ouvriers (37%) et les femmes (41%).
D’un point de vue politique, les électeurs d’Éric Zemmour (74%) de Valérie Pécresse (62%) et d’Emmanuel Macron (57%) sont les plus intéressés par cette campagne, les électeurs de Marine Le Pen (55%) et de Jean-Luc Mélenchon (50%) le sont moins.
Appartenance à l’Union européenne : près d’1 Français sur 2 y voit autant d’avantages que d’inconvénients et 36% plus d’inconvénients, une proportion en hausse (+6) en 1 mois
46% (-1 par rapport au 12 janvier 2024) affirment que l’appartenance de la France à l’Union européenne apporte autant d’avantages que d’inconvénients, 36% (+6) estiment qu’elle apporte plus d’inconvénients que d’avantages et à l’inverse 18% (-4) plus d’avantages que d’inconvénients.
Alors que l’opinion selon laquelle l’appartenance à l’UE présente « plus d’inconvénients que d’avantages » était en baisse constante depuis 2016 (de 40% en mars 2016 à 30% en janvier 2024), elle rebondit en 1 mois à 36% (+6) vraisemblablement sous l’effet de la crise agricole. On observe une hausse dans la plupart des catégories de population et électorats, elle est particulièrement forte chez les 18-34 ans (29%, +11), les professions intermédiaires (36%, +13), les employés/ouvriers (40%, +9) et politiquement chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (30%, +12).
A ce jour :
- Les potentiels électeurs du RN estiment en majorité que l’appartenance à l’UE apporte plus d’inconvénients que d’avantages (60%)
- Les potentiels électeurs de Renaissance (47% autant, 44% plus d’avantages) et de gauche (46%, 34%) sont partagés entre autant et plus d’avantages
- Une large majorité des électeurs de la liste LR estiment que l’appartenance à l’UE apporte autant d’avantages que d’inconvénients (69%)
Une majorité de Français estime que l’Union européenne et la PAC apportent plus d’inconvénients que d’avantages à l’agriculture française
55% des Français estiment que l’action de l’Union européenne en matière de politique agricole, notamment au travers de la politique agricole commune (PAC), apporte plus d’inconvénients que d’avantages à l’agriculture française, 34% autant d’avantages que d’inconvénients et 10% plus d’avantages que d’inconvénients.
Cette opinion est majoritaire dans tous les électorats – électeurs d’Éric Zemmour (79%), de Marine Le Pen (71%), de Jean-Luc Mélenchon (58%) et de Valérie Pécresse (56%) – sauf chez les électeurs d’Emmanuel Macron qui sont plus partagés (44% autant, 38% plus d’inconvénients). Elle est fortement exprimée dans les petites agglomérations et communes rurales (59%) et croit avec l’âge (de 38% chez les 18-24 ans à 64% chez les 65 ans et plus).
Les électeurs qui ont l’intention de voter pour la liste RN (78%) et LR (63%) en juin prochain considèrent que l’UE est plutôt un inconvénient pour l’agriculture française. Les potentiels électeurs de la liste Renaissance et des listes de gauche sont plus partagés entre autant (45% et 43%) et plus d’inconvénients (34% et 41%).
Pour répondre aux besoins alimentaires de la population, une majorité de Français privilégie désormais l’autonomie nationale
Pour répondre aux besoins alimentaires de toutes les personnes qui vivent en France :
- 53% (+7 depuis mars 2023) des Français considèrent que la France doit produire tout ce dont elle a besoin sur son territoire, pour ne plus dépendre des autres pays
- 40% (-1) que le pays doit s’entendre avec les pays de l’Union Européenne pour qu’ensemble, ils puissent produire tout ce dont ils ont besoin
- 7% (-5) que l’on doit continuer de faire des échanges avec l’ensemble des pays du monde
En près d’1 an, le souhait d’une autonomie complète du pays en matière de production alimentaire progresse dans toutes les catégories de population et électorats, et de manière particulièrement forte chez les électeurs de Marine Le Pen (72%, +10). D’un point de vue socio-professionnel, il s’agit d’une opinion davantage exprimée par les employés/ouvriers (61%) que par les cadres (45%).
Les potentiels électeurs de la liste Renaissance (64%) et dans une moindre mesure des listes de gauche (49%) se prononcent en faveur d’une entente européenne tandis que les potentiels électeurs de la liste RN (67%) et dans une moindre mesure de la liste LR (48%) privilégient l’autonomie nationale.
Télécharger le rapport : Les Français et les élections européennes
Crédits image : Wikimedia Commons / Carte électorale Vote France – Ksiamon
ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective de l’élection européenne de 2024. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.
La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr
Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :
« Echantillon de 1 524 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 426 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 7 au 9 février 2024.
La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.
Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.
Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,5 points de pourcentage. »