Les Français portent un jugement global assez négatif sur l’évolution de la situation économique de la France et de leur situation personnelle au cours des 5 dernières années
67% des Français considèrent que la situation de l’économie française s’est « plutôt dégradée » depuis 2012, contre 9% « plutôt améliorée » et 24% « ni améliorée ni dégradée ». Alors que les catégories sociales moyennes et supérieures sont les moins pessimistes (respectivement 52% et 59% estiment que la situation s’est « plutôt dégradée »), ce sont les retraités qui perçoivent le plus fréquemment une dégradation de l’économie lors des cinq dernières années (74%).
Si le constat global est majoritairement pessimiste, les Français reconnaissent tout de même une amélioration de la situation sur la question de l’accès à l’internet haut débit et aux nouvelles technologies (60%) et sont assez partagés quant à la défense et la protection de l’environnement (28% « plutôt améliorée », 37% « ni améliorée ni dégradée » et 34% « plutôt dégradée »).
Concernant les autres sujets, la situation est jugée « plutôt dégradée » par une large majorité (au moins 60% des Français) : compétitivité, emploi, logement, inégalités, sécurité, santé, dette, enseignement, fiscalité, etc.
D’une façon générale, le constat dressé (en positif et en négatif) est le même quelles que soient les catégories sociodémographiques et socioprofessionnelles des répondants.
Concernant leur situation personnelle, les Français ne sont « que » 12% à considérer qu’elle s’est plutôt améliorée au cours des 5 dernières années, alors que 58% considèrent qu’elle « s’est plutôt dégradée » et 30% qu’elle « est restée stable ».
Pour leur avenir, le constat est légèrement plus optimiste : 21% estiment que leur situation « va plutôt s’améliorer » au cours des 5 prochaines années, 34% « rester stable » et 43% « plutôt se dégrader ».
D’une façon générale, les plus jeunes et les catégories sociales moyennes et supérieures se montrent plus optimistes quant aux cinq dernières et cinq prochaines années, contrairement aux plus âgés et aux catégories populaires. A titre d’exemple, 32% des cadres considèrent que leur situation s’est plutôt améliorée et 35% qu’elle va plutôt s’améliorer, contre seulement 14% et 21% parmi les catégories populaires. A noter que les plus jeunes (18-24 ans) se montrent largement plus optimistes que la moyenne pour les cinq prochaines années : 46% estiment que leur situation va s’améliorer (contre 21% pour la moyenne nationale).
Pour autant, 68% des Français estiment que notre pays possède des atouts nécessaires pour avoir une économie dynamique au cours des prochaines années
Dressant un constat assez négatif de l’évolution de la situation lors des cinq dernières années, près de 7 Français sur 10 (68%) estiment cependant que la France a des atouts pour redynamiser son économie. Cette affirmation est majoritaire auprès de l’ensemble des catégories de population et l’est encore davantage auprès des cadres (76%) alors que les catégories populaires se montrent légèrement moins enthousiastes quant à l’avenir de l’économie française (63%).
Parmi ces atouts, les Français mettent plus particulièrement en exergue les éléments suivants : son attractivité touristique à l’international (38%), des entreprises innovantes dans le domaine du numérique et des nouvelles technologies (36%), son patrimoine historique et naturel (36%), son dynamisme culturel (34%), des entreprises leaders dans le monde (32%) et ses savoir-faire dans les domaines de la mode et du luxe (32%).
Si les plus âgés citent encore davantage les trois premiers atouts (tourisme, innovation et patrimoine historique et naturel), les plus jeunes mettent davantage en avant le dynamisme culturel et en font même le premier atout à leurs yeux.
Alors que l’élection présidentielle approche, 66% des Français interrogés estiment que les candidats ne traitent pas des sujets prioritaires dont dépend vraiment l’avenir de la France.
Plus précisément, seuls 33% de Français estiment que les candidats à l’élection présidentielle placent en priorité les sujets dont dépendra vraiment l’avenir de la France. A l’inverse, ils sont 66% à juger que ces sujets ne sont pas assez mis en avant par les candidats. Les seniors sont encore plus nombreuses à faire ce constat : 73% parmi les 50-64 ans et 71% parmi les 65 ans et plus.
Parmi les Français qui considèrent que les candidats à l’élection présidentielle ne parlent pas des sujets dont dépend en priorité l’avenir de la France, ceux-ci citent en premier lieu la création d’emploi (48%) et le pouvoir d’achat des ménages (46%) comme les sujets prioritaires sur lesquels doivent se concentrer les candidats. La lutte contre la délinquance et les incivilités (36%), le niveau des impôts et de la fiscalité pour les ménages (33%) et la lutte contre le terrorisme complètent le Top 5 des sujets à mettre en avant.
A noter que le pouvoir d’achat est beaucoup plus largement cité parmi les catégories populaires (57%).
Faisant écho à la préoccupation n°1 qu’est l’emploi, le développement du recours à l’apprentissage dans les formations initiales (43%), la facilitation des reconversions professionnelles (42%), et la poursuite de la baisse des cotisations sociales pour les entreprises (38%) sont les solutions les plus citées par les Français pour permettre le retour au plein emploi.
Télécharger ici : L’état de la France / Sondage ELABE pour LES ECHOS et l’INSTITUT MONTAIGNE