L’intention de Michel Barnier de constituer un gouvernement d’ouverture approuvée par l’opinion

Michel Barnier : une image encore peu structurée, mais un jugement positif sur son courage, sa capacité à dialoguer et sa compétence

A date, environ un tiers des Français ne se sont pas encore fait d’avis sur la personnalité du nouveau Premier ministre (entre 30% et 40% selon l’item) nommé jeudi dernier.

Pour autant, Michel Barnier bénéficie déjà d’un jugement plutôt positif sur son courage (44% « s’applique bien »), sa capacité à faire des compromis avec les différentes formations politiques (43%) et sa compétence (42%).

Plus d’un tiers des Français le considèrent également comme « à l’écoute » (36%), sympathique (36%) et rassurant (34%).

En revanche, à date, il pâtit d’un déficit de proximité (25%, 40% « s’applique mal ») et de dynamisme (31%, 37% « s’applique mal »). Les Français doutent également de sa capacité à rassembler la population (28%, 39% « s’applique mal ») et à réformer le pays (30%, 37% « s’applique mal »).

D’un point de vue politique, l’image de Michel Barnier est bonne auprès des électeurs du camp présidentiel (scores compris entre 51% et 81%) et des électeurs LR (entre 53% et 83%). Elle est revanche plutôt mauvaise auprès des électeurs du NFP (entre 13% et 33%), alors que ceux du RN sont plus partagés à ce stade (entre 24% et 49%).

Michel Barnier est clairement identifié comme un homme de droite

  57% des Français estiment que Michel Barnier est de droite. A ce stade, près d’un quart des Français (23%) ne savent pas le positionner.

Pour l’ensemble des électorats, ce positionnement politique ne fait pas de doute (59% à 81% selon l’électorat).

Son intention d’ouvrir le gouvernement au camp présidentiel et à la gauche est validée par l’opinion

  Si 31% des Français disent n’avoir aucune préférence, 45% préfèrent que le gouvernement soit composé de personnalités de droite, du camp présidentiel et de la gauche. Seuls 12% souhaitent un gouvernement uniquement de droite et 12% un gouvernement « droite / camp présidentiel ».

Cette ouverture fait consensus, hormis au Rassemblement National : 71% des électeurs du NFP la soutiennent, 64% de ceux de Renaissance et 55% de ceux de LR.

Les électeurs du RN sont plus partagés : 30% préfèrent un gouvernement composé uniquement de personnalités de droite, 27% qu’il soit élargi au camp présidentiel et à la gauche (26% n’expriment pas de préférence).

En revanche, les Français ne croient pas à sa capacité à être indépendant (ni vis-à-vis d’Emmanuel Macron ni du RN)

74% des Français estiment que Michel Barnier ne pourra pas être vraiment libre de ses choix et devra tenir compte de l’avis du Président de la République. Cette opinion est très largement partagée par les électeurs du NFP (87%) et du RN (79%) ; ceux de LR (54%) et du camp présidentiel (52%) sont plus partagés.

Dans le même temps, 68% estiment qu’il sera également contraint de tenir compte des souhaits du RN dans la politique qu’il mènera (entre 60% et 78% selon l’électorat).

Réformes des retraites d’Emmanuel Macron et Elisabeth Borne : pour l’opinion, le statu quo n’est pas possible, il faut la revoir voire l’annuler

Alors que le nouveau Premier ministre Michel Barnier a ouvert la porte à des ajustements mais « sans tout remettre en cause », un Français sur deux (49%) est aujourd’hui du même avis (« l’améliorer sur certains aspects mais sans la changer complètement »), notamment les électeurs LR (78%) et du camp présidentiel (67%). 39% souhaitent aller plus loin et voir cette réforme « annulée et tout reprendre à zéro » (59% des électeurs du NFP).

Seuls 11% veulent la conserver en l’état (24% des électeurs du camp présidentiel).

Qui pour succéder à Emmanuel Macron dans son camp ? Edouard Philippe est toujours le favori, suivi de près par Gabriel Attal en hausse

  Parmi une sélection de personnalités issues du camp présidentiel, 34% des Français citent Edouard Philippe comme un des deux meilleurs successeurs à Emmanuel Macron (dont 26% le citent en 1er). Il est également en tête auprès des électeurs d’Emmanuel Macron au 1er tour de l’élection présidentielle 2022 (55% dont 35% en 1er) et auprès des électeurs du camp présidentiel aux derniers élections législatives (62% dont 40% en 1er).

Il est désormais talonné par Gabriel Attal (29% de citations dont 15% en 1er), qui est en nette progression sur les cinq derniers mois (29%, +6), notamment auprès des électeurs d’Emmanuel Macron à la présidentielle (49%, +4).

A noter qu’Edouard Philippe devance Gabriel Attal auprès de l’ensemble des électorats, et plus largement auprès de l’ensemble des catégories de population (à l’exception des 18-24 ans).

Les autres personnalités sont citées par moins de 15%.

Rétroactivement, l’opinion porte un regard positif sur le bilan d’Edouard Philippe à Matignon, au-delà des clivages politiques

  61% des Français estiment que le bilan d’Edouard Philippe en tant que Premier ministre est bon (dont 50% « assez bon »).

L’ancien Premier ministre et désormais candidat à la prochaine élection présidentielle parvient à dépasser les clivages politiques. Si l’opinion est plus positive parmi les électeurs du camp présidentiel (88%) et de LR (83%), elle l’est également auprès de ceux du NFP (57%) et du RN (50%). A noter que 58% des abstentionnistes jugent eux aussi favorablement son bilan.

Edouard Philippe bénéficie d’une bonne image : dynamique, compétent, courageux, sympathique, réformateur et porteur d’un bon projet pour la France

  Les Français voient en Edouard Philippe une homme politique dynamique (62%, +5 en un an), compétent (60%, stable), courageux (60%, +2), sympathique (58%, stable), ayant de bonnes idées pour la France (52%, stable), la volonté de vraiment changer les choses (52%, +4), de réformer le pays (50%, +2) et « à l’écoute » (50%).

51% estiment qu’il a les qualités pour être Président de la République, un score en recul (-4) mais parmi les meilleurs entre les différentes personnalités politiques.

A l’inverse, son image se dégrade sur 2 aspects: autoritaire (46%,+8) et «vous inquiète» (37%, +11), notamment auprès des électorats de J-L Mélenchon et de M. Le Pen.

En comparaison avec l’image de Gabriel Attal mesurée en avril dernier, Edouard Philippe bénéficie d’une meilleure image sur la plupart des items (ou fait jeu égal), à l’exception du dynamisme (61% contre 67%).

Positionnement politique d’Edouard Philippe : à droite, mais « pas que »

Si 39% des Français situent Edouard Philippe à droite de l’échiquier politique, 25% estiment qu’il est du centre et 29% qu’il n’est ni de droite, ni du centre ni de gauche.

Seuls les électeurs du NFP le situent clairement à droite. Les autres électorats sont partagés entre « de droite » et « du centre » ; une partie des électeurs RN et des abstentionnistes le situent également « ni à gauche ni au centre ni à droite (respectivement 27% et 50%).


Télécharger le rapport : Les Français et Michel Barnier – Les Français et Edouard Philippe

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