Régionales : Le climat électoral en région Grand Est

45% des inscrits de la région Grand Est se déclarent certains d’aller voter.

A quelques jours du premier tour, 45% des électeurs interrogés se déclarent certains d’aller voter le 6 décembre, soit un résultat qui se situe dans la moyenne des mesures réalisées à l’échelle nationale. Ce résultat masque toutefois d’importantes disparités d’une catégorie de la population régionale à une autre. Comme nous l’observons dans toutes les régions, ce sont les plus âgés qui apparaissent comme les plus mobilisés alors que les plus jeunes mettent à distance le scrutin régional : seuls 31% des répondants âgés de 18 à 34 ans se disent certains d’aller voter contre 56% de ceux âgés de 65 ans et plus. En toute logique, les retraités apparaissent eux aussi très mobilisés, 56% d’entre eux sont certains d’aller voter, tout comme une majorité de cadres et de professions intellectuelles supérieures (53%). Les catégories populaires apparaissent en revanche plus en retrait, la proportion de personnes exprimant leur intention de voter le 6 décembre étant inférieure à la moyenne régionale chez les employés et les ouvriers (41%). D’un point de vue politique, les anciens électeurs de François Hollande, François Bayrou et Nicolas Sarkozy apparaissent comme les plus mobilisés avec respectivement 52%, 54% et 52% de certains d’aller voter contre 47% parmi les anciens électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 45% parmi ceux de Marine Le Pen. La volatilité des votes, notamment à droite, vient toutefois rebattre les cartes en termes de rapport de force électoral.

Le FN en tête des intentions de vote au 1er tour, devance de peu Philippe Richert en cas de triangulaire au 2nd tour.

Créditée de 34%, la liste Front national conduite par Florian Philippot arrive en tête des intentions de vote exprimées dans la perspective du premier tour. Elle devance de 6 points la liste d’union LR-UDI-MoDem conduite par Philippe Richert (28%) et de 14 points celle du Parti socialiste et de l’UDE conduite par Jean-Pierre Masseret (20%). Toutes les autres listes sont créditées d’un score inférieur à 10%, au premier rang desquelles les listes Front de gauche et EELV (5% chacune) qui pourraient ne pas être en mesure de prétendre à une fusion avec la liste PS dans la perspective du second tour. Dans le détail, notons que le score de la liste FN s’explique par de très bons reports des anciens électeurs de Marine Le Pen à la présidentielle (91% parmi ceux exprimant une intention de vote) et de sa capacité à siphonner une fraction non négligeable de l’ancien électorat de Nicolas Sarkozy (25% voteraient pour le FN au premier tour), pénalisant mécaniquement Philippe Richert qui pâtit de surcroît d’assez mauvais reports en provenance des anciens électeurs de François Bayrou (56%).

Compte-tenu de ce rapport de force de premier tour, la Front national apparait en mesure de l’emporter au second tour dans la perspective d’une triangulaire : la liste de Florian Philippot est créditée de 35,5% d’intentions de vote contre 34,5% pour Philippe Richert et 30% pour Jean-Pierre Masseret. L’issue du scrutin s’avère toutefois très incertaine à ce stade, l’écart enregistré entre les deux premières listes s’inscrivant dans la marge d’erreur (+/- 3 points). En cas de retrait de la gauche au second tour, Philippe Richert l’emporterait face à Florian Philipot (56% contre 44%) grâce à d’assez bons reports des électeurs écologistes et socialistes.

Télécharger ici : ELABE/Les Echos/Radio Classique/ALILA – Intentions de vote ALC