Les Français, l’Union européenne et l’épidémie de covid-19

Pour 2 Français sur 3, l’Union européenne et l’Etat n’ont pas été à la hauteur de la crise

Les échelons locaux, et en particulier les communes, sont mieux perçus

  • 69% (+11 points par rapport au 5 août 2020) des Français estiment que l’Union européenne n’a pas été à la hauteur depuis le début de la crise du covid-19, dont 32% pas du tout
  • 68% (+13) considèrent que l’Etat n’a pas été à la hauteur, dont 33% pas du tout
  • Les Français sont plus nuancés à l’égard des régions et départements : 48% (-13) d’entre eux (pour ces deux échelons) considèrent qu’ils ont été à la hauteur de la crise, contre 39% (+13 et +12) pas à la hauteur
  • 59% (-9) des Français jugent que les communes ont été à la hauteur depuis le début de la crise, contre 31% (+8) pas à la hauteur

En huit mois, par rapport à notre enquête du 5 août 2020, le regard porté sur l’ensemble de ces acteurs s’est nettement dégradé (entre -9 et -13). Une dégradation présente dans l’ensemble des catégories de population et électorats.

 La perception d’une Europe pas à la hauteur est majoritaire au sein de l’ensemble des électorats et progresse presque partout : Marine Le Pen (79%, =), Jean-Luc Mélenchon (76%, +14), François Fillon (72%, +19), Benoît Hamon (66%, +8) et Emmanuel Macron (58%, +14), et est plus élevée avec l’âge : de 48% chez les 18-24 ans jusqu’à 76% chez les 65 ans et plus.

Sur l’action de l’Etat, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (82%, +20) et de Marine Le Pen (81%, +2) sont les plus critiques. Seuls les électeurs d’Emmanuel Macron ont majoritairement un jugement positif sur son action (56% à la hauteur, 43% pas à la hauteur).

Malgré de fortes baisses, les trois autres acteurs (communes, départements, régions) sont à la hauteur pour une majorité (relative ou absolue) de Français au sein de l’ensemble des catégories de population. Les électeurs d’Emmanuel Macron (71%-68%-68%) et de François Fillon (71%-63%-62%) ont le jugement le plus positif, les électeurs de Marine Le Pen sont plus partagés (50%-40%-44%). Pour les communes et régions, il n’existe pas de différence selon la taille d’agglomération. Mais pour les départements, les Français résidant au sein des petites agglomérations (2 000 à 19 999 hab., 57% à la hauteur) ont un jugement plus positif que les habitants des autres agglomérations (44%-49%).

L’Union européenne pas à la hauteur ni de la crise sanitaire, ni de la crise économique pour une majorité de Français

69% (+7 points par rapport au 5 août 2020) des Français estiment que l’Union européenne n’a pas été à la hauteur de la crise sanitaire (dont 28% pas du tout) et 62% (+6) pas à la hauteur de la crise économique (dont 24% pas du tout).

Le jugement négatif sur la gestion de la crise sanitaire par l’Union européenne est majoritaire au sein de tous les électorats et progresse presque partout : Marine Le Pen (83%, =), Jean-Luc Mélenchon (75%, +8), François Fillon (69%, +9), Benoît Hamon (63%, +7) et chez les électeurs d’Emmanuel Macron (57%, +5).

Concernant la gestion de la crise économique, des différences émergent selon les électorats :

  • La grande majorité des électeurs de Marine Le Pen (83%, +9) et de Jean-Luc Mélenchon (72%, +8) estiment que l’Union européenne n’a pas été à la hauteur
  • Une majorité moins nette des électeurs de François Fillon (55%, +7) et de Benoît Hamon (53%, +14) partagent cette opinion
  • A l’inverse, une courte majorité des électeurs d’Emmanuel Macron considère qu’elle a été à la hauteur : 50% (-6), contre 45% (+6) pas à la hauteur

Les Français critiques sur la décision de confier à l’Union européenne l’approvisionnement en vaccins et la négociation avec les laboratoires

Pour une majorité de Français, le fait de confier à l’Union Européenne l’approvisionnement et la commande des vaccins contre la Covid-19 a été une mauvaise chose pour :

  • La rapidité de livraison des doses de vaccin (58% mauvaise chose, 25% une bonne chose, 17% ni une bonne chose ni une mauvaise chose)
  • Le nombre de doses de vaccin disponible (56% mauvaise chose, 27% une bonne chose, 17% ni une bonne chose ni une mauvaise chose)

C’est une mauvaise chose pour l’ensemble des catégories de population et électorats, et en particulier pour les électeurs de Marine Le Pen (73%-72% une mauvaise chose)

Une majorité relative de Français (46%) considère que cela a été une mauvaise chose pour notre capacité à négocier avec les laboratoires qui fabriquent les vaccins (contre 36% une bonne chose, et 18% ni l’un ni l’autre)

Il s’agit d’une mauvaise chose pour la majorité des électeurs de Marine Le Pen (61%), et de François Fillon (51%), mais d’une bonne chose pour une majorité de ceux d’Emmanuel Macron (54%). Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont plus partagés (47% bonne chose, 43% mauvaise chose).

En revanche, pour une courte majorité de Français, confier à l’UE la responsabilité de l’approvisionnement et la commande de vaccins a été une bonne chose pour la vérification de la qualité et la sécurité sanitaire des vaccins (44%, contre 38% une mauvaise chose et 18% ni l’un ni l’autre).

Il s’agit d’une bonne décision pour la majorité des électeurs d’Emmanuel Macron (70%), de François Fillion (51%) et de Jean-Luc Mélenchon (51%). Seuls les électeurs de Marine Le Pen estiment majoritairement que cela fut une mauvaise chose (57%).

L’appartenance à l’Union européenne n’est pas considérée comme une force pour lutter contre la pandémie pour 3 Français sur 4

L’appartenance à l’Union européenne n’est ni une force ni une faiblesse pour lutter contre la pandémie de covid-19 pour 43% des Français. Il s’agit avant tout d’une faiblesse pour 31% et d’une force pour 25%.

Politiquement, trois blocs se distinguent :

  • Les électeurs de Marine Le Pen estiment majoritairement (59%) que l’appartenance à l’Union européenne est une faiblesse dans la lutte contre la pandémie de Covid-19
  • Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de Benoît Hamon, de François Fillon et les abstentionnistes sont très partagés. Une majorité relative d’entre eux estime qu’il ne s’agit ni d’une force ni d’une faiblesse (41%-53%), le reste se partageant dans les mêmes proportions entre une force (20%-29%) et une faiblesse (25%-29%)
  • Une courte majorité des électeurs d’Emmanuel Macron considère qu’il s’agit avant tout d’une force (40%, et 38% ni une force ni une faiblesse)

Télécharger le rapport : Les Français, l’Union européenne et l’épidémie de covid-19

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