Les Français et les stratégies de déconfinement et de vaccination

L’inquiétude face à la propagation du virus recule (68%, -8)

68% (-8 points depuis le 31 mars 2021) des Français se disent inquiets de la propagation du Covid-19 en France, dont 18% (-6) très inquiets et 50% (-2) plutôt inquiets. A l’inverse, 31% (+7) ne sont pas inquiets, dont 24% (+4) pas vraiment inquiets et 7% (+3) pas du tout inquiets.

L’inquiétude recule dans toutes les catégories de population et électorats, et en particulier chez les plus jeunes : 25-34 ans (59%, -12), 35-49 ans (65%, -10) et les 18-24 ans (54%, -10). Malgré de légères baisses, elle reste très élevée chez les 65 ans et plus (76%, -6) et les 50-64 ans (75%, -4).

La situation sanitaire actuelle est stable pour 6 Français sur 10

59% (+10 points depuis le 3 mars 2021) des Français ont le sentiment que la situation sanitaire est stable, 31% (-14) qu’elle s’aggrave et 10% (+4) qu’elle s’améliore.

Cette tendance d’une forte baisse du sentiment d’aggravation en faveur d’une forte hausse de la stabilité est présente au sein de toutes les catégories de population et électorats.

Les Français souhaitent un assouplissement des mesures et une réouverture assez rapide des lieux publics

Une majorité estime que le gouvernement devrait rouvrir soit dès maintenant, soit d’ici mai-juin :

  • Les terrasses des bars, cafés et restaurants soit dès aujourd’hui (42%), soit mi-mai (41%)
  • Les salles intérieures des restaurants dans les zones les moins touchées par l’épidémie, fin mai-début juin (40%), ou dès aujourd’hui (34%)
  • Des lieux culturels comme les cinémas, musées, théâtres, 39% estiment qu’ils devraient rouvrir mi-mai, et 36% dès maintenant.
  • Des lieux fermés comme les salles de sport, 39% souhaitent une réouverture mi juin-fin juin, 31% plus tard, et 30% dès aujourd’hui

Une large majorité de Français souhaite que le Gouvernement supprime le couvre-feu (37%) ou bien qu’il le décale à 20h (30%) ou plus tard (18%). Seuls 11% d’entre eux souhaitent qu’il se maintienne à 19h et 4% avant.

Pour les écoles maternelles et primaires, plutôt une ouverture complète. Pour les collèges et lycées, plutôt des demi-jauges :

  • Une majorité relative de Français souhaite que les écoles maternelles et primaires rouvrent complètement (50%), et près d’1 sur 3 une ouverture en demi-jauge (37%).
  • Une majorité relative estime que le Gouvernement devrait faire des demi-jauges pour les collèges et lycées (50%), près d’1 sur 3 (36%) souhaite qu’ils rouvrent complètement

A noter que les parents d’enfants scolarisés dans ces établissements ont une opinion similaire.

Le couvre-feu est la mesure qui rencontre les plus grandes disparités générationnelles. Alors que 56% des 18-24 ans et 52% des 25-34 ans souhaitent sa suppression, cette proportion diminue avec l’âge jusqu’à atteindre 22% chez les 65 ans et plus. Par rapport aux autres tranches d’âge, les 65 ans et plus se montrent un plus prudents et préconisent davantage une réouverture entre mai et juin des terrasses (50%, contre 33%-41%), des lieux culturels (47%, contre 34%-39%), et des salles de sport (48%, contre 33%-38%). Le souhait de voir ces lieux rouvrir plus ou moins rapidement est corrélé à la perception de la situation actuelle de l’épidémie. A titre d’exemple, 62% des Français qui ne sont pas inquiets de la propagation du virus souhaitent que les terrasses des restaurants ouvrent dès maintenant, contre seulement 32% des Français inquiets.

Les Français acceptent de moins en moins de limiter leur vie sociale pour lutter contre l’épidémie

58% des Français (-6 points en un mois) estiment que lutter contre l’épidémie de Covid-19 doit être prioritaire, même si cela limite significativement la vie sociale des Français. A l’inverse, 41% (+5) considèrent que continuer à « vivre normalement » et préserver la vie sociale des Français doit être prioritaire, même si l’épidémie de Covid-19 continue de se développer.

Depuis le 31 mars, l’arbitrage en faveur d’une vie sociale « normale » progresse dans la plupart des catégories de population, et en particulier chez les plus jeunes (57%, +13 chez les 18-24 ans).

La priorité accordée à lutte contre l’épidémie augmente nettement avec l’âge : de 42% chez les 18-24 ans, 55% chez les 25-49 ans, à 66% chez les 50 ans et plus.

Elle est également beaucoup plus importante chez les Français qui se disent inquiets par la propagation de l’épidémie (70%, contre 32% chez les Français pas inquiets) et chez ceux qui estiment que la situation épidémique actuelle se dégrade (74%, contre 54% situation stable, et 38% amélioration).

1 Français sur 2 adhère au rythme de déconfinement prévu par l’exécutif

47% des Français estiment que le rythme de déconfinement actuellement envisagé par l’exécutif est comme il faut, 28% le jugent trop lent et 25% trop rapide.

Les électeurs d’Emmanuel Macron (66%) et de François Fillon (59%) considèrent en majorité que le rythme de déconfinement évoqué par l’exécutif est comme il faut. En revanche, les autres électorats sont très partagés : Jean-Luc Mélenchon (39% comme il faut, 36% trop lent, 25% trop rapide), Benoît Hamon (35% comme il faut, 34% trop rapide, 31% trop lent) et Marine Le Pen (34% trop lent, 33% comme il faut, 32% trop rapide).

D’un point de vue générationnel, les 65 ans et plus (59%) adhèrent plus fortement au rythme de déconfinement prévu par le gouvernement que les autres tranches d’âges (40%-49%).

Le jugement sur le rythme de déconfinement est lié à la perception de la situation sanitaire actuelle. Ainsi, ce rythme est trop rapide pour 51% des Français qui perçoivent une aggravation de l’épidémie, il est comme il faut pour 56% des Français qui la considèrent stable, et trop lent pour 48% qui voient une amélioration de la situation.

La confiance en l’exécutif pour lutter efficacement contre l’épidémie progresse (38%, +3)

38% (+3 points en trois semaines, +7 points en un mois) des Français déclarent faire confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement de Jean Castex pour lutter efficacement contre l’épidémie de la Covid-19, dont 8% (+1) tout à fait et 30% (+2) plutôt confiance. A l’inverse, 61% (-4) des Français ne leur font pas confiance, dont 33% (-5) pas vraiment et 28% (+1) pas du tout confiance.

La confiance en l’exécutif progresse chez les électeurs d’Emmanuel Macron (79%, +10) et dans une moindre mesure chez ceux de Benoit Hamon (38%, +8) et de François Fillon (47%, +5). A contrario, elle recule légèrement et demeure à de faibles niveaux chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (24%, -2) et de Marine Le Pen (15%, -5).

En termes d’âge, la confiance en l’exécutif progresse chez les 35 ans et plus (38%-41%, entre +6 et +7), mais baisse légèrement chez les 18-34 ans (36%, -6).

D’un point de vue socio-professionnel, la confiance progresse chez les professions intermédiaires (46%, +11) et reste stable chez les cadres (56%) et les catégories populaires (33%).

L’acceptation du vaccin progresse légèrement (62%, +3)

  L’acceptation du vaccin concerne 62% (+3 points en trois semaines) des Français : 32% ont l’intention de se faire vacciner dans les prochains mois, dont 17% certainement et 15% probablement, et 30% déclarent avoir déjà reçu au moins une dose du vaccin. A l’inverse, 28% (-1) n’ont pas l’intention de se faire vacciner, dont 11% certainement pas et 17% probablement pas. 10% (-2) hésitent et déclarent ne pas encore savoir.

L’acceptation du vaccin progresse légèrement au sein de toutes les catégories de population et électorats.

Les populations les plus enclines à se faire vacciner demeurent les 65 ans et plus (85%), les 50-64 ans (67%), les professions intermédiaires (72%), les cadres (69%), les habitants de l’agglomération parisienne (71%). D’autres populations restent partagés : les 18-24 ans (44% oui, 44% non), les 25-34 ans (48% oui, 40% non), et les catégories populaires (46% oui, 41% non).

Les clivages politiques qui étaient très forts au début de la campagne de vaccination se sont largement atténués. Si les électeurs d’Emmanuel Macron (84%) et de François Fillon (78%) restent plus nombreux à adhérer à la vaccination, cette adhésion est nettement majoritaire au sein des autres électorats : Benoît Hamon (66% oui, 24% non), Jean-Luc Mélenchon (63% oui, 27% non), et Marine Le Pen (60% oui, 33% non).

Une confiance toujours majoritaire pour Pfizer-BioNTech, Moderna et minoritaire pour AstraZaeneca. Des Français partagés sur Janssen Johnson & Johnson

 La confiance à l’égard des vaccins Pfizer-BioNTech (62%, +6 points depuis le 24 mars) et Moderna (56%, +6) est majoritaire et progresse depuis le 24 mars. A l’inverse, 1 Français sur 4 continue de ne pas faire confiance à ces vaccins (23% et 25%), et moins d’1 sur 5 n’a pas d’opinion (15% et 19%). La confiance à l’égard de ces deux vaccins progresse au sein des populations qui étaient les plus défiantes il y a un mois : les 25-34 ans (45%, +12 ; 42%, +14), les catégories populaires (50%, +11 ; 41%, +6), les femmes (62%, +11 ; 55%, +11) et les électeurs de Marine Le Pen (56%, +17 ; 50%, +18).

Alors que le vaccin Janssen Johnson & Johnson gagne en notoriété, les Français sont maintenant partagés à la faveur d’une hausse de la défiance : 38% (+8) ne font pas confiance, 38% (-2) font confiance et 24% (-6) n’ont pas d’opinion. Une montée de la défiance qui est présente au sein de la plupart des catégories de population et électorats.

Une majorité de Français reste défiante à l’égard du vaccin AstraZeneca : 54% (-2) ne font pas confiance, 31% (+1) font confiance et 15% (+1) n’ont pas d’avis. Les Français les plus défiants sont les 25-49 ans (61%), les catégories populaires (63%) et les électeurs de Marine Le Pen (69%).

7 Français sur 10 favorables à une ouverture de la vaccination à tous les adultes

70% des Français souhaitent ouvrir dès maintenant la vaccination à tous les adultes. A l’inverse, 29% estiment que nous devons continuer de réserver la vaccination aux publics les plus fragiles et aux plus de 55 ans

L’ouverture de la vaccination à tous les adultes est majoritaire au sein de toutes les catégories de population, et progresse légèrement avec l’âge : de 63% chez les moins de 35 ans, 70% chez les 35-64 ans à 78% chez les 65 ans et plus.

Cette question fait relativement consensus d’un point de vue politique, l’ouverture à tous les adultes est citée par près de 3 Français sur 4 au sein de tous les électorats.

Le scepticisme sur la capacité de l’Etat à vacciner tous les adultes d’ici la fin de l’été recule

59% (-5 points en trois semaine, -18 points depuis mi mars) des Français estiment que l’Etat ne parviendra pas à tenir l’objectif de proposer le vaccin à tous les Français adultes qui le souhaitent d’ici la fin de l’été (22 septembre 2021), dont 42% (-2) probablement pas et 17% (-3) certainement pas. A l’inverse, 41% (+6) pensent que cet objectif sera atteint, dont 35% (+5) probablement et 6% (+1) certainement.

Le scepticisme baisse en trois semaines chez les 65 ans et plus (50%, -13), les femmes (60%, -10), et les électeurs de Marine Le Pen (67%, -9). Au sein des autres électorats, le doute sur la capacité de l’Etat à atteindre cet objectif reste majoritaire chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (69%), Benoît Hamon (61%) et François Fillon (57%). Seuls les électeurs d’Emmanuel Macron sont majoritairement optimistes (64% oui, 36% non).

 

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