Baromètre de la solidarité intergénérationnelle, 2ème édition

A l’occasion de son centenaire, la Société des Membres de la Légion d’Honneur, fortement engagée pour la transmission et le dialogue entre les générations, a publié en octobre 2021 la 1ère édition du baromètre de la solidarité intergénérationnelle. Cette étude avait révélé l’inquiétude des Français sur le devenir des relations de solidarité dans notre société et la crainte d’un conflit entre les générations. En 2 ans, l’accumulation des crises (sanitaire, guerre en Ukraine, inflation, émeutes…) a-t-elle fragilisé ou au contraire renforcé la solidarité entre les générations ? 

Les Français font le constat d’une dégradation du lien social et des solidarités

Les Français, de toutes générations, font le récit d’une société qui ne va pas bien (82%), qui est divisée (69% ce qui divise est plus fort que ce qui rassemble) et qui est confrontée à une accumulation de vulnérabilités (73% craignent de vivre les conséquences du dérèglement climatique, 70% faire des choix dans leurs dépenses, 70% voir leur santé se dégrader, 61% être victime d’une agression)

– Dans ce contexte, ils ont le sentiment que les individus partagent de moins en moins les mêmes valeurs : 67% (+6) estiment que la solidarité est une valeur qui n’est pas partagée par tous

Et que les solidarités entre générations (64%), territoires (85%) et groupes sociaux (87%) sont faibles voire inexistantes. Dernier refuge, les liens de solidarités au sein de la famille s’affaiblissent yeux des Français (70% fortes, -6)

– Si les Français demeurent attachés à la solidarité, les actes du quotidien sont moins fréquents : 78% (-4) déclarent prendre régulièrement ou occasionnellement des nouvelles des personnes seules ou malades, 58% (-3) passer du temps pour aider des personnes dans le besoin, 56% (-5) aider financièrement leurs proches

 

Dans un contexte d’affaiblissement des solidarités, la crainte d’un conflit entre générations

– 60% (+5) pensent qu’il y a un risque de conflit entre les générations

Un conflit alimenté par la dette écologique (46% pensent que « c’est la faute des générations précédentes si nous vivons dans un monde pollué»), des finances publiques (67%, +3 « les jeunes devront rembourser la dette laissée par leurs parents ») et par le sentiment croissant que l’autre génération est privilégiée (39%, +8 on en fait trop pour les jeunes dans notre société ; 33%, +2 les retraités sont aujourd’hui des privilégiés par rapport aux actifs)

Un fossé se creuse entre les générations : 78% ont le sentiment que les jeunes et anciennes générations ne partagent pas les mêmes préoccupations, 67% qu’ils ne se parlent pas régulièrement, 64% qu’ils n’ont pas de relations fraternelles, 62% qu’ils ne se font pas confiance

 

Face au fossé qui se creuse entre les générations, la nécessité de la transmission

Malgré ce fossé qui se creuse, les liens entre générations ne sont pas rompus : 71% ont le sentiment que les jeunes et anciennes générations ont des savoirs à partager, à se transmettre

Transmettre (mémoire, valeurs, savoir-faire ou savoir-être) est l’action la plus importante pour maintenir le lien entre les générations (59%), devant le partage (22%) et l’aide (18%)

73% aimeraient passer plus de temps avec des personnes d’autres générations, notamment en consacrant du temps aux personnes dans le besoin

Une forte conviction que les solidarités entre les générations peuvent lutter contre l’accumulation des vulnérabilités et renforcer le lien social (85% lutter contre l’isolement des personnes, 76% contre le manque de cohésion, 74% contre le repli sur soi et le communautarisme, 72% contre la montée des incivilités)

Les initiatives de la SMLH en faveur du lien entre les générations sont presque unanimement soutenues par les Français : prendre des nouvelles des personnes âgées (pour 86%, cela contribue à renforcer le lien entre les générations), soutenir des jeunes dans leur apprentissage (80%) ou les mentorer pour leur permettre d’obtenir stage et emploi (71%), ou encore aller dans les écoles pour parler d’engagement (77%) et des valeurs de la France (75%).

 

 Méthodologie

  • Echantillon principal de 1 001 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, et un suréchantillon de 180 jeunes âgés de 18 à 26 ans pour disposer au total d’un effectif de 300 individus sur cette tranche d’âge
  • La représentativité de l’échantillon a été assurée via la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, CSP, région de résidence et catégorie d’agglomération
  • Interrogation par Internet
  • Terrain d’enquête réalisé du 3 au 10 octobre 2023

 


Vous pouvez télécharger le rapport d’études et le communiqué de presse.

Retrouvez l’étude sur le site de la SMLH.

 

Crédits image : Pixabay.com / Anemone123