Les Français et la situation politique française

La perspective d’une absence de nouveau gouvernement jusqu’à la rentrée divise l’opinion

50% estiment que cela ne serait pas un problème, jugeant qu’il vaut mieux prendre le temps de trouver une coalition et un gouvernement stable, notamment pour 7 électeurs sur 10 d’Ensemble.

A l’inverse, 48% jugent que cela serait un problème, estimant que la France ne peut pas rester aussi longtemps sans un gouvernement de plein exercicen, notamment pour 6 électeurs sur 10 du NFP et de LR.

Quel gouvernement pour la France ?

Aucun scenario ne fait consensus dans l’opinion. La coalition Gauche (hors FI) – Ensemble – LR est celle qui rassemble le plus

Invités à choisir deux scenarii de coalition parmi les quatre principales hypothèses, 35% des Français choisissent un gouvernement de coalition entre les partis de gauche (sans la France Insoumise), le camp présidentiel et Les Républicains (LR), dont 18% en font leur premier choix. Cette hypothèse rassemble environ 6 électeurs sur 10 d’Ensemble et de LR, un tiers de ceux du NFP et un quart de ceux du RN.

La coalition entre la gauche (hors FI) et le camp présidentiel est citée par 29% des Français (dont environ la moitié de ceux du NFP et 4 sur 10 de ceux d’Ensemble), celle entre le camp présidentiel et LR par 25% (dont deux tiers des électeurs LR et 4 sur 10 de ceux d’Ensemble)

L’alliance des partis de gauche « Nouveau Front Populaire » est choisie par 23% des Français (dont 7 sur 10 de ceux du NFP mais moins de 15% des autres électorats).

34% ne se reconnaissent dans aucune de ces hypothèses, notamment 6 électeurs sur 10 du RN et ses alliés, ainsi que la moitié des abstentionnistes (51%).

L’opinion porte un regard sévère sur la durée des négociations du NFP

66% des Français estiment qu’il n’est pas normal que les négociations du Nouveau Front Populaire pour choisir un potentiel Premier ministre prenne du temps, jugeant que c’est le signe que l’alliance de gauche ne va pas tenir dans la durée.

Un électeur sur deux du NFP (50%) partagent également cette opinion.

Mode de désignation du potentiel Premier ministre du NFP : ses électeurs sont partagés mais penchent plutôt pour un vote des députés

Concernant le mode de désignation du potentiel Premier ministre du NFP, 41% de ses électeurs préfèrent un vote des députés NFP, 35% un accord entre chefs de parti (24% n’ont pas d’opinion). Cette répartition est identique quelle que soit la composante politique du NFP.

Au global, un Français sur deux n’a pas d’avis sur le sujet. Ils penchent légèrement pour un vote des députés (29% contre 22%).

Si le NFP parvient à un accord sur le potentiel Premier ministre, l’opinion est très divisée entre la nomination de cette personnalité à Matignon ou la recherche d’une coalition plus large

36% des Français estiment que dans cette hypothèse, Emmanuel Macron ne devrait pas nommer cette personnalité au poste de Premier ministre et devrait plutôt rechercher une alliance plus large regroupant une majorité absolue de députés, notamment 6 électeurs sur 10 du RN, de LR et la moitié de ceux d’Ensemble.

32% pensent au contraire qu’il devra la nommer car c’est le NFP qui a eu le plus de députés élus (même sans avoir la majorité absolue), notamment 7 électeurs sur 10 du NFP, ainsi qu’un quart de ceux d’Ensemble et de LR.

32% ne parviennent pas à se positionner sur ce sujet, notamment la moitié des abstentionnistes, 3 électeurs sur 10 du RN et un quart de ceux d’Ensemble.

Qui au poste de Premier ministre ? Aucune personnalité n’obtient une majorité de soutien.

Jordan Bardella et Gabriel Attal sont ceux qui recueillent le plus d’approbation : le président du RN est fortement soutenu par son électorat mais pas au-delà ; le Premier ministre démissionnaire rassemble les électorats Ensemble et LR

A gauche, c’est Raphaël Glucksmann qui est en tête, en rassemblant une partie de la gauche et de l’électorat Ensemble

35% des Français souhaitent que Jordan Bardella soit le prochain Premier ministre (stable par rapport à la semaine dernière), 34% (-4) Gabriel Attal , 27% (-4) Raphaël Glucksmann, 24% (-2) François Ruffin et 21% Olivier Faure (-3). Les autres personnalités obtiennent l’approbation de moins de 20% des Français. A noter que Laurence Tubiana obtient 14% de soutien pour être nommée au poste de Première ministre.

  • Jordan Bardella : il « fait le plein » auprès de son électorat (82%) mais convainc peu au-delà
  • Gabriel Attal : il convainc l’électorat Ensemble (71%) et une majorité de celui de LR (62%)
  • Raphaël Glucksmann : il a le soutien de la moitié de l’électorat NFP (52%) et une partie de celui d’Ensemble (38%) et de LR (36%). L’électorat NFP est très divisé à propos de Raphaël Glucksmann (plus de 60% des sympathisants écologistes et PS approuvent, contre moins de 30% de ceux de LFI).
  • François Ruffin : il a le soutien de la moitié de l’électorat NFP (49%).
  • Olivier Faure : il a le soutien d’une partie de l’électorat NFP (44%) et de celui d’Ensemble (28%). L’électorat NFP est également divisé pour François Ruffin et Olivier Faure, mais dans une moindre mesure par rapport à Raphaël Glucksmann.

Présidence de l’Assemblée Nationale : reflet de la division et du rapport de force dans le pays, le RN et le NFP au coude-à-coude pour occuper ce poste

30% des Français n’ont pas d’avis sur le camp politique duquel doit être issu le ou la prochain(e) Président(e) de l’Assemblée Nationale, dont l’élection a lieu ce jeudi.

25% souhait qu’il soit issu du RN (dont 76% parmi les électeurs RN), 24% du NFP (dont 75% des électeurs NFP), 12% du camp présidentiel (dont 46% de l’électorat Ensemble et 20% de l’électorat LR), 9% de LR (dont 44% des électeurs LR).

Tentative d’assassinat de Donald Trump : l’opinion approuve la critique de Gérald Darmanin à l’égard de certaines personnalités politiques françaises qui encourageraient à la violence contre des responsables politiques

Ce lundi, à propos de la tentative d’assassinat de Donald Trump, Gérald Darmanin a déclaré que : « Chacun devrait mesurer ce qui se passe aux États-Unis, en tirer des conséquences pour la France ; (…) la violence politique va de pair avec le bruit, la fureur, les appels à la sédition et parfois les appels à la violence. (…) » et a notamment évoqué la responsabilité que peuvent avoir certaines personnalités politiques à travers « leurs paroles extrêmement violentes ».

66% des Français pensent eux aussi que les propos de certaines personnalités politiques encouragent la population à commettre des actes violents contre des responsables politiques.

Cette opinion est partagée par une majorité auprès de l’ensemble des électorats (mais dans une moindre mesure auprès de l’électorat NFP : 60%).


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Crédits image : Wikimédia commons / Richard Ying et Tangui Morlier