Politique : la rentrée de l’exécutif face à l’attente de résultats

S’ils sont relativement confiants pour leur avenir personnel, les Français restent pessimistes sur le futur de la société française.

64% des Français sont pessimistes sur l’avenir de la société française (17% très pessimiste et 47% assez pessimiste), et 36% sont optimistes (3% très optimiste et 33% assez optimiste). Le niveau général de pessimisme sur l’avenir de la société française a reculé de 3 points en un an (étude ELABE pour BFMTV les 21 et 22 août 2018).

Le pessimisme sur l’avenir de la société française est largement majoritaire dans la plupart des catégories d’âge et sociales. Seuls les 18-24 ans et les catégories sociales aisées sont partagés sur ce point : les 18-24 ans sont 51% à être pessimistes et 48% à être optimistes (1% n’expriment pas d’opinion) et les catégories sociales aisées sont 55% à être pessimistes et 44% à être optimistes (1% n’expriment pas d’opinion).

Politiquement, on observe des écarts importants entre les différents électorats de l’élection présidentielle de 2017. Les plus pessimistes sur l’avenir de la société française sont les électeurs du 1er tour de Marine Le Pen (83%), suivis par les abstentionnistes (69%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (69%), de Benoît Hamon (56%) et de François Fillon (55%), et enfin les électeurs d’Emmanuel Macron qui ne sont qu’une minorité à se dire pessimistes sur l’avenir de la société française (44%)

Concernant son avenir personnel, 62% des Français sont optimistes (9% très optimiste et 53% assez optimiste) et 38% sont pessimistes (7% très pessimiste et 31% assez pessimiste). Le niveau général d’optimiste sur son avenir personnel est en hausse de 2 points en un an (étude ELABE pour BFMTV les 21 et 22 août 2018).

Cet optimisme pour soi est majoritaire parmi l’ensemble des catégories d’âge et sociales de la population et est fortement corrélé à l’âge. En effet, l’optimisme décroit avec l’âge passant de 83% chez les 18-24 ans à 54% chez les plus de 65 ans.

Alors que dans l’ensemble des catégories d’agglomérations urbaines, près des deux tiers des Français sont optimistes sur leur avenir personnel, les habitants des communes rurales sont partagés puisque la moitié d’entre eux est optimiste (50%) et l’autre moitié est pessimiste sur son avenir (50%).

D’un point de vue politique, les électeurs d’Emmanuel Macron au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 sont les plus optimistes en leur avenir personnel (80%), suivis des électeurs de François Fillon (68%), des abstentionnistes (57%) et des électeurs de Benoît Hamon (56%). Enfin les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen sont partagés entre optimistes (respectivement 52% et 49%) et pessimistes (respectivement 48% et 51%).

Bien que toujours majoritaire, le sentiment que le pouvoir d’achat s’est réduit ces derniers mois est en net recul par rapport à octobre 2018 (-20 points).

Interrogés sur l’évolution de leur pouvoir d’achat, les Français sont 54% à estimer que celui-ci s’est plutôt réduit lors de ces derniers mois (-20 points par rapport à l’étude ELABE pour BFMTV du 31 octobre 2018), 39% qu’il est resté stable (+20 points) et 7% qu’il a plutôt augmenté (=).

Parmi les Français qui perçoivent le plus négativement l’évolution de leur pouvoir d’achat, on trouve notamment les femmes (60% s’est plutôt réduit, contre 48% pour les hommes) et les personnes âgées de 65 ans et plus (67%).

Politiquement, ce sont les électeurs de Marine Le Pen au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 qui jugent le plus fortement que leur pouvoir d’achat s’est plutôt réduit lors de ces derniers mois (67%), suivis des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (63%), des abstentionnistes (55%) et des électeurs de François Fillon (53%). Les électeurs de Benoît Hamon sont partagés (48% s’est plutôt réduit et 43% est resté stable), alors que les électeurs d’Emmanuel Macron sont une majorité à estimer que leur pouvoir d’achat est resté stable ces derniers mois (50% contre 40% s’est plutôt réduit).

Par rapport au 31 octobre 2018, les évolutions les plus fortes s’observent auprès des 18-24 ans qui étaient 60% à avoir le sentiment que leur pouvoir d’achat s’était plutôt réduit alors qu’ils ne sont plus que 33% à exprimer cette opinion aujourd’hui (-27 points) et auprès des professions intermédiaires chez qui cette opinion est passée de 73% à 47% (-26 points). Chez les habitants des communes rurales ce sentiment est passé de 79% à 58% (-21 points), chez les personnes âgées de 65 ans et plus de 84% à 67% (-17 points) et chez les femmes de 76% à 60% (-16 points).

La moitié des Français estime que la situation de l’emploi est restée stable.

Interrogés sur la situation de l’emploi, 51% des Français estiment que celle-ci est restée stable, 31% qu’elle s’est détériorée, 17% qu’elle s’est améliorée et 1% n’ont pas d’opinion sur cette question.

Parmi l’ensemble des catégories d’âge et sociales, le sentiment que la situation de l’emploi est stable arrive en tête. Derrière, le sentiment de détérioration s’exprime davantage chez les 18-24 ans (37%), les 25-34 ans (39%), et les catégories sociales populaires et moyennes (39%).

Parmi l’ensemble des électorats de l’élection présidentielle de 2017, le sentiment que la situation de l’emploi est stable arrive en tête, sauf au sein des électeurs de Marine le Pen qui sont 50% à estimer que celle-ci s’est détériorée. A noter que les électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon sont respectivement 36% et 27% à juger que la situation de l’emploi s’est améliorée ces derniers mois (+19 et +10 points par rapport à la moyenne des Français).

Près de 6 Français sur 10 jugent que la politique de l’exécutif n’a pas changé depuis le mouvement des « gilets jaunes » et le grand débat national, 4 sur 10 qu’elle a été modifiée sur quelques aspects.

58% des Français considèrent que la politique d’Emmanuel Macron et du gouvernement d’Edouard Philippe n’a pas changé depuis le mouvement des « gilets jaunes » et la fin du grand débat national, 40% estiment qu’elle a été modifiée sur quelques aspects et 2% qu’elle a changé significativement.

Socialement, ce sont les 35-49 ans (72%) et les catégories sociales populaires et moyennes (73%) qui jugent les plus fortement que la politique de l’exécutif n’a pas changé, alors que les retraités sont la catégorie sociale qui perçoit le plus des modifications dans la politique de l’exécutif (56%).

Politiquement, les électeurs de Marine Le Pen (76%), de Jean-Luc Mélenchon (72%) et les abstentionnistes (66%) sont majoritaires à estimer que la politique de l’exécutif n’a pas changé depuis le mouvement des « gilets jaunes » et le grand débat national. Les électeurs de François Fillon et de Benoît Hamon sont partagés puisque respectivement 48% et 51% jugent que la politique de l’exécutif a été modifiée sur quelques aspects et 48% et 44% qu’elle n’a pas changé. Seuls les électeurs d’Emmanuel Macron sont une large majorité à estimer que la politique de l’exécutif a été modifiée sur quelques aspects (68%).

Un tiers seulement des Français considèrent que le style et la méthode de l’exécutif ont changé depuis le mouvement des « gilets jaunes » et le grand débat national.

66% des Français jugent que le style et la méthode d’Emmanuel Macron et du gouvernement d’Edouard Philippe n’ont pas changé depuis le mouvement des « gilets jaunes » et la fin du grand débat national (31% n’ont pas changé du tout et 35% n’ont pas vraiment changé) et 34% que leur style et méthode ont changé (4% ont significativement changé et 30% ont un peu changé).

Parmi l’ensemble des catégories d’âge et sociales, le sentiment que le style et la méthode de l’exécutif n’ont pas changé est majoritaire. Seules les personnes âgées de 65 ans et plus sont plutôt partagées sur cette question puisque seulement une courte majorité (52%) partage cette opinion.

D’un point de vue politique, l’ensemble des électorats du 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 juge que le style et la méthode de l’exécutif n’ont pas changé (de 81% chez les électeurs de Marine Le Pen à 56% chez les électeurs de François Fillon), sauf les électeurs d’Emmanuel Macron qui sont 6 sur 10 à estimer que le style et la méthode de l’exécutif ont changé depuis le mouvement des « gilets jaunes » et le grand débat national.

Les trois sujets dont l’exécutif doit s’occuper prioritairement selon les Français : le pouvoir d’achat (50%), la situation des urgences hospitalières (42%) et la lutte contre le dérèglement climatique (36%).

Interrogés sur les sujets sur lesquels Emmanuel Macron et le gouvernement doivent concentrer prioritairement leurs actions dans les prochains mois, les Français sont :50% à avoir cités le pouvoir d’achat (dont 25% en 1er), ce sujet est notamment cité par les 35-49 ans (61%), les catégories sociales populaires et moyennes (63%) et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 (66%). –42% à avoir cités la situation des urgences hospitalières (dont 13% en 1er), ce sujet est notamment cité par les femmes (50%), les personnes âgées de 65 ans et plus (55%) et les électeurs de Benoît Hamon (61%) et de Jean-Luc Mélenchon (52%). –36% à avoir cités la lutte contre le dérèglement climatique (dont 14% en 1er), ce sujet est notamment cité par les 18-24 ans (56%), les catégories sociales aisées (41%) et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (55%) et de Benoît Hamon (52%). –33% à avoir cités la lutte contre le chômage (dont 10% en 1er),  ce sujet est notamment cité par les 50-64 ans (40%). –et 29% à avoir cité la réforme des retraites (dont 9% en 1er), ce sujet est notamment cité par les 50-64 ans (42%) et les électeurs d’Emmanuel Macron (39%) et de François Fillon (39%). –

Suivent le niveau des impôts (22%), l’immigration (21%), la sécurité (17%), la dette publique (16%), la lutte contre le terrorisme (12%), le logement (9%), la place de la France dans le monde (4%), la réforme du lycée (4%) et la réforme de la Procréation médicalement assistée (PMA) (2%).

Crédits image : Chatsam / Wikimedia commons