Réformes de l’exécutif : près de 7 Français sur 10 demandent une pause

Plus de deux tiers des Français (69%) considèrent que le gouvernement doit faire une pause dans les réformes annoncées (retraites, assurance chômage, réforme de l’Etat, etc.)

18% des Français estiment que le gouvernement doit ralentir le rythme des réformes mais sans changer de cap, seulement 8% considèrent que le gouvernement doit continuer à suivre l’agenda des réformes annoncées et 4% qu’il doit même accélérer le rythme de celles-ci.

Certaines catégories de Français expriment de manière plus forte que la moyenne une volonté de pause dans les réformes annoncées. Ces catégories sont:

-les femmes (74%, +5 par rapport à la moyenne des Français),

-les 50-64 ans (75%, +6),

-les catégories sociales inférieures (77%, +8)  – en particulier chez les ouvriers (80%, +11) – ,

-et les Français résidants en communes rurales (76%, +7).

Alors que parmi les Français qui souhaitent un ralentissement mais pas un changement de cap, on trouve une surreprésentation :

-des 65 ans et plus (23%, +5),

-des catégories sociales supérieures (25%, +7),

-et des résidants de l’agglomération parisienne (24%, +6).

Politiquement, ce sont les sympathisants de gauche – socialiste et non-socialiste (82%, +13) –, du Rassemblement National (82%, +13) et les Français sans préférence partisane (76%, +7) qui s’expriment le plus fortement en faveur d’une pause dans les réformes. De manière moins prononcée, les sympathisants de droite sont aussi majoritaires à penser de la sorte (60%, -9). Au contraire, les sympathisants de La République en Marche ! et du MoDem ne sont que 26% (-43) à être en faveur d’une pause dans les réformes, la majorité d’entre eux (52%, +34) pensent que le gouvernement doit certes ralentir le rythme des réformes mais sans changer de cap.

Les réformes menées par le Gouvernement depuis l’élection d’Emmanuel Macron sont perçues comme inefficaces économiquement et injustes socialement

87% des Français trouvent que les réformes menées ne sont pas efficaces pour améliorer leur pouvoir d’achat, 87% que les efforts ne sont pas équitablement répartis selon les capacités de chacun, 86% qu’elles ne sont pas efficaces pour réduire les inégalités entre les territoires, 74% pas efficace pour réduire les déficits publics, et 70% pas efficace pour relancer la compétitivité des entreprises ; enfin, 57% trouvent que les réformes menées ne sont pas conformes aux engagements de la campagne.

Sur l’ensemble de ces critères d’évaluations des réformes menées, on trouve un certain nombre de clivages entre différents catégories de la population :

-Les hommes jugent moins durement les réformes menées que les femmes.

-Les 18-24 sont plus bienveillants vis-à-vis des réformes que les autres catégories d’âge

-Les catégories sociales supérieures jugent moins négativement les réformes menées alors que les catégories sociales inférieures sont elles plus négatives vis-à-vis de celles-ci.

-Politiquement, ce sont les Français sans préférence partisane et les sympathisants RN qui jugent le plus négativement les réformes menées (plus de 80% de jugements négatifs sur 5 des 6 critères), suivis par les sympathisants de gauche et de droite (plus de 80% de jugements négatifs sur 3 des 6 critères).

-Les sympathisants de LaREM et du MoDem jugent positivement les réformes sur trois critères : leur conformité aux engagements de la campagne, leur efficacité pour relancer la compétitivité des entreprises, et leur efficacité pour réduire les déficits publics.

-Enfin, on observe qu’une courte majorité (52%) des électeurs de François Fillon au premier tour de l’élection Présidentielle trouvent que les réformes menées sont conformes aux engagements de campagne d’Emmanuel Macron.

La majorité des Français (51%) considère que c’est en remettant à plat la fiscalité (gel des hausses, réduction des niches fiscales, etc.) que le Gouvernement devrait répondre à la mobilisation des « gilets jaunes »

36% des Français estiment que la réponse à apporter est une augmentation des salaires, 32% une réduction des dépenses publiques, 31% une augmentation des minimas sociaux et des retraites, 28% l’organisation d’une grande consultation nationale sur la fiscalité, la transition écologique et le pouvoir d’achat, et 17% de donner plus de moyens aux services publics (hôpitaux, écoles, etc.).

La remise à plat de la fiscalité est en moyenne plus soutenue par les 35-49 ans (56%, +5 par rapport à la moyenne des Français), les résidants de l’agglomération parisienne (56%, +5), les sympathisants de LaREM et du MoDem (60%, +9) et les sympathisants de droite (56%, +5).

Les solutions portant sur le niveau de revenus des Français sont surtout soutenus par les 18-24 ans (54%, +18), les 25-34 (51%, +15), les catégories sociales inférieures (52%, +16), et les salariés du privé (42%, +10) et du public (46%, +14) pour l’augmentation des salaires, et par les 65 et plus (46%, +15) et les retraités (45%, +14) pour l’augmentation des minimas sociaux et des retraites.

La réduction des dépenses publiques est choisie comme réponse appropriée à la mobilisation des « gilets jaunes » notamment par les cadres (40%, +8), les résidants de l’agglomération parisienne (39%, +7), par les sympathisants de LaREM et du MoDem (37%, +5), les sympathisants de droite (47%, +15), et majoritairement par les électeurs de François Fillon (55%, +23).

Par rapport à la moyenne des Français, l’organisation d’une grande consultation nationale est davantage choisie comme une réponse prioritaire par les catégories sociales supérieures (34%, +6) et par les sympathisants de LaREM et du Modem (39%, +11).

Enfin, donner plus de moyens aux services publics est une réponse plus fréquemment choisie parmi les sympathisants de gauche (24%, +7).

 

Crédits image : Remi Mathis / Wikimedia Commons