Les Français et les propos de François Bayrou sur l’immigration / Les Français et les négociations sur le budget

Sentiment de « submersion migratoire » dans la population : l’opinion publique fait le même constat que François Bayrou

74% des Français partagent le constat fait par le Premier ministre qu’il y a aujourd’hui dans la population un sentiment de « submersion migratoire ».

Ce constat est très largement partagé par les électorats du RN (93%), de LR (91%) et d’Ensemble (75%).

Alors que les responsables politiques de gauche ont fortement critiqué les propos de François Bayrou, les électeurs du NFP sont eux très divisés (y compris ses différentes composantes) : 44% font le même constat que François Bayrou à propos de l’existence de ce sentiment de « submersion » (58% parmi les sympathisants PS), 56% ne le partagent pas (42% chez ceux du PS).

A noter que plus de 70% des plus de 25 ans font le même constat, alors que les moins de 25 ans sont plus partagés (57% « oui » / 41% « non »).

Ainsi, une majorité de Français (64%) jugent qu’il a eu raison d’utiliser cette expression « submersion migratoire » pour désigner ce sentiment.

Si près de la moitié des électeurs NFP (44%) partagent le constat fait par François Bayrou, ils ne sont que 25% à approuver son utilisation de l’expression « submersion migratoire » (21% auprès des sympathisants LFI, mais 49% chez ceux du PS). 90% des électeurs RN, 77% de ceux de LR et 72% de ceux d’Ensemble lui donnent raison.

Et près de 7 Français sur 10 partagent ce sentiment

67% jugent, à titre personnel, qu’il y a une « submersion migratoire » en France.

Cette opinion est très largement partagée auprès des électeurs RN (92%), LR (81%) et dans une moindre mesure Ensemble (67%).

En revanche, « seuls » 29% des électeurs NFP y adhèrent. A noter un écart entre les électeurs LFI (24%) et PS (43%).

A nouveau, les moins de 25 ans se démarquent : 48% partagent cette opinion (contre plus de 60% par rapport aux autres classes d’âge).

Comme François Bayrou, 7 Français sur 10 ne remettent pas en cause l’apport positif de l’immigration mais « à condition que cela ne dépasse pas une proportion »

71% des Français sont d’accord avec les propos de Bayrou : « Je pense que les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion ».

Cette position est très largement soutenue par les électeurs Ensemble (94%) et LR (86%). Pour des raisons probablement différentes, les électeurs RN (69%) et NFP (60%) soutiennent en majorité mais sont plus partagés. Au sein du NFP, 70% des sympathisants PS et 68% de ceux d’EELV sont d’accord avec les propos de François Bayrou, contre 51% parmi les sympathisants LFI.


Motion de censure : l’opinion reste majoritairement opposée, mais la critique se renforce à gauche

58% des Français sont opposés à l’adoption d’une motion de censure et au renversement du gouvernement. SI cette opinion reste majoritaire, elle recule de 4 points en 15 jours.

Alors que 52% des électeurs NFP (et 68% des sympathisants PS) étaient opposés à la censure il y a 15 jours, ce score recule de 9 points auprès des électeurs NFP (43%) et de 10 points auprès des sympathisants PS (58%).

Les électeurs RN restent assez divisés mais penchent toujours légèrement pour une non-censure (57%).

89% des électeurs Ensemble et 70% de ceux de LR restent opposés à la censure.

« Concessions » sur le budget (rejet des 7 heures non rémunérées, de la baisse des remboursements de santé, et de la suppression de 400 postes dans l’éducation nationale) : une majorité donne raison au Premier ministre

Environ 6 Français sur 10 donne raison à François Bayrou sur le rejet des mesures visant à :

  • Instaurer 7 heures de travail supplémentaires non rémunérées pour financer les dépenses vieillesse (64%)
  • Baisser de 5% le remboursement par l’Assurance maladie des consultations médicales et des médicaments (58%)
  • Supprimer 4 000 postes dans l’Education Nationale (55%)

Cette opinion est partagée parmi toutes les catégories de population et tous les électorats. A noter un écart entre les actifs (71%) et les retraités (52%) sur le refus de François Bayrou des 7 heures non rémunérées pour financer les dépenses vieillesse.

Proposition d’Astrid Panosyan-Bouvet de faire contribuer les retraités qui gagnent au moins 2 000 / 2500 € : 6 Français sur 10 y sont opposés (les retraités très largement, les actifs plus partagés)

62% des Français sont opposés à la proposition de la ministre du Travail consistant à faire contribuer les retraités qui gagnent plus de 2 000 ou 2 500 € net (environ 30 à 40% des retraités) au financement de la branche « autonomie » de la protection sociale (personnes âgées et handicapées) par une hausse de leurs cotisations, estimant qu’il ne fallait pas que cet effort soit porté uniquement par les entreprises et les travailleurs.

78% des retraités y sont opposés, alors que les actifs sont divisés : 55% s’y opposent, 44% y sont favorables.

Politiquement, tous les électorats y sont majoritairement opposés (60% au NFP, 56% chez Ensemble, 63% chez LR) et de manière très franche chez les électeurs RN (72%).

L’opinion publique soutient la volonté de négociation du PS, y compris au sein du NFP

70% des Français estiment que le Parti Socialiste à raison de négocier avec le gouvernement et d’essayer d’obtenir un compromis, en échange d’un engagement de ne pas censurer le gouvernement si son avis est suffisamment pris en compte.

Cette opinion est largement partagée par les électorats des forces représentées au gouvernement (95% parmi les électeurs Ensemble et 89% parmi ceux de LR), mais également par 69% des électeurs RN et 61% de ceux du NFP. Au sein du NFP, l’attitude du PS est très largement soutenue par ses sympathisants (78%) et par ceux d’EELV (82%) ; les sympathisants LFI sont partagés : 56% critiquent l’attitude du PS alors que 44% leur donnent raison.

Seuls 28% estiment que le Parti Socialiste a tort de négocier avec le gouvernement et que cela ne respecte pas le programme et le vote des électeurs du Nouveau Front Populaire.

Priorités du gouvernement : le pouvoir d’achat reste n°1 mais recule, devant la santé en progression, la sécurité et l’immigration. Si elle reste en retrait, la préoccupation pour l’emploi progresse

48% des Français citent le pouvoir d’achat comme une des trois priorités d’action du gouvernement de François Bayrou (-5 points par rapport au 8 janvier 2025). Il s’agit du point le plus bas depuis 2 ans et demi.

Plus loin, 33% citent la santé (+3), 29% la sécurité (-1), 27% l’immigration (-2) et la dette publique (24%, -5).

La préoccupation pour l’emploi progresse de 6 points, à 18%.

Les électeurs NFP citent avant tout le pouvoir d’achat (43%), la santé (39%), les inégalités sociales (38%), l’écologie (33%) et l’éducation (28%).

Ceux du RN évoquent d’abord l’immigration (55%), le pouvoir d’achat (51%) et la sécurité (42%).

Ceux d’Ensemble choisissent en premier lieu la dette publique (41%), le pouvoir d’achat (36%), la santé (32%) et la sécurité (32%).

Ceux de LR citent avant tout le pouvoir d’achat (42%), l’immigration (42%), la dette publique (40%) et la sécurité (34%).


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