Seule une minorité de Français (36%) s’intéresse à la campagne pour la primaire de la droite. L’intérêt atteint toutefois 64% parmi les sympathisants de la droite et du centre, cœur de cible du scrutin.
Bien qu’ouverte à l’ensemble des personnes en âge de voter et inscrites sur les listes électorales, la primaire de la droite et du centre qui aura lieu les 20 et 27 novembre prochains n’en conserve pas moins un caractère partisan. C’est ainsi qu’une large majorité de sympathisants UDI (73%) ou LR (71%) déclarent s’y intéresser, contre 33% des sympathisants de gauche, 30% de ceux du Front National et seulement 24% des personnes n’exprimant aucune préférence partisane.
D’un point de vue sociodémographique et professionnel, c’est auprès des personnes âgées de 65 ans et plus que la campagne pour la primaire de la droite et du centre suscite le niveau d’intérêt le plus élevé (44% contre 30% chez les 35-49 ans, par exemple), de même qu’auprès des cadres et des professions intellectuelles supérieures (38% contre 30% dans les milieux populaires).
Alain Juppé (39%) devance Nicolas Sarkozy (19%) en termes de souhaits de désignation comme candidat de la droite à l’élection présidentielle.
Etant précisé qu’il ne s’agit pas ici d’intentions de vote mais de souhaits exprimés par l’ensemble de l’échantillon mêlant par définition votants et non votants au scrutin de novembre, le maire de Bordeaux apparaît comme le candidat souhaité pour la droite à l’élection présidentielle par une majorité relative de Français (39%). Nicolas Sarkozy arrive en deuxième position (19%), suivi par Bruno Le Maire (11%). Tous les autres candidats à la primaire sont crédités d’un score inférieur à 10%.
Toutefois, auprès des sympathisants de la droite et du centre, desquels seront issus une majorité d’électeurs à la primaire, les préférences exprimées s’avèrent nettement plus contrastées, Nicolas Sarkozy obtenant un score nettement supérieur à sa moyenne nationale (32%) et par conséquent plus proche de celui d’Alain Juppé (41%). La hiérarchie des souhaits s’avère même inversée auprès des seuls sympathisants LR, lesquels placent en tête de leurs préférences l’ancien chef de l’Etat (47%), loin devant Alain Juppé (34%). A l’inverse, les sympathisants du centre soutiennent massivement Alain Juppé avec 55% des souhaits en sa faveur au MoDem et 54% à l’UDI.
Alors que beaucoup craignent voire parient sur l’élimination de la gauche au premier tour de l’élection présidentielle, notons enfin que 51% des sympathisants de gauche et jusqu’à 67% de ceux du Parti Socialiste affirment souhaiter la désignation d’Alain Juppé comme le candidat de la droite à l’élection présidentielle. Les sympathisants du Front National apparaissent quant à eux sensiblement plus favorables à l’ancien Président de la République (33%) qu’au maire de Bordeaux (20%).
Alain Juppé s’impose auprès des Français et des sympathisants de la droite et du centre, en particulier sur sa capacité à rassembler les Français. Nicolas Sarkozy prend toutefois l’ascendant sur la lutte contre la menace terroriste. Mais auprès des sympathisants LR la logique s’inverse.
Sur les 5 dimensions testées que sont la capacité à « rassembler les Français », « lutter contre la menace terroriste », « redresser l’économie française et créer des emplois », « diminuer les déficits publics » et « réduire les inégalités sociales », Alain Juppé est perçu comme le candidat à la primaire le plus en capacité de répondre à chacun de ces éléments s’il est élu Président de la République (entre 34% et 44% de citations selon la dimension testée), devant Nicolas Sarkozy (entre 15% et 19%) sauf pour « lutter contre la menace terroriste » où Nicolas Sarkozy s’impose légèrement (33%) devant Alain Juppé (30%). Les autres candidats sont plus en retrait et ne dépassent jamais 12%.
Auprès des sympathisants de la droite et du centre, le constat est globalement le même : Alain Juppé s’impose sur 4 des 5 dimensions testées (entre 38% et 54%), devant Nicolas Sarkozy (entre 22% et 32%), alors qu’il est toujours devancé par l’ancien chef de l’Etat sur la capacité à « lutter contre la menace terroriste » (49% pour Nicolas Sarkozy, 32% pour Alain Juppé).
Auprès des sympathisants LR, la logique s’inverse : Nicolas Sarkozy s’impose sur la plupart des dimensions (entre 35% et 61%) devant Alain Juppé (entre 24% et 35%) hormis sur sa capacité à « rassembler les Français » (35% contre 47% pour Alain Juppé) où il est toujours devancé par ce dernier (47%). Sur sa capacité à « réduire les inégalités sociales », Nicolas Sarkozy est au même niveau qu’Alain Juppé (35% chacun).
Télécharger ici : Les Français et la primaire de la droite et du centre / Sondage ELABE pour BFMTV