2 Français sur 3 ne croient pas en la baisse d’impôts annoncée par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a annoncé lors de son intervention le 25 avril dernier qu’il souhaitait baisser « significativement » l’impôt sur le revenu « pour ceux qui travaillent ». Cette annonce n’est pas jugée crédible pour 66% des Français (+3 par rapport au 26 avril), et pas du tout crédible pour 1 Français sur 5. A l’inverse, cette baisse est vraisemblable pour 34% des Français (-3).
Cette annonce n’apparait pas crédible pour une majorité des Français, et ce, au sein de toutes les catégories de population.
Sur un plan politique, seuls les électeurs d’Emmanuel Macron au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 sont une majorité à juger cette annonce crédible (66%, -1).
Les électeurs de François Fillon sont partagés : 53% « pas crédible » (stable), 47% « crédible » (stable).
La crédibilité de cette annonce est fortement remise en cause par les autres électorats : 83% (+13) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ne croient pas en une baisse d’impôt, 79% (stable) des électeurs de Marine Le Pen et 73% (-5) des abstentionnistes.
Pour baisser les impôts, 8 Français sur 10 approuvent la suppression de certaines niches fiscales pour les entreprises et la réduction de la dépense publique. En revanche 64% des Français sont opposés à l’augmentation du temps de travail.
Interrogés sur 3 pistes évoqués par Emmanuel Macron pour faire baisser l’impôt sur le revenu :
- 82% des Français déclarent être d’accord pour supprimer certaines niches fiscales, dont 39% tout à fait d’accord
- 80% sont d’accord pour réduire de la dépense publique, dont 48% tout à fait d’accord
- En revanche 64% des Français ne sont pas d’accord pour augmenter le temps de travail, dont 30% pas du tout d’accord
La suppression de certaines niches fiscales pour les entreprises et la réduction de la dépense publique rencontrent l’approbation de la majorité des Français au sein de toutes les catégories de population.
Toutefois l’intensité de cette approbation diffère selon l’âge (respectivement 22 et 20 points d’écart entre les 18-24 ans et les 65 ans et plus), et selon le segment politique :
- Pour ces deux mesures, les électeurs d’E. Macron sont très majoritairement favorables (92% et 89%).
- Pour la baisse de la dépense publique, les électeurs de François Fillon l’approuvent fortement (93%), alors que les électeurs de gauche sont plus nuancés (63% J-L. Mélenchon et 62% B. Hamon).
L’augmentation du temps de travail est un sujet qui clive l’opinion publique.
- En soutien, 70% des électeurs de François Fillon approuvent cette mesure
- Les électeurs d’E. Macron sont partagés (52% d’accord, 48% pas d’accord)
- En opposition, 82% des électeurs de J-L Mélenchon, 81% de ceux de B. Hamon et 73% de Marine Le Pen n’approuvent pas l’augmentation du temps de travail.
Au-delà du segment politique, cette proposition est plus favorablement accueillie chez les retraités (51% d’accord), que chez les actifs qu’ils soient cadres (36%), employés (25%), ouvriers (24%) ou professions intermédiaires (24%).
La majorité des Français juge négativement l’impact de la politique de l’exécutif
La politique menée par l’exécutif en matière économique et fiscale est négativement perçue par une majorité de Français :
- Une minorité de Français considère qu’elle est conforme aux engagements de campagne d’Emmanuel Macron (38%, -5 points en 5 mois), et 61% (+4) qu’elle n’est pas conforme à ses engagements.
- 32% estiment qu’elle est efficace pour relancer l’économie, et 67% inefficace
- 28% qu’elle va permettre d’améliorer la situation du pays, et 71% qu’elle ne va pas améliorer la situation du pays
- 26% (+13) qu’elle est juste et que les efforts sont équitablement répartis selon les capacités de chacun, contre 73% (-14) injuste.
Ce constat négatif est partagé par l’ensemble des catégories de population, et encore plus largement par les électeurs de J-L. Mélenchon, de Marine Le Pen, de B. Hamon et par les abstentionnistes. Cette perception est également particulièrement négative chez les ouvriers, les employés et les habitants des communes rurales.
Seuls les électeurs d’E. Macron ont une perception plutôt positive de l’action de l’exécutif (entre 54% et 70% d’opinion positive selon l’item).
Bien que crédité d’un faible taux d’approbation, l’équité de la politique fiscale d’Emmanuel Macron gagne 13 points en 5 mois. Mesuré pour la dernière fois en plein mouvement des gilets jaunes et avant les annonces d’Emmanuel Macron de mi-décembre, elle connait un fort rebond chez les électeurs d’Emmanuel Macron (+24 points, de 30% à 54%) et de François Fillon (+23%, de 15% à 38%).
Télécharger ici : Les Français et la politique fiscale d’Emmanuel Macron / Sondage ELABE pour Les Echos, Radio Classique et l’Institut Montaigne