Rythme des réformes : seuls 30% des Français estiment que la cadence est bonne. 43% la jugent trop rapide.
30% des personnes interrogées par Elabe pour BFMTV estiment que le rythme des réformes engagées par Emmanuel Macron et son gouvernement est « juste ce qu’il faut », un score en baisse de 14 points par rapport à la mesure réalisée il y a sept mois (27 et 28 février 2018). Alors que l’adhésion à l’égard du rythme des réformes était relativement stable sur les premiers mois du quinquennat (entre septembre 2017 et février 2018), ce soutien chute nettement au sein de l’opinion publique.
La proportion de Français jugeant le rythme trop rapide est en hausse de 9 points et atteint 44%.
La perception d’un rythme trop lent concerne un Français sur quatre (25%, +5).
De façon générale, l’adhésion au rythme actuel des réformes est en baisse auprès de l’ensemble des catégories de population, et plus particulièrement auprès des Français les plus âgés (-25 points parmi les personnes âgées de 65 ans et plus).
Le sentiment d’un rythme « trop rapide » domine auprès des plus de 35 ans, classes moyennes, classes populaires et retraités. Les cadres et les Français de moins de 35 ans se montrent plus partagés.
D’un point de vue politique, 52% (-4) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 49% (+11) de ceux de Marine Le Pen jugent le rythme des réformes trop rapide. Respectivement 27% et 30% le trouvent trop lent, et seuls 20% et 21% le trouvent adapté.
Alors qu’une majorité des électeurs de François Fillon approuvait la cadence des réformes en février dernier (56%), ce taux est en chute de 20 points et ces derniers apparaissent très partagés : 36% juste ce qu’il faut, 35% trop rapide (+10), 28% trop lent (+11).
Le soutien au rythme actuel s’effrite nettement chez les électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron, même s’il reste majoritaire : 55% juste ce qu’il faut (-19), 27% trop rapide (+11), 17% trop lent (+7).
Malgré les annonces gouvernementales, près de 3 Français sur 4 ne croient pas aux baisses d’impôts pour les ménages
Alors que le gouvernement a annoncé lundi dernier une baisse de 6 milliards d’euros des impôts sur les ménages, 73% jugent que cette annonce n’est pas crédible. Quel que soit l’âge ou la catégorie sociale, l’annonce ne convainc pas à date.
Si les électeurs de Marine Le Pen (85%), Jean-Luc Mélenchon (75%) et François Fillon (71%) sont une large majorité à ne pas croire à ces baisses d’impôts, les électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour doutent également : « seuls » 49% jugent l’annonce crédible, 50% qu’elle ne l’est pas.
31% des Français pensent qu’ils bénéficieront des baisses d’impôt annoncées par le gouvernement
Alors que le gouvernement a annoncé vouloir présenter un budget favorable aux personnes qui « travaillent », l’ensemble des catégories de population affirme majoritairement qu’elles ne bénéficieront pas de ces baisses d’impôts.
Cependant, ce sont les catégories populaires (ouvriers et employés) qui ont le plus le sentiment de pouvoir en bénéficier (42%). C’est auprès des cadres que ce taux est le plus faible (23%). 33% des classes moyennes pensent qu’elles en bénéficieront.
D’un point de vue politique, plus de 3 électeurs sur 4 de François Fillon (76%) estiment que leurs impôts ne baisseront pas. C’est également le cas de 72% des électeurs de Marine Le Pen, 64% de ceux de Jean-Luc Mélenchon et 61% de ceux d’Emmanuel Macron.
La politique fiscale d’Emmanuel Macron est jugée négativement
7 à 8 Français sur 10 jugent que la politique fiscale menée depuis l’élection d’Emmanuel Macron est :
–inefficace pour améliorer leur pouvoir d’achat (85%, dont 45% pas du tout)
–injuste (84%, dont 44% pas du tout)
–inefficace pour réduire les déficits publics (74%, dont 28% pas du tout)
S’ils sont plus nuancés sur la compétitivité des entreprises, 64% estiment qu’elle ne l’améliore pas.
Près d’un Français sur deux (48%) estiment cependant qu’elle est conforme aux engagements de campagne d’Emmanuel Macron.
L’ensemble des catégories de population est majoritairement critique à l’égard de la politique fiscale (hormis la compétitivité et la conformité aux engagements de campagne). Les cadres et les plus jeunes (18-24 ans) se montrent partagés sur la compétitivité des entreprises et la conformité aux engagements de campagne.
Sur le thème de la fiscalité, les électorats de Marine Le Pen, de Jean-Luc Mélenchon et de François Fillon sont tout aussi critiques sur les dimensions de pouvoir d’achat, d’injustice et de déficit public. Concernant la compétitivité des entreprises, les électeurs de François Fillon sont partagés. Les électeurs d’Emmanuel Macron se montrent eux aussi peu convaincus concernant le pouvoir d’achat (67% non) et la répartition juste des efforts (64%). Ils sont très partagés sur l’efficacité à l’égard du déficit public (51% oui). 60% estiment qu’elle est efficace pour relancer la compétitivité des entreprises.
Alors qu’environ un électeur sur deux de Jean-Luc Mélenchon et de François Fillon estime qu’elle est conforme aux engagements de campagne d’Emmanuel Macron, ils sont 69% chez ses propres électeurs.