Marqués par l’inquiétude et la lassitude, les Français abordent 2021 avec un état d’esprit négatif
Après une année 2020 difficile, marquée par la crise du coronavirus, la majorité des Français aborde cette nouvelle année avec inquiétude (68%) et lassitude (55%). 42% des Français la commencent aussi en étant pessimistes (42%) et, une bonne partie d’entre eux, en colère (30%). Plus rares sont ceux qui voient 2021 sous un jour plus positif : un peu moins de 3 Français sur 10 se déclarent optimistes (28%), et seuls 14% affichent leur sérénité, et 13% leur enthousiasme. 13% se disent indifférents.
En terme d’âge, les 65 ans et plus, catégorie la plus à risque face à la Covid-19, sont les plus inquiets (76%). Ce sont également ceux qui expriment le plus leur lassitude (61%) et leur pessimisme (54%). Les 50-64 ans partagent eux-aussi fortement ce sentiment de lassitude (63%). A l’inverse, les jeunes de 18 et 24 ans et de 25-34 ans sont dans l’ensemble plus positifs et constituent les catégories d’âge les moins inquiètes (respectivement 58% et 60%) et les moins pessimistes (31%, 33%). Ces deux classes d’âge font aussi davantage preuve d’enthousiasme (19%) et d’optimisme (respectivement 46% et 32%) que l’ensemble des Français.
D’un point de vue socioéconomique, les cadres abordent 2021 avec plus d’optimisme (39%) que l’ensemble des Français, toutefois, ils font aussi part d’une plus forte lassitude (65%). A contrario, les personnes connaissant des fins de mois très difficiles ont un état d’esprit plus sombre que la moyenne : 79% d’entre elles partagent leur inquiétude et 38% leur colère.
Politiquement, tous les électorats ont une approche globalement négative de cette nouvelle année. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont les plus inquiets (78%) et les plus pessimistes (53%), ceux de Marine Le Pen les plus en colère (47%) et l’électorat de François Fillon fait part de davantage de lassitude (67%). A l’inverse, les électeurs d’Emmanuel Macron ont un état d’esprit un peu plus positif que les autres électorats : 42% d’entre eux déclarent être optimistes et 21% sont enthousiastes.
Plus de 6 Français sur 10 anticipent une crise économique majeure pour 2021, une proportion en nette hausse
63% (+7) des Français estiment que dans les mois à venir la France va connaître une crise économique majeure qui va avoir un impact très important sur le chômage et les faillites d’entreprise. 33% (-6) d’entre eux pensent qu’il va y avoir une période difficile d’un point de vue économique pendant quelques mois mais cela va rapidement s’améliorer. Enfin, seuls 3% (-2), plus optimistes, considèrent que la situation économique du pays ne va pas se dégrader.
Sur le plan socioéconomique, l’inquiétude concernant la situation économique du pays dans les prochains mois reste présente au sein de toutes les catégories socio-professionnelles à un niveau quasi-similaire, et augmente : 63% (+8) des ouvriers s’attendent à une crise économique majeure, 62% (+4) des employés, 62% (+12) des professions intermédiaires et 57% (-1) des cadres. Toutefois, un niveau de revenu plus faible engendre une plus forte inquiétude. Ainsi, près de 7 personnes sur 10 connaissant des fins de mois difficiles sont convaincues que la France va traverser une crise économique majeure dans les prochains mois (69% (+8) dont 74% (+17) très difficiles).
D’un point de vue politique, l’opinion selon laquelle il va y avoir une crise économique majeure reste globalement partagée par tous les électorats. Elle progresse fortement chez ceux de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon (respectivement 73%, (+18) et 72%, (+13)). Si elle baisse chez les électeurs de François Fillon, cette opinion reste toujours majoritaire (64% (-8)). L’électorat d’Emmanuel Macron est un peu plus divisé (52% (+4) crise économique majeure, 46% (-5) période difficile).
Enfin, toutes les catégories d’âge envisagent majoritairement d’être confrontées prochainement à une crise économique majeure (entre 63% et 69%). Seuls les 18-24 ans sont plus partagés (48% +2 crise économique majeure, 41% -9 période difficile).
Des Français pessimistes quant à l’évolution de la situation du pays et de leur situation personnelle en 2021
Pour près de 8 Français sur 10 la situation de l’économie (79%) et celle de l’emploi (76%) en France vont se dégrader en 2021 par rapport à la situation actuelle. En ce qui concerne leur situation personnelle, les Français ne sont pas davantage optimistes : une majorité d’entre eux (55%) estime que leur pouvoir d’achat va diminuer cette année. 44% considèrent que leur vie sociale et personnelle va se dégrader (et 41% qu’elle va rester stable). Enfin, près de 3 actifs sur 10 pensent que la situation de leur emploi va se détériorer (27%, et 61% stable).
Sur le plan socioéconomique, les personnes connaissant des fins de mois très difficiles sont particulièrement pessimistes concernant l’évolution de la situation de la France. Ainsi, près de 9 sur 10 d’entre elles estiment que la situation de l’économie et celle de l’emploi vont se dégrader (respectivement 89% et 87%). Quant à l’évolution de leur vie personnelle au cours de cette année 2021, 83% des personnes connaissant des fins de mois très difficiles anticipent la baisse de leur pouvoir d’achat. De plus, un peu plus de la moitié d’entre elles (52%) redoute des effets négatifs sur la situation de leur emploi.
Les 65 ans et plus constituent la catégorie d’âge la plus inquiète de l’évolution de la situation de la France pour 2021. Ainsi, plus de 8 sur 10 pensent que l’économie du pays et l’emploi en France vont se contracter (respectivement 84% et 86%). Quant à leur situation personnelle, une majorité d’entre eux estime que leur pouvoir d’achat va diminuer (62%) et que leur vie sociale et personnelle va être moins riche (52%). Les jeunes, quant à eux, sont un peu moins inquiets que leurs aînés concernant l’évolution de la situation économique et de l’emploi en France (respectivement 62% et 55% se dégrader). Ils sont aussi plus confiants quant à leur situation personnelle concernant leur pouvoir d’achat et leur vie sociale et personnelle (respectivement 35% et 29% se dégrader).
D’un point de vue politique, l’opinion selon laquelle la situation de la France va se dégrader est majoritaire au sein de tous les électorats. Si les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont les plus pessimistes quant à l’évolution de la situation économique et de l’emploi (respectivement 87% et 86% se dégrader), les autres électorats partagent tous ce sentiment (respectivement entre 80% et 72% et 79% et 73%) y compris les électeurs d’Emmanuel Macron.
En outre, si l’ensemble des électorats prévoit globalement une dégradation de sa situation personnelle, les électeurs d’Emmanuel Macron sont quant à eux une minorité à penser que leur pouvoir d’achat va se contracter (40%) et que la situation de leur vie sociale et personnelle (36%) va se dégrader.
Si une majorité de Français continue d’accorder plus d’importance à la lutte contre l’épidémie de la Covid-19, la volonté de prioriser la relance économique progresse
Dans le détail, 58% (-8) des Français estiment que le plus important est de limiter l’épidémie de Covid-19, même si cela a un impact négatif sur l’économie du pays et l’emploi. A l’inverse 41% (+7) d’entre eux pensent que le plus important est de relancer l’économie et de préserver l’emploi, même si l’épidémie de Covid-19 continue de progresser.
D’un point de vue politique, si pour la plupart des électorats la lutte contre le virus demeure prioritaire, cette conviction recule par rapport au mois de novembre 2020. Ainsi, 69% (-6) des électeurs d’Emmanuel Macron considèrent qu’il faut prioriser la santé à l’économie, 63% (-6) de ceux de Jean-Luc Mélenchon et 57% (-1) de ceux de François Fillon. Seuls les électeurs de Marine Le Pen se démarquent puisqu’ils ne sont désormais plus qu’une minorité (45%) à penser qu’il faut prioriser la santé à la relance économique, soit une baisse de 14 points en deux mois.
Les catégories populaires sont plus sensibles que la moyenne à l’urgence économique (46% chez les CSP-, chiffre atteignant 51% chez les ouvriers). Les catégories supérieures sont plus nombreuses à faire de la nécessité de lutter avant tout contre le virus la priorité (61%, dont 63% chez les cadres).
Enfin, si toutes les catégories d’âge pensent majoritairement que le plus important est de limiter la propagation du virus, les 65 ans et plus en sont davantage convaincus (66%).