Immigration : des Français en nette majorité favorables aux mesures annoncées par l’exécutif

Pour près de 6 Français sur 10 l’immigration et l’asile sont des sujets majeurs

59% des Français estiment que l’immigration et l’asile doivent être évoqués actuellement car ce sont des sujets majeurs et 40% considèrent que ces deux sujets sont évoqués uniquement pour des raisons électoralistes.

Parmi les différentes catégories sociales de la population, ce sont notamment les retraités (65%) qui estiment que l’immigration et l’asile doivent être évoqués actuellement car ce sont des sujets majeurs. Toutes les catégories sociales sont une majorité à estimer que ce sont des sujets majeurs, sauf les ouvriers qui sont partagés sur le sujet : 49% estiment que ce sont des sujets majeurs et 51% qu’ils sont évoqués uniquement pour des raisons électoralistes.

Politiquement, l’immigration et l’asile doivent être évoqués actuellement car ce sont des sujets majeurs pour 74% des électeurs de François Fillon au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017, 70% des électeurs d’Emmanuel Macron, 57% des abstentionnistes, 56% des électeurs de Marine le Pen, et 49% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon.

A noter, 42% des électeurs de Marine Le Pen estiment que c’est par électoralisme que l’on parle aujourd’hui de ces sujets.

La moitié des Français considèrent que l’immigration est plutôt un problème pour la France

51% des Français considèrent que l’immigration est plutôt un problème pour la France, 16% plutôt une chance et 33% ni l’un ni l’autre.

Considérer que l’immigration est plutôt un problème pour la France est l’opinion la plus exprimée parmi l’ensemble des catégories sociales et est notamment majoritaire chez les ouvriers (60%), les retraités (60%) et les employés (50%).

Politiquement, une très large majorité des électeurs de Marine Le Pen (83%) et de François Fillon (72%) considèrent que l’immigration est plutôt un problème pour la France. Les électorats d’Emmanuel Macron (36% plutôt un problème, 26% plutôt une chance, 38% ni l’un ni l’autre), de Jean-Luc Mélenchon (40% plutôt un problème, 24% plutôt une chance, 35% ni l’un ni l’autre) et de Benoît Hamon (28% plutôt un problème, 36% plutôt une chance, 36% ni l’un ni l’autre) sont plus partagés sur cette question.

Une majorité de Français nettement favorable à des mesures de régulation de l’immigration économique et de l’accès à l’Aide Médicale d’Etat

71% des Français sont favorables (dont 33% très favorable) à la mise en place pour les bénéficiaires de l’AME d’un accord préalable de la Sécurité sociale pour les soins considérés comme non-urgent.

70% des Français sont favorables (dont 35% très favorable) à la mise en place d’un délai de carence de trois mois pour l’accès à la protection universelle maladie (Puma, « Sécu » de base), actuellement octroyée aux demandeurs d’asile dès le dépôt de leur demande.

Et 64% des Français sont favorables (dont 20% très favorable) à la définition chaque année d’objectifs chiffrés (« quotas ») sur un certain nombre de métiers considérés en tension (c’est-à-dire sur lesquels il y a des postes non pourvus), avec Pôle emploi, les partenaires sociaux et les régions.

Ce sont notamment les personnes âgées de 65 ans et plus qui sont largement favorables à ces mesures : plus de 8 sur 10 soutiennent les mesures de restriction à l’accès aux soins pour les étrangers en situation irrégulière et les demandeurs d’asile, et près des trois quarts à être favorables à des « quotas » pour l’immigration économique.

Politiquement, l’ensemble des électorats est majoritairement favorable à ces mesures mais on observe des écarts : –Les électeurs de François Fillon et d’Emmanuel Macron sont très largement favorables à ces trois mesures (respectivement 86% et 79% pour l’accord préalable, 85% et 78% pour le délai de carence, et 86% et 83% pour les quotas économiques). –Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon sont également favorables à ces trois mesures mais de manière moins prononcée (respectivement 73% et 63% pour l’accord préalable, 63% et 57% pour le délai de carence, et 59% et 60% pour les quotas économiques). –Les électeurs de Marine Le Pen sont favorables aux mesures concernant la limitation de l’accès aux soins pour les étrangers en situation irrégulière et les demandeurs d’asile (63% pour l’accord préalable et 69% pour le délai de carence), mais s’ils se déclarent partagés sur la mise en place de « quotas » pour l’immigration économique (52% favorables et 48% opposés) c’est vraisemblablement parce qu’une grande partie d’entre eux est opposée à tout type d’immigration.

Près de 6 Français sur 10 sont opposés à l’existence de l’Aide Médicale d’Etat.

Interrogés sur l’Aide Médicale d’Etat (A.M.E.), 59% des Français y sont opposés (-4 points par rapport au 9 octobre 2019), dont 31% très opposé, et 40% y sont favorables (+3 points), dont 8% très favorable.*

L’ensemble des catégories sociodémographiques partage ce constat, sauf les 18-24 ans qui sont 69% à être favorables à l’existence de l’A.M.E.

L’opposition à l’A.M.E. est plus forte auprès des personnes âgées de 65 ans ou plus (70%), des 50-64 ans (65%) et des catégories sociales populaires (64%). Les catégories sociales supérieures sont plus partagées sur ce sujet : 53% sont opposées à l’A.M.E. et 47% y sont favorables.

Le sujet de l’A.M.E. clive politiquement : -Les électeurs de Marine Le Pen et deFrançois Fillon sont trèslargement opposés à l’existence de l’A.M.E. (respectivement 84% et 77%). -Les électeurs d’Emmanuel Macron sont partagés (51% y sont opposés et 48% y sont favorables). -Les électeurs de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon sont majoritairement favorable à l’existence de l’A.M.E. (respectivement 58% et 54%).

Crédits image : Richard Ying et Tangui Morlier