Un tiers des Français surestiment fortement le pourcentage de la population immigrée en France.
Alors que selon l’INSEE en 2018 la population immigrée* représente 9,7% de la population totale, 47% des Français surestiment ce chiffre (supérieur à 11% de la population), dont 34% assez nettement.
Dans le détail :
- 14% sous-estiment la proportion de la population immigrée (moins de 9% de la population totale),
- 10% donnent une estimation conforme à celle de l’INSEE (entre 9% et 11% de la population totale),
- 13% surestiment légèrement ce chiffre (entre 11% et 20% de la population totale),
- 34% surestiment assez nettement ce chiffre (20% ou plus de la population totale),
- Et 29% répondent qu’ils ne savent pas.
L’ensemble des catégories sociales surestime le pourcentage de la population immigrée parmi la population totale.
On constate que plus on est jeune et plus on surestime ce chiffre : les 18-24 ans (58%, dont 45% surestiment largement) et les 25-34 ans (53%, dont 42% surestiment fortement) sont plus de la moitié à le surestimer alors que les personnes âgées de 65 ans et plus ne sont que 38% (dont 23% surestiment fortement).
Politiquement, si les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et d’Emmanuel Macron sont moins nombreux que la moyenne des Français à surestimer le pourcentage de la population immigrée (respectivement 41% et 35%), plus de la moitié les électeurs de François Fillon et de Marine Le Pen surestime ce chiffre (56% dont 36% surestiment fortement pour F. Fillon, et 57% dont 45% surestiment fortement pour M. Le Pen).
Politique migratoire et d’asile de la France : 61% la jugent trop laxiste.
61% des Français jugent que la politique migratoire et d’asile de la France est trop laxiste (stable par rapport au 20 juin 2018), 28% (+2 points) qu’elle est juste comme il faut et 10% (-3) l’estiment trop sévère*.
Auprès de l’ensemble des catégories de population, le sentiment d’un laxisme est assez nettement majoritaire. Seuls les plus jeunes font exception.
Si 36% (-15 points par rapport à juin 2018) des personnes âgées de 18 à 24 ans estiment qu’elle est trop laxiste, 39% (+13) pensent qu’elle est juste comme il faut et presqu’un quart (23%, =) qu’elle est trop sévère.
En revanche, le sentiment de laxisme est plus nettement partagé auprès des 35-49 ans (69%), des personnes les plus âgés (67% des personnes de 65 ans et plus), des catégorie populaires (70%) et auprès des habitants des petites agglomérations (69% dans les communes de 2 000 à moins de 20 000 habitants).
D’un point de vue politique, 89% des électeurs de Marine Le Pen au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 et 77% de ceux de François Fillon pensent que la politique migratoire et d’asile de la France est trop laxiste.
Les électeurs d’Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon sont plus partagés : respectivement 47% et 38% estiment qu’elle est trop laxiste, alors que respectivement 45% (+8) et 39% (+10) la jugent juste comme il faut. Enfin 7% (-11) et 23% (-9) d’entre eux la trouvent trop sévère.
Les Français sont majoritairement favorables à l’accueil des réfugiés politiques mais majoritairement opposés à l’accueil des migrants économiques, partagés sur le regroupement familial.
Deux Français sur trois sont favorables à l’accueil des réfugiés politiques (65% y sont favorables, dont 22% très favorables).
Ils sont partagés au sujet des migrants retrouvant leur famille en France (51% y sont favorables et 49% y sont opposés, dont 21% très opposés).
En revanche, deux Français sur trois sont opposés à l’accueil en France des migrants économiques (64% y sont opposés, dont 28% très opposés).
Par rapport à juin 2018, les Français sont légèrement plus favorables à l’accueil de migrants : +3 points pour les réfugiés politiques, +4 pour les migrants retrouvant leur famille en France, et +5 pour les migrants économiques.
Les plus jeunes et les cadres et les classes moyennes sont plus favorables à l’accueil des réfugiés politiques (respectivement 82% et 70%), des migrants retrouvant leur famille (76% et 53%) et des migrants économiques (64% et 43%) par rapport aux autres catégories de population.
On observe également des écarts en fonction de le taille d’agglomération de résidence : les Français qui habitent dans des agglomérations de plus de 100 000 habitants ou dans l’agglomération parisienne sont plus favorables à l’accueil des migrants que les Français qui habitent dans des villes de petite ou moyenne taille (entre 2 000 et 20 000 habitants, et entre 20 000 et 100 000 habitants) : 14 à 18 points de plus pour les habitants de grandes villes et de l’agglomération parisienne.
Ce sujet est très clivant d’un point de vue politique :
- Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont majoritairement favorables à l’accueil des réfugiés politiques (80%) et des migrants retrouvant leur famille en France (67%) et dans une moindre mesure des migrants économique (57%).
- Les électeurs d’Emmanuel Macron sont favorables à l’accueil des réfugiés politiques (84%) et des migrants retrouvant leur famille (65%). En revanche, ils sont plus partagés sur l’accueil des migrants économiques (44% y sont favorables et 56% y sont opposés).
- Les électeurs de François Fillon sont plutôt favorables à l’accueil des réfugiés politiques (65%), mais majoritairement opposés à l’accueil des migrants retrouvant leur famille en France (63%) et des migrants économiques (82%).
- Les électeurs de Marine Le Pen sont largement opposés à l’accueil des trois catégories de migrants et de réfugiés (entre 75% et 88%).
Les Français souhaitent une diminution du nombre de titres de séjours accordés pour motif économique, regroupement familial, cela est moins le cas pour les demandeurs d’asile et les étudiants.
Les Français sont une majorité* à souhaiter la diminution du nombre de titres de séjours accordés pour motif économique (60% diminuer, 27% rester stable et 12% augmenter) et pour regroupement familial (51% diminuer, 33% rester stable et 15% augmenter).
Les Français sont plus partagés concernant l’asile (44% diminuer, 35% rester stable et 20% augmenter) et les étudiants (29% diminuer, 43% rester stable et 27% augmenter).
Les catégories sociales qui expriment le plus largement leur souhait de voir diminuer l’attribution de titres de séjours pour l’ensemble de ces types d’immigration sont les personnes âgées entre 35 et 49 ans, les catégories sociales populaires et les habitants de petites villes (3 à 14 points de plus que la moyenne des Français sur chacun des quatre type d’immigration).
A l’inverse, les jeunes de 18 à 24 ans sont plus nombreux à souhaiter une augmentation des titres de séjours pour des étudiants (49% augmenter). Ils s’expriment aussi davantage pour garder stable les titres de séjour pour motif économique (43% rester stable) et pour regroupement familial (45% rester stable), mais sont plus partagés pour l’asile.
D’un point de vue politique,
- Les électeurs de Jean Luc Mélenchon sont plutôt partagés : dans le cas des étudiants et des demandeurs d’asile, ils sont partagés entre stabilité du nombre de titres de séjours accordés (respectivement 42% et 44%) et augmentation de celui-ci (respectivement 36% et 32%), alors que pour le regroupement familial et l’immigration pour motif économique ils sont partagés entre stabilité (respectivement 42% et 39%) et diminution du nombre de titres de séjours accordés (respectivement 34% et 42%).
- Les électeurs d’Emmanuel Macron souhaitent davantage que le nombre de titres de séjours accordés pour regroupement familial, asile et pour les étudiants restent stable (de 43% à 49% de rester stable) mais considèrent que le nombre de titres de séjours pour motif économique devrait plutôt diminuer (49% de diminuer).
- Les électeurs de François Fillon souhaitent majoritairement voir diminuer les titres de séjours accordés pour motif économique, pour regroupement familial et pour l’asile (de 51% à 74% de diminuer) mais estiment que les titres de séjours accordés aux étudiants devraient rester stable (45%).
- Les électeurs de Marine Le Pen souhaitent majoritairement voir diminuer l’ensemble des types de titre de séjours accordés (de 51% à 84% de diminuer).
Près de deux tiers des Français sont opposés à l’existence de l’Aide Médicale d’Etat (A.M.E.)
Interrogés sur l’Aide Médicale d’Etat (A.M.E.), 63% des Français y sont opposés (29% très opposé et 34% assez opposé) et 37% y sont favorables (10% très favorable et 27% assez favorable).
L’ensemble des catégories sociodémographiques partage ce constat, sauf les 18-24 ans qui sont 72% à être favorable à l’existence de l’A.M.E.
L’opposition à l’A.M.E. est plus forte auprès des 35-49 ans (69%), des personnes âgées de 65 ans ou plus (69%), des catégories sociales populaires (71%), et des habitants des communes rurales (67%) et des petites villes (70%).
Le sujet de l’A.M.E. clive politiquement :
- Les électeurs de de Jean Luc Mélenchon sont majoritairement favorable à l’existence de l’A.M.E. (57%).
- Les électeurs d’Emmanuel Macron sont partagés (53% y sont favorables et 47% y sont opposés).
- Les électeurs de Marine Le Pen, François Fillon et les abstentionnistes sont très largement opposés à l’existence de l’A.M.E. (respectivement 91%, 82% et 62%).
Crédits image Richard Ying et Tangui Morlier