« Gilets jaunes » : la lassitude commence à se faire sentir dans l’opinion


  • L’effet de lassitude commence à se faire sentir, même si le mouvement des gilets jaunes reste approuvé par une majorité

  • Sous l’effet du grand débat national et des interventions d’Emmanuel Macron, son électorat se détourne du mouvement des gilets jaunes et se ressoude derrière le Président de la République

  • Le doute semble s’immiscer parmi les électeurs de Marine Le Pen, soutiens de la première heure

  • Les manifestations du samedi semblent « dénaturer » le mouvement et les revendications initiales des gilets jaunes


Si elle reste majoritaire, l’approbation de la mobilisation des gilets jaunes est en recul de 5 points (58%) en deux semaines.

Près de trois mois après le début de la mobilisation, 58% approuvent (soutien et sympathie) le mouvement des « gilets jaunes ». Par rapport à la mesure du 30 janvier, elle est en baisse de 5 points. Dans le détail, 25% (-1 points) des Français soutiennent la mobilisation, 33% (-4) expriment de la sympathie pour la mobilisation.

A l’inverse, le cumul opposition et hostilité est en hausse de 7 points, à 31%. Dans le détail, 16% (+4) y sont opposés, 15% (+3) y sont hostiles.

11% (-1) sont indifférents à la mobilisation.

Dans le détail, l’approbation (soutien et sympathie) reste majoritaire auprès des classes populaires (69%, -3) et classes moyennes (60%, -4). Auprès des retraités, elle est en recul de 11 points (52%). L’approbation est minoritaire auprès des cadres, et en très net recul (29%, -19).

D’un point de vue politique, c’est principalement auprès de l’électorat d’Emmanuel Macron que le recul s’opère : alors que 43% approuvaient la mobilisation il y a deux semaines, ils ne sont plus que 27%, soit un recul de 16 points.

En revanche, l’approbation reste intacte auprès de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon (78%, +1). Auprès de l’électorat de François Fillon, à la faveur d’une hausse de l’opposition et de l’hostilité (50%, +10), le sentiment d’approbation devient légèrement minoritaire (44%, -4).

S’il est en retrait auprès de l’électorat de Marine Le Pen, il reste très largement majoritaire : 73%, -9.

13% (-3) des Français se disent « gilets jaunes », et 47% (-5) sont des « soutiens ».

Trois mois après le début du mouvement quand 20% des Français se disaient « gilets jaunes », ce taux est aujourd’hui de 13%. Par rapport au mois dernier, ce chiffre est en recul de 3 points. Dans le détail, la proportion d’individus se déclarant « gilets jaunes » est notamment en recul de 4 points auprès des classe populaires (20%).

D’un point de vue politique, 20% des électeurs de Marine Le Pen se sentent « gilets jaunes », mais ce taux est en baisse de 15 points en un mois. Il est également en recul de 6 points auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (16%).

La volonté que le mouvement s’arrête (56%) devient majoritaire pour la première fois depuis le début de la mobilisation.

Alors que les opinions étaient relativement stables (et très partagées) depuis mi-décembre sur la suite à donner au mouvement, le souhait de poursuite du mouvement devient pour la première fois minoritaire après un recul de 11 points en un mois : 43%. A l’inverse, 56% estiment que la mobilisation doit s’arrêter (+11).

Près de trois mois après le début de la mobilisation, 80% des cadres estiment qu’elle doit s’arrêter, un score en très forte hausse en un mois (+31 pts). Ce sentiment devient également majoritaire auprès des classes moyennes (58%, +15). Auprès des classes populaires, le souhait de poursuite reste légèrement prédominant (55%), mais recule de 10 points.

D’un point de vue politique, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon restent ceux qui souhaitent le plus largement une poursuite du mouvement (64%), malgré un recul de 9 points. Le recul est plus net auprès de l’électorat de Marine Le Pen (-12), qui se trouve aujourd’hui assez partagé entre la poursuite (57%) et l’arrêt (43%) du mouvement. La fin du mouvement est assez largement réclamée par les électeurs de François Fillon (73%, +12) et d’Emmanuel Macron (89%, +14).

Deux Français sur trois estiment que les manifestations du samedi ne reflètent plus les revendications initiales des « gilets jaunes »

64% affirment que les manifestations qui ont lieu les samedis se sont éloignées des revendications initiales du mouvement des « gilets jaunes ». A l’inverse, 36% pensent qu’elles les portent toujours.

Si 82% des personnes se définissant encore comme « gilets jaunes » estiment que les manifestations du samedi portent encore les revendications initiales du mouvement, ils ne sont que 47% auprès des personnes soutenant les « gilets jaunes » (53% pensent qu’elles s’en sont éloignées). Concernant les opposants au mouvement, ils sont 90% à penser que les manifestations du samedi se sont éloignées des revendications initiales.

Télécharger ici : Les Français et les « gilets jaunes » / Sondage ELABE pour BFMTV / L’Opinion en direct

Crédits image : Thomas Bresson – Wikimédia Commons