L’accès aux soins se dégrade : plus d’1 Français sur 2 déclare désormais avoir un accès compliqué aux services de soin et près d’1 sur 10 aucun accès
Là où ils vivent, 53% (+5 points depuis mai 2025) des Français déclarent avoir un accès compliqué, long ou partiel aux services leur permettant de bien se soigner (hôpital, médecins généralistes, spécialistes). 8% (-1) déclarent ne pas avoir accès du tout aux services (en se déplaçant ou par internet).
Pour 36% (-4), l’accès est jugé facile et rapide à tout ce dont ils ont besoin. 3% (=) ne se prononcent pas.
L’accès au soin est particulièrement précaire dans les communes rurales (59% des habitants ont un accès compliqué, 16% aucun accès) et dans une moindre mesure dans les petites et moyennes agglomérations de moins de 100 000 habitants (56%, 9%). L’accès aux soins est moins complexe dans les grandes agglomérations de 100 000 habitants et plus (48%, 5%).
Les retraités jugent que l’accès au soin est plus compliqué ces dernières années (57%, +10), que les cadres (48%, -6).
8 Français sur 10 ont le sentiment que le fonctionnement du système de santé s’est détérioré, une proportion en forte hausse depuis janvier 2023
80% des Français ont le sentiment que le fonctionnement du système de santé s’est détérioré ces dernières années (+7 points depuis janvier 2023), contre seulement 5% qu’il s’est amélioré (–1). 14% déclarent qu’il n’est ni mieux ni moins bien qu’avant (-6 pts).
Le sentiment d’une dégradation est largement majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats : ce sentiment est partagé tant par les électeurs du RN (88%), du NFP (85%), de droite (80%) que d’Ensemble (76%).
Priorité à la santé : l’opinion défavorable à la baisse des dépenses, même si elles pèsent sur les finances publiques
7 Français sur 10 estiment qu’il ne faut pas réduire les dépenses de santé, même si cela creuse le déficit public, car la santé est prioritaire (71%). A l’inverse, 28% estiment qu’il faut réduire les dépenses de santé car elles pèsent trop sur les finances publiques.
Des distinctions s’observent selon les électorats : la santé est jugée particulièrement prioritaire par les électeurs du NFP (81%), et dans une moindre mesure par les électeurs du RN (68%) et d’Ensemble (58%). Les électeurs de droite sont plus partagés (52% il faut réduire les dépenses de santé vs 48% il ne faut pas).
PLFSS : les Français doutent de l’efficacité des mesures envisagées pour améliorer la situation financière de la Sécurité Sociale
Invités à évaluer l’efficacité de 11 mesures actuellement débattues au Parlement dans le cadre du projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale qui fixe le budget et les règles pour 2026, les Français jugent une mesure particulièrement efficace pour améliorer la situation financière de la Sécurité sociale :
- Autoriser les médecins à prescrire du télétravail en lieu et place d’un arrêt-maladie lorsque l’état de santé du patient le permet (65%) – les cadres (71%), les professions intermédiaires (68%), les employés (66%) et les retraités (69%) jugent cette mesure efficace, davantage que les ouvriers (55%).
Ils sont plus partagés sur ces 3 mesures :
- Limiter la durée des arrêts de travail primo-prescrits par les médecins (15 jours en ville, 30 jours à l’hôpital) et toute prolongation à 2 mois (52%) – les retraités sont davantage positifs à l’égard de cette mesure (59%) que les actifs (49%).
- Geler les prestations sociales en 2026 comme les allocations familiales, aides au logement, etc. (pas de revalorisation tenant compte de l’inflation, même montant qu’en 2025) (51%) – les électeurs du NFP sont plus critiques (60% pas efficace).
- Réhausser le taux de la contribution patronale sur les indemnités de rupture conventionnelle (les employeurs paieront plus cher, 40% au lieu de 30%, quand ils versent une indemnité de rupture conventionnelle à un salarié) (50%) – les retraités évaluent plus positivement cette mesure (56%) que les actifs (48%).
Enfin, une majorité estime que ces 7 mesures sont inefficaces pour améliorer la situation financière de la Sécurité sociale :
- Suspendre la réforme des retraites jusqu’à janvier 2028 (58%) – l’inefficacité est davantage soulignée par les retraités (72%) que les actifs (54%). Politiquement, seuls les électeurs du NFP (58%) jugent cette mesure efficace.
- Instaurer une participation forfaitaire sur les consultations et actes réalisés par des chirurgiens-dentistes (62%)
- Doubler la franchise médicale sur les médicaments de 1 à 2€ (66%)
- Instaurer une franchise médicale pour d’autres dispositifs médicaux comme les lunettes, pansements, orthèses (68%)
- Taxer à hauteur de 8% les titres-restaurants, chèques vacances/cadeaux qui sont versés aux salariés par les employeurs et CSE des entreprises (70%)
- Mettre fin aux exemptions de cotisations dont bénéficient les apprentis (ce qui entraine une baisse de leur salaire net (74%)
- Instaurer une contribution exceptionnelle d’un peu plus de 2% sur les contrats des mutuelles et assurances santé (75%) – jusqu’à 82% chez les 50 ans et plus.
Les Français qui bouclent aisément leurs fins de mois jugent davantage ces mesures efficaces, à l’exception de la suspension de la réforme des retraites, comparativement à ceux qui bouclent difficilement.
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