Les Français et le Budget 2026

40 milliards d’économies dans le Budget 2026 : 3 Français sur 4 pensent que François Bayrou ne parviendra pas à faire voter le budget

François Bayrou a annoncé que le projet de loi sur le budget 2026 devra comporter 40 milliards d’économies supplémentaires par rapport à celui de 2025. A date, 78% des Français pensent que le premier ministre ne parviendra pas à faire voter ce budget : 22% sont certains qu’il ne réussira pas et 56% jugent le vote peu probable. Seulement 21% considèrent que le budget sera adopté : pour 18% cette issue est probable et 3% certaine.

Ce pessimisme est transverse à l’ensemble des électorats du 1er tour des Législatives 2024 : une majorité d’électeurs du NFP (83%), du RN (81%), d’Ensemble (73%) et de droite (LR/UDI/DVD, 66%) jugent l’adoption du budget improbable.

Sur quel pilier doit reposer le financement du modèle social ? L’opinion divisée.

Invités à se prononcer sur le financement du modèle social, les Français apparaissent divisés. Une courte majorité (52%) souhaite que le financement du modèle social français repose moins sur le travail (cotisations sociales des actifs et employeurs) et davantage sur l’ensemble de la population. A l’inverse, 46% jugent qu’il faut garder le même équilibre et continuer de reposer principalement sur le travail.

Ce souhait de rééquilibrage s’exprime plus fortement chez les actifs (59%) – notamment ceux âgés de 35 à 49 ans (63%). Les retraités privilégient le maintien du système actuel (53%).

D’un point de vue politique, seuls les électeurs du NFP se prononcent majoritairement pour le maintien du système actuel (56%). Tous les autres électorats penchent en faveur d’un rééquilibrage : RN (58%), Ensemble (57%) et droite (51%).

« Année blanche » pour les particuliers et les collectivités : une opinion partagée, sans rejet massif

Pour réduire les dépenses publiques, certaines personnalités politiques ont évoqué la piste d’un gel budgétaire pour les collectivités locales et les particuliers. Une courte majorité de Français est opposée (54%) à ce principe d’ « année blanche » pour les versements de l’Etat aux particuliers, contre 45% favorables. Pour les collectivités, l’opinion est plus divisée (48% opposés, 51% favorables).

Les Français qui bouclent leurs fins de mois en se restreignant sont davantage opposés à cette mesure, qu’elle touche les collectivités (54%) ou les particuliers (58%).

Politiquement, l’opposition est plus marquée au sein de l’électorat NFP (67% particuliers, 66% collectivités). A l’inverse, les électeurs de droite (58%, 61%) et d’Ensemble (57%, 58%) sont majoritairement favorables aux deux mesures. Les électeurs du RN, quant à eux, se révèlent plus divisés sur la question du gel pour les collectivités (49% opposés, 51% favorables), mais se montrent plutôt opposés pour les particuliers (56%).

L’acceptabilité d’un effort budgétaire passe d’abord par l’exemplarité de l’État

Pour réduire le déficit, François Bayrou a déclaré qu’un « effort » serait demandé à tous les Français. Sur le principe, l’opinion n’y est pas fondamentalement hostile mais en conditionne l’acceptabilité à des garanties d’exemplarité, de justice et d’efficacité.

  • Prioritairement, les Français consentiraient à fournir un effort à condition qu’il n’y ait plus de gaspillage d’argent public (59%).
  • S’ensuit la lutte plus forte contre la fraude fiscale et sociale (49%).
  • Pour être perçu comme juste, cet effort doit être mieux réparti selon les moyens de chacun (40%) et s’accompagner d’une réduction des niches fiscales (35%). Des mesures liées au pouvoir d’achat renforceraient également son acceptabilité, comme une hausse des salaires nets (35%). Sur cette dernière condition, les actifs s’avèrent particulièrement sensibles (43%, 3ème en hiérarchie) – notamment les employés et ouvriers (49%, 2ème en hiérarchie).
  • D’autres conditions sont citées de manière plus secondaire : une amélioration de la qualité des services publics (21%) ou le caractère temporaire de l’effort (17%).

Seuls 8% des Français rejettent tout effort, quelles que soient les conditions.

Les retraités mettent davantage en avant la réduction du gaspillage public (74%) et la lutte contre les fraudes et la suppression des niches fiscales (61%) comme leviers d’acceptabilité.

Des différences sont notables selon l’électorat :

  • Les électeurs du NFP attendent avant tout une répartition plus juste de l’effort (51%), moins de « gaspillage » d’argent public (46%) et davantage de lutte contre la fraude fiscale et sociale (45%). Aussi, l’amélioration des services publics est une condition pour près d’un électeur sur 3 (31%).
  • Les électeurs Ensemble et de droite expriment des attentes similaires, centrées sur la rigueur budgétaire : lutte contre le « gaspillage » de l’argent (respectivement 73%, 54%), les fraudes (64%, 59%) et les niches fiscales (50%, 46%).
  • Les électeurs du RN sont prêts à fournir des efforts s’il n’y a plus de « gaspillage » d’argent public (69%), on lutte davantage contre les fraudes (58%) et si les salaires nets augmentent (36%).

____________________

Télécharger le rapport : Les Français et le Budget 2026

Crédits image : Shutterstock