Le scepticisme grandit à quelques jours de la fin du « grand débat national ».
70% des Français pensent que le « grand débat national » ne résoudra pas la crise politique qui traverse le pays et 63% que les points de vue exprimés lors de celui-ci ne seront pas pris en compte.
Les Français sont 45% à estimer que le « grand débat national » permettra d’améliorer la participation des citoyens aux décisions, 37% qu’Emmanuel Macron et son gouvernement tiendront en compte des points de vue exprimés lors du « grand débat national » (-3 points par rapport au mois de janvier) et 30% que le « grand débat national » permettra une sortie de la crise que traverse le pays (-4 points par rapport au mois de janvier).
Socialement :
Malgré ces évaluations majoritairement négatives, certaines catégories de la population sont plus optimistes quant aux résultats du « grand débat national » et estiment que celui-ci permettra d’améliorer la participation des citoyens aux décisions. C’est le cas pour 60% des 18-24 ans et 56% des habitants de villes moyennes (20 000 à 100 000 habitants). Tout en ayant une opinion plus positive que la moyenne, les cadres (50%) et les habitants de l’agglomération parisienne (50%) sont eux partagés sur cette question.
Aucune catégorie sociale ne pense majoritairement que les opinions exprimées lors du « grand débat national » seront prises en compte et que le « grand débat national » permettra une sorte de la crise qui traverse le pays.
Seuls les 18-24 (50%) et les habitants de l’agglomération parisienne (46%) expriment une opinion partagée sur le fait que les opinions exprimées seront prises en compte.
Politiquement :
On constate un clivage entre les électeurs d’Emmanuel Macron et les électeurs des autres principaux candidats au premier tour de l’élection présidentielle de 2017. Les électeurs d’Emmanuel Macron sont les seuls à être une majorité à juger positivement les résultats du « grand débat national », mais ils sont moins nombreux que lors du lancement du « grand débat national » à penser qu’il permettra une sortie de crise (58%, -5).
Thèmes du « grand débat national » : pouvoir d’achat et impôts/taxes nettement en tête des souhaits des Français
Amenés à se prononcer sur les trois thèmes sur lesquels ils souhaiteraient qu’Emmanuel Macron et son gouvernement agissent en priorité suite au « grand débat national », 52% des Français citent le pouvoir d’achat (dont 24% en 1er) et 46% les impôts et taxes (dont 18% en 1er).
Les retraites et les inégalités/injustices sociales sont respectivement cités par 28% et 26%. Les thèmes suivants sont l’emploi (24%), l’environnement (23%), le niveau des dépenses publiques (20%) et l’immigration (19%). Les autres thèmes sont cités par 12% ou moins des Français.
Entre le début et la fin du « grand débat national », le thème de l’environnement a sensiblement augmenté dans les citations des Français passant de 18% à 23% et le thème du niveau des dépenses publiques a sensiblement baissé passant de 27% à 20%.
Pour la majorité des Français (55%), le « grand débat national » n’a pas changé leur image d’Emmanuel Macron, pour 27% le débat a contribué à une dégradation de leur image du Président, et pour 18% à une amélioration.
C’est parmi ses électeurs de 1er tour (40%) et de 2nd tour (33%) et les 18-24 ans (28%) que le « grand débat national » a le plus contribué à une amélioration de l’image d’Emmanuel Macron et c’est parmi les électeurs de Marine Le Pen (44%), les 25-34 ans (37%) et les catégories sociales populaires (35%) que le « grand débat national » a le plus contribué à une dégradation de son image.
Mise à part auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, on constate que c’est chez les retraités (21%), les cadres (23%) et les électeurs de François Fillon (22%) que le « grand débat national » l’améliore le plus.
L’approbation de la mobilisation des « gilets jaunes » reste majoritaire auprès des Français (61%, +3 points en un mois).
Près de quatre mois après le début de la mobilisation, 61% des Français approuvent (soutien et sympathie) le mouvement des « gilets jaunes ». Par rapport à la mesure du 13 février, elle est en hausse de 3 points. Dans le détail, 27% (+2 points) des Français soutiennent la mobilisation, 34% (+1) expriment de la sympathie pour la mobilisation.
A l’inverse, le cumul opposition et hostilité est en baisse de 3 points, à 28%. Dans le détail, 15% (-1) y sont opposés, 13% (-2) y sont hostiles.
11% (=) sont indifférents à la mobilisation.
Dans le détail, l’approbation (soutien et sympathie) reste majoritaire auprès des classes populaires (67%, -2) et classes moyennes (54%, -6). Auprès des retraités, elle est en hausse de 8 points (60%). L’approbation est minoritaire mais en hausse auprès des cadres (43%, +14).
D’un point de vue politique, c’est auprès de l’électorat d’Emmanuel Macron que l’approbation reste la plus faible : ils ne sont plus que 33% à l’approuver contre 43% en janvier, soit un recul de 10 points. Auprès de l’électorat de François Fillon, le sentiment d’approbation est légèrement minoritaire (42%, -2).
En revanche, l’approbation reste très élevée auprès de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon (75%, -3) et de Marine Le Pen (76%, +3).
Si la mobilisation est majoritairement approuvée, seulement 11% (-2) des Français s’identifient en tant que « gilets jaunes », et 49% (+2) en tant que « soutiens ».
Quatre mois après le début du mouvement 20% des Français se disaient « gilets jaunes », ce taux est aujourd’hui de 11%. Par rapport au mois dernier, ce chiffre est en recul de 2 points. Dans le détail, la proportion d’individus se déclarant « gilets jaunes » est notamment en recul de 7 points auprès des classe populaires (13%).
D’un point de vue politique, 22% des électeurs de Marine Le Pen se sentent « gilets jaunes », ce taux est en hausse de 2 points par rapport au mois dernier mais en baisse de 13 points depuis janvier. Par rapport au mois dernier, la proportion des électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui se sentent « gilets jaunes » est stable (15%, -1).
Télécharger ici : Les Français et le grand débat national – Sondage ELABE pour BFMTV – L’Opinion en direct
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