Pour 59% des Français, Emmanuel Macron ferait un meilleur Président de la République que François Hollande. Les jugements lui sont toutefois majoritairement défavorables comparé à Manuel Valls (à gauche) et surtout Alain Juppé (à gauche et à droite).
Pour une majorité de Français interrogés par Elabe pour L’Express, l’ancien ministre de l’Economie ferait un meilleur Président de la République que François Hollande (59%, dont 35% de « oui, certainement »), Marine Le Pen (56%), Jean-Luc Mélenchon (54%) et, dans une moindre mesure, Nicolas Sarkozy (52%). A l’inverse, 52% estiment qu’il ne ferait « probablement pas » (31%) ou « certainement pas » (21%) un meilleur Président de la République que Manuel Valls. Surtout, c’est face à Alain Juppé que les jugements exprimés s’avèrent les plus tranchés et les moins favorables à Emmanuel Macron : 63% des répondants considèrent qu’il ne serait pas un meilleur Président de la République que le Maire de Bordeaux.
Signe du trouble qui saisit les sympathisants du Parti socialiste en cette fin de mandat pour François Hollande, 50% estiment qu’Emmanuel Macron ferait un meilleur Président de la République que l’actuel chef de l’Etat, 49% exprimant un avis opposé. Les sympathisants de la droite et du centre apportent quant à eux massivement leur soutien à hauteur de 79% à l’ancien ministre, de même que 60% des sympathisants du Front national et 51% des sans préférence partisane. Les jugements apparaissent nettement plus tranchés auprès des sympathisants socialistes concernant Emmanuel Macron en duel avec Manuel Valls : 37% (contre 60%) estiment que l’ancien ministre de l’Economie ferait un meilleur Président de la République que ce dernier (37% contre 61% sur l’ensemble de la gauche).
Enfin, comparé à Alain Juppé qui fait aujourd’hui figure de favori parmi les candidats à la primaire de la droite et du centre, les réponses s’avèrent majoritairement défavorables à Emmanuel Macron, tous segments politiques confondus. 41% des sympathisants de gauche estiment toutefois qu’il ferait un meilleur Président que le maire de Bordeaux, de même que, plus surprenant, 34% des sympathisants de la droite et du centre et même 40% des sympathisants du Front national.
Une majorité relative de Français (38%) situe Emmanuel Macron en dehors des lignes de clivage politique traditionnelles, trois sur dix (31%) le situant au centre, et seulement 12% à gauche contre 19% à droite.
Ces résultats illustrent le positionnement atypique d’Emmanuel Macron dans le champ politique national, cette tendance se vérifiant au sein de l’ensemble des grandes catégories de population, indépendamment du sexe, de la classe d’âge ou de la catégorie socioprofessionnelle des personnes interrogées.
D’un point de vue partisan, une majorité relative de sympathisants de gauche le situent plutôt au centre (33%), la proportion d’individus le classant plutôt droite étant plus importante que ceux le classant plutôt à gauche (23% contre 17%).
Auprès des sympathisants de la droite et du centre, son positionnement au centre s’avère encore plus prégnant, 44% optant pour cet item de réponse, sachant que 20% le positionnent plutôt à droite et 16% plutôt à gauche.
Enfin, les sympathisants du Front national perçoivent avant tout un positionnement « ni à gauche, ni au centre, ni à droite), à hauteur de 45% contre 27% au centre, 17% à droite et 11% à gauche. Cette tendance s’avère encore plus affirmée auprès des personnes n’exprimant aucune préférence partisane : 63% estiment qu’Emmanuel Macron n’est « ni à gauche, ni au centre, ni à droite ».
Emmanuel Macron séduit avant tout par sa jeunesse et dans une moindre mesure en raison de son positionnement politique.
La jeunesse d’Emmanuel Macron, sa capacité à apporter du « sang neuf » en politique apparaît fréquemment comme son premier atout auprès de l’ensemble des catégories de population. Elle s’avère plus particulièrement mise en exergue par les personnes âgées de plus de 50 ans (47% à 48% des réponses), les classes moyennes et supérieures (45%) et les habitants des grandes agglomérations de province (48%). Cette tendance se vérifie auprès des sympathisants de la droite et du centre (46%) qui citent toutefois dans une proportion équivalente son positionnement politique (47%). Les sympathisants de gauche se montrent plus indécis, citant dans des proportions comparables sa jeunesse (42%) et sa volonté réformatrice (43%). Notons toutefois que son positionnement politique séduit jusqu’à 40% des sympathisants PS, ceux de l’UDI et du MoDem étant les plus sensibles à cette dimension (avec respectivement 65% et 70% de mentions).
L’absence de programme connu des Français constitue en revanche la première faiblesse d’Emmanuel Macon, devant son manque d’expérience en politique et son bilan comme ministre de l’Economie.
L’absence de programme est ressentie assez vivement par les personnes âgées de plus de 65 ans (51%) qui pointent également, au même niveau de citations, son manque d’expérience en politique. Plus globalement, l’absence de programme et le manque d’expérience constituent aujourd’hui les principaux écueils pour Emmanuel Macron auprès de la plupart des grandes catégories de population, en particulier auprès des sympathisants de la droite et du centre. Les récriminations s’avèrent moins structurées et plus diverses auprès des sympathisants de gauche, la proximité avec la finance étant d’ailleurs plus fréquemment mentionnée qu’à l’échelle de l’ensemble de l’échantillon (36% contre 30%), de même que l’accusation de trahison à l’égard de François Hollande (23% contre 16%).
Télécharger ici : Les Français et Emmanuel Macron