Les Français et les élections législatives

Projection ELABE de la participation au 2nd tour des Législatives : entre 64% et 66%
   

Dans les circonscriptions où aucun candidat n’a été élu dès le 1er tour, 63% des personnes inscrites sur les listes électorales se disent tout à fait certaines d’aller voter (note 10 sur une échelle de 0 à 10) au 2nd tour des élections législatives et 10% l’envisagent sérieusement (note 9).

Il s’agit d’un niveau comparable au 1er tour (73% notes 9-10) et nettement supérieur à celui mesuré au 2nd tour des élections législatives 2022 (58% notes 9-10, soit +15 points).

On observe un niveau de mobilisation identique entre les principaux électorats du 1er tour : 88% des électeurs des candidats RN et alliés (candidats de droite soutenus par E. Ciotti) sont certains (note 10) ou envisagent sérieusement (note 9) d’aller voter, 86% des électeurs LR/UDI/DVD, 85% des électeurs NFP et 80% des électeurs d’Ensemble.

Projection ELABE du niveau de participation au 1er tour des élections législatives 2024 : entre 64% et 66%.

D’après notre projection, le RN obtiendrait le plus grand nombre de députés mais s’éloignerait de la majorité absolue

Voici notre projection en sièges, établie à partir du rapport de force actuel mesuré dans l’intention de vote, du résultat aux élections précédentes et de l’histoire politique de chacune des circonscriptions :

  • Le Rassemblement National et ses alliés (candidats de droite soutenus par Eric Ciotti) pourraient obtenir entre 200 et 230 sièges
  • Le « Nouveau front populaire » et les divers gauche pourraient obtenir entre 165 et 190 sièges
  • Le camp présidentiel « Ensemble » (Renaissance ex-La République en marche, le MoDem et Horizons) entre 120 et 140 sièges
  • Les Républicains « historiques », l’UDI et les divers droite entre 35 et 50 sièges
  • Les autres forces politiques entre 10 et 12 sièges

Cette projection s’appuie notamment sur des enseignements extraits des reports de voix entre le 1er tour et les intentions de vote au 2nd :

  • Chacune des principales forces politiques bénéficieraient d’excellents reports de voix de leurs électeurs de 1er tour
  • Dans les duels NFP-DVG / RN, 50% des électeurs d’Ensemble s’abstiendraient, 32% voteraient pour le candidat NFP et 18% RN
  • Dans les duels Ensemble / RN, 62% des électeurs du NFP voteraient pour le candidat Ensemble, 32% s’abstiendraient, 6% voteraient pour le candidat RN
  • Dans les duels LR-DVD / RN, 57% des électeurs NFP iraient voter pour le candidat LR, 38% s’abstiendraient et 5% pour le candidat RN

L’analyse de ces reports de voix semble indiquer que le « front républicain » est incomplet et qu’il serait davantage suivi par les électeurs NFP que par les électeurs d’Ensemble.

Les électeurs du NFP approuvent le retrait de leur candidat pour « faire barrage » au RN

Ceux d’Ensemble partagent cette opinion, sauf si cela peut faire élire un candidat LFI

42% des Français approuvent le retrait des candidats de gauche qui se sont qualifiés en 3ème position, même si cela permet de faire élire un candidat du camp présidentiel, 4 Français sur 10 approuvent le retrait des candidats Ensemble même si cela peut faire élire un candidat PS/EELV/PCF (42%) ou LFI (38%).

D’un point de vue politique, la majorité des électeurs d’Ensemble (65%) approuve le retrait des candidats du camp présidentiel qui, arrivés en 3ème position, décident de se retirer pour « faire barrage » au RN, même si cela peut profiter à un candidat PS, EELV ou PCF. En revanche, une majorité d’entre eux s’oppose au retrait (60%) si cela peut faire élire un candidat LFI.

3 électeurs sur 4 (75%) du NFP approuvent la décision des candidats NFP qui se retirent pour « faire barrage » au Rassemblement National, même si cela peut profiter au candidat d’Ensemble.

Les électeurs du RN se prononcent unanimement contre ces désistements (93 à 95%).

1 Français sur 3 souhaite que le RN remporte ces élections, 1 sur 4 le NFP et 1 sur 5 Ensemble

33% des Français souhaitent que le Rassemblement National obtienne le plus grand nombre de députés à l’Assemblée Nationale, 24% le « Nouveau front populaire », 18% le camp présidentiel « Ensemble » (Renaissance ex-La République en Marche, le MoDem et Horizons) et 25% aucun d’entre eux.

Chacun de ces électorats souhaite que son camp l’emporte : les électeurs du RN (95%), du NFP (85%) et de Renaissance (77%).

L’électorat LR est divisé : 34% se prononcent en faveur d’une victoire du camp présidentiel « Ensemble », 28% du RN et 30% aucun d’entre eux.

Des Français sceptiques sur la capacité des 3 principales forces politiques à améliorer leur situation et celle du pays

Des électeurs RN et dans une moindre mesure NFP convaincus que la victoire de leur camp améliorerait la situation, les électeurs d’Ensemble sont plus sceptiques

En comparaison, le RN est la force politique qui suscite le plus d’optimisme : 27% des Français pensent que la France ira mieux et 21% que leur situation personnelle ira mieux si le parti de Jordan Bardella l’emportait dimanche et dirigeait le pays, devant le NFP (18% et 15%) et « Ensemble » (8% et 6%).

Le NFP est la force politique qui suscite le plus de pessimisme (47% la France ira moins bien, 41% ma situation personnelle ira moins bien), devant le RN (41% et 34%) et « Ensemble » (34% et 31%).

« Ensemble » est la seule force politique qui ne suscite majoritairement ni optimisme, ni pessimisme (57% la France ira ni mieux ni moins bien, 63% ma situation personnelle ira ni mieux ni moins bien).

Le vote RN s’apparente à un vote de conviction : 78% de leurs électeurs pensent que la France ira mieux si leur camp dirigeait le pays, et 63% que leur situation personnelle ira mieux.

A l’inverse, le vote « Ensemble » s’apparente à un vote « par défaut » : 71% de leurs électeurs pensent que la France et 76% que leur situation ira ni mieux ni moins bien en cas de victoire du camp présidentiel au second tour.

Les électeurs NFP sont plutôt optimistes pour l’avenir du pays en cas de victoire de la gauche (61% ira mieux) mais ils sont plus mitigés pour leur situation personnelle (50% ira mieux).

A l’issue des Législatives, une alliance des Ecologistes aux LR et une alliance RN-LR sont largement soutenues par leurs électeurs respectifs, sauf par les électeurs LR qui sont très divisé

A l’issue des élections législatives :

  • 42% des Français se disent favorables (contre 57% opposés) à une alliance entre le camp présidentiel (Renaissance ex-La République en marche, le MoDem et Horizons), les partis de gauche à l’exclusion de La France Insoumise (Parti socialiste, Parti Communiste, Les Ecologistes), et Les Républicains (hors personnalités soutenues par Eric Ciotti)
  • Et 41% sont favorables (contre 58% opposés) à une alliance entre le RN, ses alliés (candidats de droite soutenus par Eric Ciotti) et Les Républicains

La majorité des électeurs NFP (65%) – dans le détail, surtout les électeurs aux Européennes d’EELV/Toussaint (79%) et du PS/Glucksmann (76%), un peu moins les électeurs LFI/Aubry (55%) – sont favorables à une alliance allant de la gauche (hors LFI) aux Républicains « historiques ». Cette alliance est également largement soutenue par les électeurs d’Ensemble (73%) mais elle divise les électeurs LR (48% favorables, 50% opposés). Les électeurs RN/alliés sont massivement opposés à une telle alliance (91%).

Une alliance entre le RN et Les Républicains est plébiscitée (90%) par les électeurs RN et alliés (candidats de droite soutenus par Eric Ciotti) mais divise les électeurs LR (45% favorables, 55% opposés). Les électeurs d’Ensemble (78%) et encore plus du NFP (90%) y sont fortement opposés.


Télécharger le rapport : Les Français et les élections législatives

Crédits image : Wikimédia commons / Richard Ying et Tangui Morlier


ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de la projection en sièges en l’état du rapport de force actuel en France métropolitaine dans la perspective des élections législatives 2022. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif de la composition de l’Assemblée.

La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr

La commission des sondages, qui exerce un contrôle systématique des sondages, précise qu’elle n’exerce aucun contrôle sur les projections en sièges. Elle souligne que de telles projections doivent être regardées avec prudence.

Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :

« Echantillon de 2 005 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 894 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 3 au 4 juillet 2024.

La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.

Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.

Marge d’erreur comprise entre 1,0 et 2,6 points de pourcentage. ».