A l’issue des attentats de 2015, la mise en cause de la sociologie par certains responsables politiques – accusée d’excuser les actes terroristes sous couvert de les expliquer – a fait bondir le monde de la recherche. Car si chercher à expliquer ne revient pas à excuser, c’est d’abord parce que l’explication ne relève pas d’une démarche compréhensive: la première mobilise les causes qui permettent de retracer une trajectoire individuelle, quand la seconde parle en termes de raisons. La confusion est d’autant plus grave qu’elle identifie le registre des faits à celui des valeurs (une dichotomie philosophique élémentaire): or, si la mise en évidence de la chaine causale qui a conduit à commettre un attentat ne consiste pas à juger l’acte lui-même, par quel biais en arriverait-on à excuser son auteur ? Décortiquer les amalgames et les paralogismes qui ternissent trop souvent la rigueur sociologique, c’est l’objet du cycle « Comprendre, expliquer, excuser », organisé par la Maison des Sciences de l’Homme de Lorraine jusqu’en juin 2017.
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