Les droits de douane imposés par Donald Trump soulèvent une vive inquiétude pour l’économie du pays, le pouvoir d’achat, l’emploi et l’épargne des Français
L’inquiétude porte sur l’ensemble des pans de l’économie française :
- La situation économique de la France (84%, dont 36% « très inquiet »)
- Le pouvoir d’achat (78%, dont 33% « très inquiet »)
- L’emploi (74%, dont 22% « très inquiet »)
- L’épargne (64%, dont 23% « très inquiet »)
De plus, 78% des parents sont inquiets pour l’avenir de leurs enfants.
Ces inquiétudes parcourent l’ensemble des catégories de population, sans distinction de classe sociale, d’âge ou d’électorat. A noter cependant que les personnes qui bouclent leurs fins de mois en étant contraintes de se restreindre sont encore plus inquiètes pour l’avenir de leurs enfants (86%) et pour leur pouvoir d’achat (86%).
Les Français anticipent une crise grave et longue
72% des Français pensent que la crise commerciale sera une crise grave qui va durer et entraîner des conséquences importantes.
Seuls 27% estiment que c’est un moment de tensions sans impact majeur et qui va rapidement se terminer.
A nouveau, toutes les catégories de population partagent le même pronostic. Les électeurs du RN se montrent un peu moins pessimistes (61% pensent que la crise va être grave et longue).
Secteurs les plus impactés par les droits de douane : les Français s’inquiètent avant tout pour les vins et spiritueux, et dans une moindre mesure pour l’automobile et le luxe
60% des Français citent le secteur des vins et spiritueux comme un des trois secteurs qui vont être les plus impactés par cette crise commerciale.
36% citent le secteur automobile, et 36% le luxe. Plus loin, 22% citent l’agriculture et 20% l’aéronautique. Les autres secteurs sont cités par moins de 20%.
L’opinion publique demande une riposte ferme de l’Union Européenne
62% des Français estiment que la réponse doit être ferme, en imposant en retour des droits de douane similaires sur les produits américains. Ce chiffre est en léger recul (-2 pts) par rapport à la semaine dernière, notamment auprès des électeurs Ensemble (60%, -13). A l’inverse, 36% plaident pour une négociation pour éviter l’escalade, quitte à céder sur certains aspects.
A ce stade, la plupart des Français n’envisagent pas de modifier leur comportement d’épargne
Moins de 30% envisagent de changer leur comportement d’épargne (16% en épargnant davantage, 12% en réduisant leur épargne). 52% ne comptent pas modifier leur comportement et 20% affirment ne pas avoir les moyens d’épargner. Les moins de 50 ans ont légèrement plus tendance à envisager accroitre leur épargne (23% à 33% selon la classe d’âge).
Auprès des ménages les plus aisés, le comportement est proche de celui observé auprès de l’ensemble des Français : 19% « plus d’épargne », 11% « moins », 63% ne vont rien changer.
L’image de Donald Trump en France se dégrade encore
86% des Français ont une mauvaise image de Donald Trump (+6 points en un mois), dont 61% une très mauvaise image.
Son image se dégrade notamment auprès des électeurs du RN (+11, à 70%). Les autres électorats confirment leur opinion très négative à l’égard du Président des Etats-Unis (95% parmi les électeurs NFP, 94% parmi ceux d’Ensemble, et 82% chez ceux de LR).
La « méthode Trump » est très fortement rejetée par l’opinion publique française
L’ensemble des aspects de la « méthode Trump » sont rejetés par les Français (entre 79% et 54% « mauvaise chose », entre 8% et 29% « bonne chose », entre 12% et 24% « ne sait pas ») :
- Il ne tient plus compte des objectifs climatiques pour réduire l’impact des Etats-Unis sur le dérèglement climatique (79% « mauvaise chose »)
- Il peut être agressif dans ses propos (79%)
- Il met en place des droits de douane importants sur les produits importés de l’étranger (76%)
- Il réduit les aides internationales et humanitaires (71%)
- Il remet en question le soutien à l’Ukraine (65%)
- Il supprime de nombreuses normes pour les entreprises (61%)
- Il agit rapidement, par décret (60%)
- Il supprime les « politiques de diversité », visant à mieux représenter la diversité de la population dans les entreprises, les administrations (57%)
- Il réduit fortement le nombre de fonctionnaires (56%)
- Il n’a pas de tabou, il n’a pas peur de bousculer l’ordre établi (54%)
Seul l’aspect « il fait ce qu’il dit, il tient ses promesses » partage davantage l’opinion : 39% « mauvaise chose », 36% « bonne chose », 25% « ne sait pas »;
A noter que si les électorats du NFP, d’Ensemble et de LR rejettent largement la méthode Trump, celui du RN est plus nuancé : notamment sur la question du soutien à l’Ukraine, des aides internationales et humanitaires, de la suppression des normes, des politiques de diversité, de la réduction du nombre de fonctionnaires, de l’action par décret. Et il approuve en majorité l’absence de tabou, ainsi que le fait qu’il tienne ses promesses.
Risque de « trumpisation » de la France : 6 Français sur 10 n’y croient pas à ce stade
58% des Français estiment qu’il n’y a pas de risque de « trumpisation » de la France. C’est notamment le cas de 2 électeurs sur 3 du RN (64%), de LR (69%) et d’Ensemble (64%).
A l’inverse, 41% jugent que ce risque existe en France, notamment 66% des électeurs NFP.
A noter que les moins de 50 ans sont très partagés, alors que les plus de 50 ans estiment majoritairement qu’il n’y a pas de risque de « trumpisation » de la France.
Télécharger le rapport : Les Français et les droits de douane
Crédits image : Port Récipient Exportation – Photo Pixabay