Les temps sont durs pour les tenants de la doctrine libérale. A l’heure où la Pologne, la Hongrie et Israël prennent un virage antilibéral, et alors que la Grande-Bretagne vient de décider sa sortie de l’UE, l’ordre mondial semble « défié par toute une variété de forces – des gouvernements autoritaires puissants et des mouvement antilibéraux fondamentalistes ». Aux Etats-Unis même, l’un des deux candidats à la présidentielle n’hésite plus afficher ses croyances racistes et son dédain pour la tolérance, ni à remettre en cause l’idée d’une justice indépendante. Pourquoi le libéralisme philosophique (pressenti il y a vingt ans comme l’ordre du futur) n’a-t-il pas réalisé tous les espoirs que l’intelligentsia mondiale avait fondés en lui ? De la minimisation du rôle du nationalisme aux nombreuses erreurs commises, l’article passe en revue les raisons de cet affaissement démocratique, en se demandant si la nostalgie peut constituer un outil politique.