Les Français, la crise économique et les inquiétudes sociales

Très partagés il y a un mois, 2 Français sur 3 priorisent maintenant la lutte contre l’épidémie à la relance économique

Pour 66% (+16 points en un mois) des Français, le plus important est de limiter l’épidémie de Covid-19, même si cela a un impact négatif sur l’économie du pays et l’emploi. A l’inverse, 34% (-15) estiment que le plus important est de relancer l’économie et de préserver l’emploi, même si l’épidémie de Covid-19 continue de progresser.

Alors que les Français étaient très partagés sur cette question il y a un mois, la priorité mise sur la santé progresse de 16 points.

Une opinion qui est caractérisée par une forte homogénéité au sein de la population : près de 2 Français sur 3 au sein de toutes les catégories de populations et des électorats accordent la priorité à la santé. Seuls les Français ayant des difficultés majeures à boucler leurs fins de mois se montrent plus partagés (55% santé, 45% économie).

Politiquement, la hausse de l’impératif sanitaire est particulièrement forte chez les électeurs d’Emmanuel Macron (75%, +27) et de Jean-Luc Mélenchon (69%, +23).

L’inquiétude économique s’intensifie par rapport au mois de juin

Sur les 4 items d’inquiétude mesurés (économie du pays, dette publique, situation financière personnelle et emploi), si la proportion de Français inquiets est stable à un niveau élevé par rapport au 15 juin 2020 (1 mois après le déconfinement), la part de Français se disant très inquiets progresse.

87% (stable) des Français sont inquiets de la situation économique du pays, dont 45% (+7) très inquiets.

L’inquiétude progresse fortement chez les moins de 35 ans (39% très inquiets, +13), les habitants de l’agglomération parisienne (54% très inquiets, +16) et politiquement chez les électeurs de François Fillon (62%, +13) et d’Emmanuel Macron (42%, +11) et de Marine Le Pen (52%, +7).

83% (stable) sont inquiets du niveau de la dette publique, dont 48% (+10) très inquiets.

Une inquiétude particulièrement forte et qui progresse chez les électeurs de François Fillon (65% très inquiets, +20), les 50 ans et plus (54%, +13), et les cadres (50%, +15).

58% (+3) se disent inquiets quant à leur situation financière, dont 21% (+7) très inquiets.

Un niveau d’inquiétude particulièrement élevé et en augmentation chez les Français ayant des difficultés à boucler leurs fins de mois (38% très inquiets, +9), les ouvriers (35%, +18), et les moins de 35 ans (27%, +12).

Enfin, 39% (+2) des actifs en emploi sont inquiets de la situation de leur emploi, dont 16% (+3) très inquiets.

Une inquiétude qui touche particulièrement les ouvriers (58% inquiets +15, dont 24% très inquiets +9), et les habitants de l’agglomération parisienne (46% inquiets +6, dont 22% très inquiets +13).

Pour 6 Français sur 10, les mesures économiques du gouvernement ne seront pas suffisantes pour éviter une hausse du chômage, des faillites et une baisse du pouvoir d’achat

Pour la majorité des Français, l’ensemble des mesures économiques et sociales prises par le gouvernement (soutien économique aux entreprises, dispositif d’activité partielle (« chômage partiel »), plan de relance) ne seront pas suffisantes pour éviter :

  • La hausse importante du chômage (63% non, dont 21% pas du tout)
  • La hausse du nombre de faillites d’entreprises (62%, dont 24% pas du tout)
  • La baisse du pouvoir d’achat (62%, dont 19% pas du tout)

Un pessimisme majoritaire au sein de toutes les catégories de population et des électorats, y compris chez les électeurs d’Emmanuel Macron (56% chômage, 57% faillites, 51% pouvoir d’achat). Politiquement les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (72%, 67%, 70%) et de Marine Le Pen (67%, 67%, 68%) sont un peu plus sceptiques que les autres électorats.

Aux yeux des Français, une situation économique plutôt mieux gérée en Chine et en Allemagne, aussi bien que les autres voisins européens et mieux que les Etats Unis

Alors que la Chine retrouve son niveau économique d’avant la crise du Covid-19, les Français considèrent qu’elle a plutôt mieux géré la situation économique que la France (46% mieux géré, 44% ni mieux ni moins bien, 10% moins bien géré).

Une gestion chinoise particulièrement bien perçue par les électeurs de François Fillon (56% mieux géré) et les cadres (55%).

Les Français considèrent également que L’Allemagne a plutôt mieux géré la situation que la France (39% mieux géré, 58% ni mieux ni moins bien, 3% moins bien géré), un regard particulièrement positif au sein des électeurs de François Fillon (49% mieux géré, 49% ni mieux ni moins bien) et des cadres (46%, 49%).

Les Français mettent sur un pied d’égalité la gestion de la situation économique par la France et ses autres voisins européens :

  • L’Italie (12% mieux géré, 77% ni mieux ni moins bien, 11% moins bien géré)
  • L’Espagne (10% mieux géré, 79% ni mieux ni moins bien, 11% moins bien géré)
  • Le Royaume-Uni (9% mieux géré, 70% ni mieux ni moins bien, 21% moins bien géré)

Enfin, la majorité des Français considère que les Etats-Unis ont moins bien géré la situation économique que la France (7% mieux géré, 38% ni mieux ni moins bien, 55% moins bien). Une gestion particulièrement mésestimée par les électeurs Benoît Hamon (76% moins bien géré) et d’Emmanuel Macron (74%).

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