Coronavirus : l’inquiétude est repartie à la hausse durant l’été

L’inquiétude vis-à-vis de la propagation du coronavirus est fortement repartie à la hausse durant la période estivale.

Alors que l’épidémie repart à la hausse et que l’arrivée d’une deuxième vague est de plus en plus discutée dans les médias, 74% des Français se disent inquiets concernant la propagation du coronavirus en France. Plus précisément, 19% d’entre eux sont très inquiets et 55% plutôt inquiets. A l’inverse, 26% d’entre eux ne sont pas inquiets dont 22% pas vraiment inquiets et seulement 4% ne sont pas du tout inquiets.

Après une baisse progressive entre fin mars et mi juin (de 87% à 56%), ce niveau d’inquiétude est en forte hausse depuis le début de l’été : +18 points. Par ailleurs, la proportion de Français très inquiets (19%) est en augmentation de 9 points sur cette même période.

Dans le détail, les femmes affichent un niveau d’inquiétude plus élevé que les hommes (78% vs 70%), tout comme les personnes de plus de 35 ans (76-78% vs 64-69% pour les moins de 35 ans). En revanche, le niveau d’inquiétude reste comparable entre catégories populaires (71%) et catégories supérieures (71%). Géographiquement, le Sud Ouest affiche un niveau d’inquiétude légèrement moins élevé (69%).

Enfin, politiquement, seuls les électeurs de Marine Le Pen affichent une plus forte inquiétude que la moyenne (83%, +25 points). De manière général, le niveau d’inquiétude est en forte hausse quelque soit l’électorat : auprès de celui de François Fillon (75%, +24),  celui d’Emmanuel Macron (75%, +19 points), de Jean-Luc Mélenchon (75%, +14 points), de Benoît Hamon (69%, +7) et des abstentionnistes (72%, +17).

L’inquiétude reste toujours forte à l’idée de prendre les transports en commun et de rendre visite aux personnes âgées ou vulnérables.

Deux situations suscitent l’inquiétude d’une large majorité de Français.

74% des Français se disent inquiets (dont 38% très inquiets) à l’idée de prendre les transports en commun. Les Franciliens apparaissent à peine plus inquiets que la moyenne (77%). Seuls les moins de 25 ans affichent un niveau d’inquiétude moindre (63%)

70% des Français sont inquiets (dont 23% très inquiets) à l’idée de rendre visite à des personnes âgées ou vulnérables, sentiment davantage présent chez les moins de 35 ans (76-77%) et dans la région Nord-Est (78%), première touchée par le virus.

Deux situations inquiètent environ 6 Français sur 10.

60% des parents se disent inquiets (dont 22% très inquiets) à l’idée de laisser leur(s) enfant(s) aller à la crèche et dans les établissements scolaires. Cette proportion évolue peu selon l’âge des enfants : 53% pour les enfants en crèche et entre 57% et 62% pour les échelons supérieurs.

58% des Français restent inquiets (dont 18% très inquiets) à l’idée d’aller dans un musée, un selon ou un cinéma, alors que le secteur culturel est particulièrement touché et peine à repartir. A 47% d’inquiétude, les moins de 25 ans sont les plus sereins.

Deux situations provoquent l’inquiétude d’environ un Français sur deux.

50% des Français restent inquiets (dont 15% très inquiets) à l’idée de partir en week-end ou en vacances, alors que la période estivale touche à sa fin. Cette inquiétude est plus répandue auprès des habitants du Nord-Est (57%) et des Français subissant une situation financière tendue (58%).

47% des Français restent inquiets (dont 14% très inquiets) à l’idée d’aller au restaurant. Les moins de 25 ans sont néanmoins plus serein face à cette situation (39%) tout comme les foyers aisées (44%).

Enfin, trois situations inquiètent environ 4 Français sur 10

43% des Français restent inquiets (dont 10% très inquiets) à l’idée de faire ses courses. Cette inquiétude est majoritaire auprès des 25-34 ans (55%).

40% des salariés sont inquiets (dont 10% très inquiets) à l’idée d’aller au travail, sentiment à quasi même niveau entre catégories supérieures (41%) et populaires (40%) et entre salariés du privé (39%) et du public (43%).

39% des Français s’inquiètent (dont 8% très inquiets) toujours à l’idée de rendre visite à des amis, de la famille

Notons que pour l’ensemble de ces situations, les électeurs de Marine Le Pen affichent systématiquement un niveau d’inquiétude supérieur aux autres électorats. A titre d’exemple, ils sont 81% à l’idée de prendre les transports en commun et 78% à l’idée de rendre visite à des personnes âgées ou vulnérables.

Malgré l’inquiétude, le maintien de la rentrée scolaire au 1er septembre reçoit l’assentiment des Français mais aussi des parents. 

Alors que le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer a exclu un report de la rentrée scolaire, qui aura bien lieu le 1er septembre 2020, 77% des Français se disent favorables à ce maintien (dont 28% très favorables). A l’inverse, 22% y sont plutôt (15%) ou très opposés (7%).

A 73%, les parents y sont légèrement moins favorables que les personnes n’ayant pas d’enfant (81%). Auprès des parents, cette proportion évolue peu que leurs enfants soient scolarisés en maternelle (68%), au primaire (71%), au collège (76%) ou au lycée (67%).

Les moins de 25 ans sont les plus nombreux à s’opposer à la rentrée scolaire (40% opposés), tandis que les personnes de plus de 65 ans sont les plus nombreux a y être favorables (86% favorables). Professionnellement, ce soutien est au plus haut auprès des cadres (89%), mais reste très largement majoritaire auprès des professions intermédiaires (78%) ou des catégories populaires (71%).

Politiquement, l’ensemble des électorats se disent favorables au maintien de la rentrée : près de 9 électeurs d’Emmanuel Macron (89%) ou de François Fillon (91%) sur 10 soutiennent ce maintient. Cette proportion tombe à environ 7 sur 10 auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (74%), de Benoît Hamon (74%), de Marine Le Pen (70%) et des abstentionnistes (73%).

Gestes barrières : la quasi-totalité des Français disent les respecter, un tiers d’entre eux critique toutefois l’attitude des gens autour d’eux.

Les Français ont le sentiment de très bien respecter les gestes barrières : 95% d’entre eux disent ainsi les respecter et 50% affirment même très bien les respecter. Cette proportion monte même à 97% auprès des femmes (92% pour les hommes) et à 98% en Île-de-France. Elle est supérieure à 9 sur 10 auprès de l’ensemble de la population quelle que soit leur situation sociale ou économique. Toutefois les moins de 25 ans affirment les respecter qu’en partie (30% très bien, et 60% assez bien).

Mais les Français n’apparaissent pas aussi catégoriques vis-à-vis des gens autour d’eux : 65% des Français interrogés estiment que les gens autour d’eux respectent ces gestes barrières et seulement 11% d’entre eux estiment qu’ils les respectent très bien.

Ce jugement sur le respect des gestes barrières est stable depuis le 13 mai, qu’il concerne leur propre comportement (+1 point) ou celui des autres (=).

6 Français sur 10 estiment que la France est mieux préparée aujourd’hui que lors de la première vague.

Plus précisément, 63% (dont 11% tout à fait et 52% plutôt) des Français considèrent que la France est mieux préparée aujourd’hui que lors de la première vague. A l’inverse, 37% considèrent qu’elle n’est pas mieux préparée (dont 8% pas du tout).

En termes d’âges, ce sont les moins de 25 ans qui ont le regard le plus critique (58% oui – 42% non). Professionnellement, un clivage apparaît entre d’un côté les cadres (70% oui) qui ont un regard plutôt bienveillant et de l’autre les ouvriers qui ont un regard plus critique (55% oui). Les professions intermédiaires (58%) et les employés se situent entre les deux (66%). Géographiquement, les habitants du Nord Est affichent le regard le plus critique sur la situation actuelle (55%).

Mais c’est en termes politique que les clivages sont les plus forts. Les électeurs d’Emmanuel Macron du 1er tour sont une très large majorité (88% oui) à avoir un regard positif sur la situation actuelle, tandis que les électeurs de Marine Le Pen sont très largement critiques (39% oui). 7 électeurs de François Fillon (70%), de Benoît Hamon (66%) sur dix ont un regard plutôt positif. Cette proportion tombe à 6/10 auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (60%) et des abstentionnistes (60%).

Malgré une légère amélioration, la confiance envers l’exécutif pour lutter contre l’épidémie reste minoritaire, à 43% (+3).

43% des Français font confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement de Jean Castex pour lutter efficacement contre l’épidémie de coronavirus. 6% leur font tout à fait et 37% plutôt confiance. A l’inverse, 56% ne leur font plutôt pas (39%) ou pas du tout confiance (17%). Le niveau de confiance est en hausse de 3 points depuis le 27 mai, date à laquelle Edouard Philippe était encore Premier ministre.

Professionnellement, les différences apparaissent fortes : une courte majorité de cadres garde confiance envers l’exécutif (52%), cette proportion tombe à 42% auprès des professions intermédiaires et à 37% auprès des catégories populaires. Géographiquement, le niveau de confiance est plus fort et majoritaire en Île-de-France (51%) et dans le Nord Ouest (52%).

Mais sur cette question, le clivage est avant tout politique : 82% (+5) des électeurs d’Emmanuel macron du 1er tour ont confiance dans le nouvel exécutif. Cette proportion tombe à 51% auprès des électeurs de François Fillon (51%, -5) et devient minoritaire auprès des autres électorats : 39% (+8) auprès des abstentionnistes, 31% (-3) auprès des électeurs de Benoît Hamon, 24% (+2) auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 23% (+5) auprès des électeurs de Marine Le Pen.

Téléchargez le rapport d’étude ici : Les Français face au coronavirus Vague 17

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