L’inquiétude économique dépasse l’inquiétude sanitaire.
86% des Français sont inquiets (dont 35% très inquiets) pour la situation économique du pays et 82% d’entre eux (dont 42% très inquiets) s’inquiètent du niveau de la dette publique.
Cette inquiétude est extrêmement forte quelle que soit la catégorie socio-professionnelle des répondants. Elle est toutefois un peu moins élevée chez les hommes (83% pour la situation économique du pays et 78% pour le niveau de la dette publique) ainsi que chez les moins de 25 ans (76% pour la situation économique et la dette).
Politiquement, ce sont les électeurs de François Fillon du 1er tour qui apparaissent les plus inquiets (95% pour la situation économique du pays et 92% pour la dette publique), tandis que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon le sont un peu moins notamment concernant le niveau de la dette (73% et 83% pour la situation économique du pays).
L’inquiétude concernant sa situation personnelle apparaît un peu moins forte, mais reste néanmoins très élevée : 56% des Français s’inquiètent pour leur situation financière (dont 18% très inquiets) et 39% des actifs s’inquiètent (dont 11% très inquiets) pour leur emploi.
Sur la situation financière personnelle : en termes d’âge, ce sont les 35-49 ans qui apparaissent les plus inquiets de leur situation financière (65%) tandis que les plus de 65 ans le sont un peu moins que la moyenne (48%).
De fortes différences existent également au niveau professionnel : 67% des catégories populaires s’inquiètent de leur situation financière. Les salariés du privé (58%) sont également plus inquiets que ceux du public (42%). Cette différence atteint un niveau extrêmement fort quand on évalue la situation financière actuelle des répondants : 38% des Français aisés se disent inquiets, contre 82% des Français ayant une situation financière tendue. Cette proportion atteint 93% auprès des Français ne parvenant pas à boucler leur fin de mois sans puiser dans leur réserve ou sans emprunter.
Politiquement, l’inquiétude est un peu moins forte auprès des électeurs d’Emmanuel Macron du 1Er tour (41%) mais est très élevée auprès des électeurs de Marine Le Pen (75%). Elle varie entre 48% et 52% auprès des autres électorats et atteint 59% auprès des abstentionnistes.
Sur l’emploi : les cadres (33%) et les professions intermédiaire (26%) sont sensiblement moins inquiets que les catégories populaires (47%) ; parmi ces derniers, l’inquiétude est majoritaire au sein des ouvriers (53%). Les salariés du privé (43%) sont également bien plus inquiets que les salariés du public (17%).
Politiquement, les mêmes différences apparaissent : l’inquiétude est moins forte auprès des électeurs d’Emmanuel Macron (22%), tandis qu’elle plus forte auprès des électeurs de Marine Le Pen (51%) et des abstentionnistes (48%). Elle est plus proche de la moyenne au sein des autres électorats (entre 32 et 42%).
L’inquiétude vis-à-vis de la propagation du Coronavirus recule.
Alors que la France entre dans sa troisième semaine de déconfinement, 67% des Français se disent inquiets de la propagation du coronavirus, dont 16% très inquiets. Une proportion de Français inquiets en baisse de 8 points en une semaine et de 11 points en deux semaines. A l’inverse, 33% des Français ne sont pas inquiets (+8), mais seuls 5% (+1) ne sont pas du tout inquiets.
L’inquiétude reste majoritaire mais est en baisse au sein de toutes les catégories de population.
En termes d’âge, les 18-24 ans (58%, -14) se distinguent par un niveau d’inquiétude moins intense (contre 66%-69% pour les autres tranches d’âge).
D’un point de vue socio-professionnel, le niveau d’inquiétude est moins élevé chez les cadres (56%, -13) et les professions intermédiaires (59%, -12) qu’auprès des catégories populaires (72%, -6).
Géographiquement, le niveau d’inquiétude baisse ces deux dernières semaines chez les résidents de l’agglomération parisienne (64%, -16), mais il reste particulièrement élevé dans le quart nord-est du pays (76%, -2).
A noter que les femmes restent plus inquiètes que les hommes (72%, -6 contre 61%, -10).
Le jugement sur la préparation du déconfinement progresse, mais la confiance reste minoritaire.
40% (+2) des Français font confiance à l’exécutif pour lutter efficacement contre l’épidémie du Coronavirus.
Plus précisément, 7% (=) d’entre eux font tout à fait confiance et 33% (+2) plutôt confiance « à Emmanuel Macron et au gouvernement d’Edouard Philippe pour lutter efficacement contre l’épidémie de coronavirus ». A l’inverse, 60% des Français ne leur font pas vraiment (34%) ou pas du tout (26%) confiance. Depuis un mois, la confiance à l’égard de l’exécutif dans sa gestion de crise évolue entre 38 et 40%.
En termes d’âge, ce sont d’abord les 18-24 ans (47%, =) et les plus de 65 ans (46%, +4) qui accordent le plus leur confiance à l’exécutif. Professionnellement, les clivages s’accentuent fortement : 54% (+5) des cadres, 41% des professions intermédiaires (+7) et 30% (-6) des catégories populaires font confiance à l’exécutif.
Politiquement, 77% (+10) des électeurs d’Emmanuel Macron leur accordent leur confiance. C’est également le cas d’une majorité d’électeurs de François Fillon (56%, +3). Au sein des autres électorats, la confiance reste minoritaire : 34% (+10) des électeurs de Benoît Hamon, 31% (-2) des abstentionnistes, 22% (+2) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 18% (+2) des électeurs de Marine Le Pen.
Si l’évaluation du déconfinement s’améliore, l’approvisionnement en masques reste très critiqué.
-Seuls 17% des Français (+1) jugent « l’approvisionnement en masques FFP2 et en masques chirurgicaux » bien géré. Ce jugement n’évolue quasiment pas depuis le 14 avril (variation entre 16 et 18%). A l’inverse, 83% jugent cet approvisionnement mal géré dont 54% très mal géré. Ce jugement est très sévère quel que soit le profil des répondants. Les moins de 25 ans (26%, +5), les cadres (26%, +3) et les électeurs d’Emmanuel Macron du 1er tour (29%, +4) sont toutefois les moins sévères.
-Le jugement sur « l’approvisionnement en tests pour détecter la maladie Covid-19 » s’améliore légèrement : 22% (+2 et +5 en trois semaines) des Français jugent celui-ci bien géré et à l’inverse 78% le considèrent mal géré, dont 43% très mal géré. Ce sont les mêmes populations qui apparaissent le plus bienveillants à l’égard de l’exécutif : les moins de 25 ans (28%, +5), les cadres (36%, +10) et les électeurs d’Emmanuel Macron (40%, =).
-Le regard porté sur la préparation du déconfinement s’améliore nettement depuis plusieurs semaines. Si, « seul » un tiers des Français (33%) portait un jugement positif sur la préparation du déconfinement le 5 mai, ils sont cette semaine 48% (+6 points en une semaine) à faire de même. 52% la jugent à l’inverse mal gérée, dont 21% très mal gérée. Ce sont ici les plus de 65 ans qui ont le regard le plus positif (57%, +10), tout comme les cadres (55%, +8), les électeurs d’Emmanuel Macron (78%, +9) et, dans une moindre mesure, de François Fillon (61%, +4)
-Le jugement sur « le soutien à l’économie française pour limiter les effets de la crise du coronavirus » est quant à lui quasi stable (55%, -1). En termes d’âge, ce sont à nouveau les plus de 65 ans qui ont le regard le plus positif (65%, +2). Professionnellement, de fortes différences existent entre d’un côté les cadres (65%, +1) et les professions intermédiaires (65%, +5) et, de l’autre, les catégories populaires (45%, -5). Enfin, politiquement les électeurs d’Emmanuel Macron (83%, +2) et de François Fillon (70%, -4) ont le regard le plus positif.
Travailler plus pour accompagner la reprise économique : deux tiers des Français et trois quarts des actifs y sont opposés
Alors que « plusieurs personnalités ont évoqué le fait de faire travailler davantage les salariés pour « accompagner la reprise économique », notamment en augmentant temporairement la durée de travail hebdomadaire, en supprimant certains jours fériés, en reportant ou limitant la prise des jours de congés payés ou en supprimant des jours de RTT », 33% des Français se disent favorables à cette proposition, dont 9% tout à fait favorable. A l’inverse, 67% y sont opposés, dont 37% très opposés.
Cette proposition est d’abord soutenue par les retraités (41%), mais moins par les actifs (27%) : parmi ces derniers, près de la moitié d’entre eux y sont très opposés (44%). Les cadres (34%) se montrent plus disposés à travailler davantage que les professions intermédiaires (24%) et les catégories populaires (24%). Peu de différences existent entre salariés du privé (24%) et du public (23%).
Politiquement, une majorité d’électeurs de François Fillon du 1er tour y sont favorables (57%), tandis qu’une majorité d’électeurs d’Emmanuel Macron y sont opposés (57%). Trois quarts des électeurs de Benoît Hamon (77%), de Marine Le Pen (72%, dont 49% très opposés) et des abstentionniste (74%) s’y opposent. Cette proportion atteint 87% au sein des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (dont 56% très opposés).
Ouverture des bars et restaurants : les Français sont partagés entre les rouvrir dans tous les départements (44%) ou uniquement dans les départements verts (42%).
A l’inverse, 14% des Français considèrent qu’ils « devraient rester fermés encore plusieurs semaines dans tous les départements ».
En termes d’âge : si le jugement des 25-64 ans apparaît très proche de la moyenne, de fortes différences existent en revanche auprès des moins de 25 ans et des plus de 65 ans. Les plus jeunes sont moins nombreux à soutenir l’ouverture dans tous les département (26%) et plus nombreux à préférer la fermeture (26%). A l’inverse, les plus de 65 ans sont une majorité à soutenir leur ouverture partout en France (51%) et « seuls » 8% sont favorables à une fermeture quelques semaines encore.
Géographiquement, les différences sont très fortes qu’on habite dans un département classé « rouge » ou « vert ». Les habitants des départements rouges soutiennent majoritairement la réouverture dans tous les départements (53%), tandis que les habitants des départements verts sont majoritairement favorables à l’ouverture dans leurs départements (50%). Le soutien à la fermeture varie moins.
Raoult, Zemmour, de Villiers, Bigard : les Français partagés sur les entretiens du Président
Alors que « le Président de la République Emmanuel Macron a directement contacté et s’est entretenu avec des personnalités extérieures au monde politique comme Didier Raoult, Eric Zemmour, Philippe de Villiers, Jean-Marie Bigard », 53% des Français considèrent qu’ « il est dans son rôle, il doit échanger en temps de crise avec des personnalités issues des milieux plus variés ». A l’inverse, 46% d’entre eux estiment qu’ « il sort de son rôle, en temps de crise il devrait avoir d’autres priorités ».
Professionnellement, ce sont d’abord les cadres (58%) et le professions intermédiaires (58%) qui soutiennent cette initiative alors que les catégories populaires sont plus partagées : 51% estiment qu’il sort de son rôle.
Politiquement, si les électeurs d’Emmanuel Macron du 1er tour (71%), de François Fillon (62%) et dans une moindre mesure les abstentionnistes (54%) considèrent que le président et dans son rôle, les autres électorats sont en revanche majoritairement critiques : 72% des électeurs de Benoît Hamon, 62% des électeurs de Marine Le Pen et 57% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon considèrent qu’il sort de son rôle.
Mais plus généralement, 57% des Français considèrent qu’Emmanuel Macron cherche avant tout à faire des coups de communication.
Invités à faire un choix parmi deux propositions, 57% des Français estiment que le président de la République « cherche avant tout à faire des coups de communication ». A l’inverse, 42% « qu’il utilise la communication pour expliquer son action ».
En termes d’âges, seuls les Français de moins de 25 ans reconnaissent à Emmanuel Macron qu’il utilise la communication pour expliquer son action (55%). Professionnellement, les cadres sont une courte majorité à partager cette opinion (52% « explique son action »), tandis que les professions intermédiaires sont une courte majorité à considérer qu’il fait des coups de communication (52%). Deux tiers des catégories populaires ont en revanche un jugement négatif sur sa communication (64%).
Politiquement, seuls ses électeurs de 1er tour considèrent qu’il explique son action (75%), tandis que les électeurs de François Fillon sont partagés (50% « explique sont action »). Les autres électorats ont un regard négatif : 58% des abstentionnistes, 69% des électeurs de Benoît Hamon, 73% auprès des électeurs de Marine Le Pen, 81% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
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Crédits image : iira 116 / Pixabay